Endocardites infectieuses
sur prothèse valvulaire
B Hoen
Y Bernard
S Chocron
C Chirouze
C Selton-Suty Résumé. – Les endocardites infectieuses (EI) sur prothèse valvulaire (PV) occupent une part croissante au
sein des EI (autour de 20 % des cas d’EI dans les séries récentes). Le risque de survenue d’une EI sur PV ne
semble pas significativement dépendant du type ou du site d’implantation de la PV. En fonction de leur délai
de survenue, on distingue deux formes d’EI sur PV : les EI précoces et les EI tardives. Les EI précoces
surviennent dans les 2 mois postopératoires et constituent environ 25 % de l’ensemble des cas d’EI sur PV. Les
staphylocoques sont principalement responsables des EI précoces, avec les bacilles à Gram négatif et les
champignons. Le profil microbiologique des formes tardives se rapproche de celui des EI sur valves natives,
avec une prédominance des streptocoques et des entérocoques. L’échographie transoesophagienne est d’une
contribution fondamentale au diagnostic des EI sur PV, surtout pour les prothèses mitrales. Le traitement
médicochirurgical est supérieur au traitement médical seul, qui doit être réservé aux formes sans délabrement
valvulaire important et bien contrôlées sur le plan infectieux. La durée du traitement antibiotique ne doit pas
être inférieure à 6 semaines. Elle dépend de la nature du micro-organisme responsable et de la réalisation ou
non d’un remplacement valvulaire au cours du traitement. Le traitement chirurgical comporte trois temps :
bilan lésionnel, excision radicale des tissus infectés et reconstruction. Ce temps de reconstruction fait appel à
différents substituts valvulaires. Les homogreffes semblent constituer le substitut de choix pour le traitement
d’une EI sur PV, préférentiellement à l’implantation d’une nouvelle prothèse, qu’elle soit mécanique ou
biologique.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Mots-clés : endocardite, prothèse valvulaire, « Staphylococcus aureus », staphylocoques à coagulase
négative, homogreffe.
Introduction
Les endocardites infectieuses (EI) sur prothèse valvulaire (PV)
occupent une part croissante au sein des EI. La diminution de
l’incidence du rhumatisme articulaire aigu, le vieillissement de la
population, l’élargissement des indications de remplacement
valvulaire et les progrès de la chirurgie valvulaire sont autant
d’éléments ayant contribué à cette évolution.
Aspects épidémiologiques
La fréquence relative des EI sur PV varie selon les séries de 12 à
35 % [6, 24, 29]. Environ 150 000 PV sont implantées chaque année dans
le monde, dont environ 10 000 en France. Le nombre de porteurs de
PV en France est estimé à 55 000, soit moins de 1 % de la population.
Or, les porteurs de prothèse représentaient 22 % et 16 % des cas
d’endocardites colligés dans les enquêtes épidémiologiques
conduites en France en 1991 et 1999 respectivement [11, 20], ce qui
illustre la majoration considérable du risque d’endocardite associé à
l’existence d’une prothèse. Dans une autre étude, parmi 171 patients
porteurs de prothèse valvulaire ayant présenté une infection
nosocomiale bactériémique, 33 % avaient une endocardite constituée
au moment du diagnostic de la bactériémie, et 11 % supplémentaires
développaient une endocardite en moyenne 45 jours après la
bactériémie initiale, malgré une antibiothérapie adaptée et quelle
que soit la durée de ce traitement [16].
L’incidence des EI après pose d’une PV varie entre 0,2 et 0,8 % par
année-patient et le taux de survie sans endocardite est d’environ
95 % à 10 ans. Sur 25 923 patients ayant bénéficié de la pose d’une
PV recensés dans 22 études, 2,9 % développaient une EI, dont un
tiers au cours des 2 premiers mois après l’insertion de la
prothèse [41]. L’incidence est en effet maximale autour de la
cinquième semaine après le geste opératoire, décroît ensuite
progressivement pour se stabiliser à partir de la deuxième année [7].
Le risque de survenue d’une EI sur prothèse ne semble pas
significativement dépendant du type de prothèse (mécanique ou
biologique) ou du site d’implantation (mitral ou aortique). En
revanche, c’est le fait que la pose de la prothèse ait été motivée par
les complications d’une EI qui semble constituer le principal
facteur de risque de survenue d’une EI sur prothèse [7]. En effet, le
risque de récidive d’endocardite après un premier épisode traité
par remplacement valvulaire est de l’ordre de 20 % à 10 ans [13].
Bruno Hoen : Professeur des Universités, praticien hospitalier.
Catherine Chirouze : Assistant, chef de clinique.
Service de maladies infectieuses et tropicales, centre hospitalier universitaire de Besançon, hôpital Saint-
Jacques, 25030 Besançon cedex, France.
Yvette Bernard : Professeur des Universités, praticien hospitalier, service de cardiologie A.
Sidney Chocron : Professeur, praticien hospitalier, service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire.
Centre hospitalier universitaire de Besançon, hôpital Jean-Minjoz, 25030 Besançon cedex, France.
Christine Selton-Suty : Praticien hospitalier.
Service de cardiologie, centre hospitalier universitaire de Nancy, hôpitaux de Brabois, 54511 Vandoeuvre-
Lès-Nancy cedex, France. Encyclopédie Médico-Chirurgicale 11-013-C-10
11-013-C-10
Toute référence à cet article doit porter la mention : Hoen B, Bernard Y, Chocron S, Chirouze C et Selton-Suty C. Endocardites infectieuses sur prothèse valvulaire. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS,
Paris, tous droits réservés), Cardiologie, 11-013-C-10, 2002, 7 p.
Aspects cliniques
ENDOCARDITES PRÉCOCES
En raison de leurs caractéristiques cliniques, microbiologiques et
surtout de leurs pronostics différents, on distingue en fonction de
leur délai de survenue deux formes d’EI sur PV : les EI précoces et
les EI tardives. La limite entre les formes précoces et tardives varie
selon les études entre 2 mois et 1 an, mais la plupart des études
récentes s’accordent pour définir comme précoces les endocardites
survenant dans les 2 mois postopératoires. Elles constituent alors
environ 25 % de l’ensemble des cas d’EI sur PV [18].
Les endocardites précoces sont liées, soit à une inoculation
peropératoire, soit à une contamination précoce au cours de la
période de réanimation postopératoire. Leur incidence a diminué
depuis l’utilisation systématique d’une antibioprophylaxie
antistaphylococcique. Elles se présentent souvent sous la forme d’un
tableau fébrile aigu, qu’il faut différencier des autres infections
nosocomiales pouvant survenir dans ce contexte, notamment
médiastinite et infection pulmonaire.
ENDOCARDITES TARDIVES
Les endocardites tardives ont une pathogénie proche de celle des EI
sur valves natives. Leur présentation clinique ne diffère d’ailleurs
pas de ces dernières. La fièvre reste le maître-symptôme et l’adage
selon lequel toute fièvre persistante inexpliquée doit faire suspecter
une endocardite est particulièrement à prendre en considération
chez les patients porteurs de PV. De même, l’apparition d’un
nouveau souffle de régurgitation et la majoration d’un souffle
préexistant doivent faire évoquer une désinsertion de prothèse.
Complications évolutives
Les endocardites sur prothèse s’accompagnent très fréquemment de
lésions de l’anneau. Ainsi, San Roman retrouve un abcès, un
pseudoanévrisme ou une fistule dans plus de 50 % (46/87) des cas
d’endocardite sur prothèse confirmés par autopsie ou chirurgie, avec
une fréquence plus importante en cas de prothèse aortique (70 %
contre seulement 20 % en position mitrale), et d’endocardite précoce
(63 % contre 38 % en cas d’EI tardives) [36]. Les bioprothèses seraient
moins souvent compliquées d’atteinte de l’anneau [4, 7].
Une défaillance hémodynamique survient dans plus de 60 % des
cas d’EI sur PV précoces. L’apparition de troubles de la conduction
signe l’extension de l’infection au septum interventriculaire. Les
manifestations « immunologiques » (nodule d’Osler, taches de Roth,
facteurs rhumatoïdes) surviennent essentiellement dans les formes
tardives. La fréquence des événements emboliques est plus élevée
dans les EI sur PV tardives que précoces, tout en restant plus faible
que dans les EI sur valves natives [39].
Micro-organismes responsables
Les staphylocoques prédominent dans les formes précoces, avec les
bacilles à Gram négatif et les champignons. Le pourcentage de
staphylocoques résistants à la méticilline est plus élevé dans les 2
premiers mois postopératoires et diminue progressivement au cours
de l’année, suggérant l’origine nosocomiale probable de la plupart
des endocardites survenant dans la première année postopératoire [7].
Le profil microbiologique des formes tardives se rapproche de celui
des EI sur valves natives, avec une prédominance des streptocoques
et des entérocoques, auxquels viennent s’ajouter les bactéries du
groupe HACEK.
Les hémocultures sont plus souvent négatives dans les EI tardives
(11 %) que dans les EI précoces [39]. Un certain nombre de diagnostics
microbiologiques ne sont établis que sur les prélèvements
peropératoires. Ceux-ci sont en effet fréquemment positifs malgré
l’antibiothérapie préalablement instaurée [7].
Diagnostic échocardiographique
Le diagnostic échographique des EI sur PV est particulièrement
difficile. Les anomalies échocardiographiques sont un élément
essentiel du diagnostic et constituent l’un des critères majeurs d’EI
selon la classification de la Duke University [14]. L’échocardiogramme
doppler est l’examen le plus performant pour visualiser les
végétations et apprécier les dysfonctions prothétiques dues à l’EI.
Les échos de réverbération générés par les structures métalliques
des prothèses mécaniques rendent difficile l’identification des
végétations. L’apport de l’échographie transoesophagienne (ETO) est
fondamental, surtout pour les prothèses mitrales, mais aussi, même
si elle y est moins performante, pour les prothèses aortiques.
L’indication de l’ETO est formelle dès que l’on suspecte une EI et la
répétition des examens est indispensable [1, 26]. Même si le diagnostic
est porté à l’échographie transthoracique (ETT), l’ETO doit être
réalisée pour faire le bilan précis des lésions et des complications.
La mise en évidence des végétations sur prothèse est souvent
difficile. Elles apparaissent comme de petites masses, de taille
variable, allant de filaments de quelques millimètres à des masses
arrondies de 1 cm de diamètre ou plus, souvent très mobiles. Elles
peuvent être attenantes à l’anneau d’insertion prothétique ou bien
bouger avec le jeu de l’élément mobile. Elles siègent le plus souvent
sur la face atriale des prothèses mitrales et sur la face ventriculaire
des prothèses aortiques. L’ETT est peu sensible pour la détection
des végétations sur prothèse : 15 à 30 % [9, 39, 43], mais sa spécificité
est bonne. L’ETO bénéficie de fréquences ultrasonores plus élevées
que l’ETT, ce qui améliore sa résolution spatiale, et de la proximité
de l’oesophage avec les structures à explorer, surtout la valve mitrale,
la racine aortique et le septum basal, où siègent la majorité des
complications. L’ETO, surtout multiplans, est donc beaucoup plus
sensible que l’ETT pour la mise en évidence des végétations situées
sur la face atriale des prothèses mitrales et sur la face ventriculaire
des prothèses aortiques (fig 1, 2). Sa sensibilité est de 80 à 94 % et sa
spécificité de 88 à 100 % suivant les études [3, 9, 10, 22, 39].
Rarement, du fait de leur grande taille, les végétations peuvent être
obstructives et gêner le jeu de l’élément mobile, augmentant de ce
fait les gradients de pression et réduisant la surface fonctionnelle de
la prothèse par rapport à l’examen de référence postopératoire. Il
peut exister dans ce cas des fuites intraprothétiques.
Le diagnostic différentiel entre végétations et thrombus n’est pas
toujours facile. C’est souvent plus le contexte que la différence
d’aspect échographique qui fait retenir préférentiellement l’un ou
1 Endocardite postopératoire précoce sur prothèse de Starr mitrale. Végétations visibles
en échographie transoesophagienne monoplan sur la face atriale de la prothèse.
Présence de contraste spontané intra-atrial gauche.
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l’autre diagnostic. Sur les bioprothèses, la distinction entre
végétations et lésions dégénératives peut également être difficile.
Les abcès siègent le plus souvent au niveau de l’anneau aortique
(fig 3, 4) et sont particulièrement fréquents dans les EI sur PV,
notamment lorsqu’il s’agit d’une forme postopératoire précoce [36].
Sur l’anneau mitral, ils prédominent au niveau du trigone
aortomitral. Ils apparaissent comme des cavités périvalvulaires vides
d’échos, de quelques millimètres à plusieurs centimètres de
diamètre, non circulantes. Il peut exister également des
pseudoanévrismes, d’aspect voisin mais s’en distinguant par
l’existence d’un flux circulant, et des fistules, qui font communiquer
l’aorte ou la chambre de chasse ventriculaire gauche et une autre
cavité cardiaque par un collet étroit [36]. La sensibilité de l’ETT pour
le diagnostic des abcès est faible : de 28 à 46 % [10, 33] mais sa
spécificité est bonne. L’ETT visualise mieux les abcès de l’anneau
aortique antérieur que les abcès postérieurs. L’ETO a une bien
meilleure sensibilité pour la détection des abcès : de 87 à 92 % [10, 33]
et une spécificité de 95 % [10, 36]. Le diagnostic des abcès étendus au
septum interventriculaire et au sinus de Valsalva est
particulièrement difficile.
Les désinsertions de prothèse peuvent concerner une partie plus ou
moins étendue du pourtour de l’anneau prothétique (fig 5). Si la
désinsertion est étendue, elle peut entraîner une bascule de la
prothèse et la zone de désinsertion est parfois visible. Ces
désinsertions génèrent des fuites paraprothétiques d’importance
variable. Il s’agit de fuites en « nappe », avec un aspect
« déchiqueté » du flux régurgitant. Les fuites paraprothétiques
aortiques sont bien visualisées en ETT et en ETO, mais les fuites
mitrales et tricuspidiennes sont mieux mises en évidence par
l’ETO [28], car les structures valvulaires n’interfèrent pas avec le
signal doppler [40].
En cas de fuite importante, il existe une hyperkinésie du ventricule
gauche, alors que les dimensions cavitaires sont souvent peu
modifiées, car il s’agit le plus souvent d’une fuite d’installation
brutale. En revanche, la pression télédiastolique ventriculaire gauche
s’élève rapidement, d’où un temps de demi-décroissance de pression
(PHT, pressure half-time) bref sur le flux d’insuffisance aortique, avec
limitation de l’extension spatiale du jet régurgitant au doppler
couleur, ou une fermeture mitrale prématurée en échographie TM
(avant l’onde p de l’électrocardiogramme [ECG]). En cas
d’insuffisance mitrale paraprothétique sévère, le flux transmitral
antérograde est accéléré et les gradients sont modérément
augmentés.
2 Endocardite sur prothèse de Starr mitrale. Végétation mobile visible en échographie
transoesophagienne monoplan sur la face atriale de la prothèse.
3 Volumineux abcès de la face postérieure de l’anneau aortique. Échographie transoesophagienne
multiplans, incidence à 180°.
4 Abcès de l’anneau aortique sur prothèse à double ailette. Logettes multiples. Incidence
à 21° en échographie transoesophagienne multiplans (même patient que figure 3).
5 Désinsertion de prothèse de Saint-Jude mitrale sur endocardite. Flux d’insuffisance
mitrale excentré, longeant le bord externe de l’auricule gauche.
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Enfin, il peut exister des perforations des feuillets des bioprothèses,
comme sur les valves natives. Elles génèrent des fuites
intraprothétiques importantes, en général bien visibles en ETT.
Traitement
Plusieurs études laissent à penser que le traitement
médicochirurgical est supérieur au traitement médical seul, qui doit
être réservé aux formes sans délabrement valvulaire important et
bien contrôlées sur le plan infectieux lorsque le micro-organisme
responsable n’est ni un champignon ni Pseudomonas aeruginosa [24,
46].
Dans ce chapitre nous traitons de ces deux volets du traitement des
EI sur PV. Pour le volet médical, nous n’abordons que quelques
aspects spécifiques. Les considérations générales relatives à
l’antibiothérapie et les différents schémas thérapeutiques en fonction
de la nature du micro-organisme responsable, sont traités par
ailleurs [2]. Pour ce qui est du traitement chirurgical, nous passons
en revue les principes, les moyens techniques et les indications
thérapeutiques.
TRAITEMENT MÉDICAL
S’agissant de l’antibiothérapie, nous n’abordons que deux aspects
particuliers aux EI sur PV : les EI à staphylocoques et les EI à
hémocultures négatives.
¦ Endocardites infectieuses à staphylocoques
Les staphylocoques impliqués dans les EI sur PV, qu’il s’agisse de
Staphylococcus aureus ou de staphylocoques à coagulase négative,
sont souvent résistants à la méticilline. D’après les résultats d’études
sur modèle animal, confirmés par des études cliniques, il apparaît
que la triple association vancomycine + rifampicine + aminoside est
la plus performante dans ce type de situation, sous réserve que la
rifampicine et l’aminoside soient actifs in vitro [34, 44]. Pour le
traitement des endocardites à staphylocoques sensibles à la
méticilline, les associations de type oxacilline + aminoside ou
céfamandole + aminoside ou, chez l’allergique à la pénicilline,
vancomycine + rifampicine + aminoside, selon les mêmes modalités
que précédemment, sont recommandées.
¦ Endocardites infectieuses à hémocultures négatives
En cas d’EI à hémocultures négatives, le choix thérapeutique dépend
de la date de survenue de l’endocardite par rapport à l’implantation
de la prothèse. En cas d’endocardite précoce, la probabilité de la
responsabilité d’un staphylocoque, notamment à coagulase négative,
souvent résistant à la méticilline, est élevée. Une association triple
de type vancomycine + rifampicine + aminoside est recommandée.
L’indication d’un remplacement valvulaire est rapidement envisagée
en cas d’évolution clinique non favorable. En cas d’endocardite
survenant sur prothèse implantée depuis plus de 1 an, la
responsabilité d’un staphylocoque reste possible mais d’autres
micro-organismes peuvent également intervenir, notamment les
streptocoques et les bactéries du groupe HACEK. Une association
de type vancomycine + aminoside est recommandée en première
intention. L’adjonction d’une céphalosporine de troisième génération
(céfotaxime, 100-200 mg/kg/j en six perfusions) est recommandée
en cas d’échec du traitement de première intention.
La durée du traitement antibiotique ne doit pas être inférieure à
6 semaines. Elle dépend bien sûr du micro-organisme responsable
mais aussi de la réalisation ou non d’un remplacement valvulaire
au cours du traitement. Le cas échéant, la durée de l’antibiothérapie
postopératoire doit être de 40 jours si la culture des valves est
positive, et au moins de 15 jours si elle est négative.
La poursuite du traitement anticoagulant a été largement débattue
dans la littérature, et un consensus semble avoir été trouvé sur la
nécessité de l’arrêt des anticoagulants oraux avec relais par
l’héparine [27]. La place des héparines de bas poids moléculaires n’est
pas validée dans cette indication.
TRAITEMENT CHIRURGICAL
¦ Principes
Bilan des lésions
Commencé par les explorations échographiques, il est précisé cavités
ouvertes et confirmé après la phase d’excision, certaines lésions
n’étant pas directement visibles. Le type et la gravité des lésions
sont très variables, en fonction du germe responsable, de la durée
d’évolution de l’infection et du type de prothèse en place. L’atteinte
de l’anneau valvulaire est quasi systématique dans les endocardites
sur prothèse mécanique (fig 6). À l’inverse, dans l’infection des
xénogreffes stentées, les lésions peuvent se limiter aux cusps de la
bioprothèse. Les endocardites sur plastie mitrale s’apparentent plus
à des endocardites sur valve native qu’à des endocardites sur
prothèse.
Par ordre de sévérité croissante, on peut observer :
– une destruction limitée aux cusps de la bioprothèse ou épargnant
l’anneau ;
– un abcès de l’anneau, de localisation et d’extension variables. Au
niveau aortique, cet abcès peut atteindre l’aorte initiale et provoquer
son détachement avec réalisation d’un faux anévrisme. Les abcès de
l’anneau mitral posent des problèmes spécifiques du fait de la
proximité de l’artère circonflexe et de la possibilité de détachement
entre les massifs auriculaire et ventriculaire [42]. Ces abcès peuvent
réaliser de faux anévrismes pouvant s’ouvrir directement dans le
péricarde et causer la mort subite du patient ;
– différents types de fistules, aortopulmonaires, entre aorte et
oreillette droite, entre aorte et oreillette gauche, entre aorte et
ventricule droit par atteinte septique du septum interventriculaire.
Phase d’excision
Les principes régissant le traitement chirurgical des endocardites sur
prothèse sont identiques à ceux de tous les processus septiques
fermés sur matériel prothétique. La phase d’excision s’apparente à
de la chirurgie carcinologique. Il est impératif de réaliser l’ablation
de la prothèse et l’excision de tous les tissus atteints en passant au
large des lésions de façon à ne laisser en place aucune zone ni aucun
tissu suspects. Les cavités abcédées doivent être, soit ouvertes et
curetées, soit, de préférence, réséquées. Cette phase de l’intervention
est primordiale : on ne doit pas limiter l’excision pour faciliter la
reconstruction. En l’absence d’excision complète, le processus
infectieux reprend et évolue pour son propre compte à partir de
toute zone septique laissée en place.
6 Aspect peropératoire d’endocardite sur prothèse mécanique.
11-013-C-10 Endocardites infectieuses sur prothèse valvulaire Cardiologie
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Phase de réparation
Les pertes de substances réalisées aux dépens de la structure
fibreuse du coeur nécessitent une reconstruction. Celle-ci peut être
réalisée, soit, lorsque cela est possible, en rapprochant directement
les berges de la zone excisée, soit en couvrant la zone excisée par la
suture sur ses bords d’un patch de péricarde autologue ou bovin.
Une autre solution consiste à insérer des substituts valvulaires
permettant d’exclure ces zones.
¦ Moyens techniques
Substituts valvulaires
Les substituts valvulaires sont nombreux : nous les décrivons ici
uniquement selon leur type [8].
· Prothèses mécaniques
Les plus utilisées sont les prothèses à double ailette. Ces prothèses
sont recouvertes de pyrolite de carbone. Une collerette de Dacront
permet la suture de la prothèse sur l’anneau valvulaire.
· Xénogreffes
– Les prothèses biologiques avec armature métallique (ou
xénogreffes « stentées ») : elles sont réalisées, soit à partir de
péricarde de veau, soit à partir de valves de porc montées sur une
armature rigide. Un anneau de Dacront permet la suture sur
l’anneau valvulaire.
– Les prothèses biologiques sans armature métallique (ou
xénogreffes non stentées ou stentless) : elles sont disponibles, soit
sous forme d’un culot aortique qui peut être implanté en root ou en
free-hand, soit sous forme prédécoupée interdisant leur insertion en
root.
· Homogreffes
Ce sont des valves humaines provenant de coeurs non utilisés pour
la transplantation ou de cadavres récents. Les valves sont traitées et
cryopréservées.
· Autogreffes
C’est l’utilisation, chez un patient, de son conduit pulmonaire sain
en remplacement de son conduit aortique malade. Le conduit
pulmonaire est alors remplacé par une homogreffe (intervention de
Ross).
Différents types d’insertion des substituts valvulaires en position
aortique [8]
Si, au niveau mitral, il n’y a qu’une façon d’insérer les substituts
valvulaires, plusieurs options sont possibles au niveau aortique. Les
valves mécaniques et biologiques stentées sont insérées par suture
directe sur l’anneau du patient. Les autres substituts valvulaires
peuvent être insérés :
– en free-hand : le substitut est découpé pour ne laisser que la valve
et les commissures. Son insertion nécessite deux lignes de suture,
l’une inférieure pour fixer le substitut sur l’anneau ou
éventuellement sous l’anneau valvulaire ; l’autre, supérieure, pour
fixer les commissures et le pourtour du substitut à l’aorte en prenant
soin de passer en dessous des ostia coronariens ;
– en root : le substitut est gardé cylindrique. L’insertion se fait, soit
au niveau de l’anneau, soit sous l’anneau valvulaire. Un orifice est
ensuite réalisé à la face postérieure du substitut pour permettre la
suture de l’ostium coronarien gauche ; un autre orifice est réalisé à
la face antérieure du cylindre pour permettre la suture de l’ostium
coronarien droit, enfin le bord supérieur du cylindre est suturé à la
tranche de section distale de l’aorte du patient.
Technique chirurgicale
Nous ne détaillons pas les techniques habituelles d’insertion d’une
homogreffe en position aortique ou mitrale. Il nous semble
cependant utile de préciser quelques points.
En position aortique, la préparation pour la pose d’une auto- ou d’une
homogreffe nécessite la libération et la désolidarisation complète des
ostia coronariens. La libération des ostia coronariens est souvent
longue dans ces réinterventions valvulaires mais est nécessaire pour
faciliter leur implantation sur ces culots aortiques souvent non
dilatés et ces anneaux toujours fibreux.
En position mitrale, l’homogreffe mitrale existe, selon les banques
d’homogreffes, sous deux formes :
– homogreffe mitrale isolée qui présente souvent un defect de
l’anneau mitral en regard de la partie moyenne de la grande valve
(en regard de A2) qu’il faut reconstruire. Elle dispose également de
peu de tissus périannulaires, rendant plus difficile le comblement
des pertes de substance. De plus, l’adéquation de la longueur des
cordages est souvent délicate à obtenir ;
– bloc aortomitral qui doit être découpé par le chirurgien, oreillette
gauche ouverte, et peut ainsi être adapté aux pertes de substance.
L’anneau de soutien est alors placé sur l’homogreffe à l’extérieur du
patient, puis est descendu par l’insertion des piliers, enfin l’anneau
est suturé sur l’anneau du patient. Ceci permet une insertion plus
simple avec des résultats beaucoup plus satisfaisants en termes de
continence.
Récupération des piliers. On ne peut prévoir si les piliers mitraux
seront encore bien individualisés lors des réinterventions. Si
l’appareil sous-valvulaire a été conservé, comme cela est préconisé,
les piliers seront encore bien individualisés. Dans le cas contraire,
les piliers peuvent avoir quasiment disparu, mais on peut souvent
encore reconnaître leur position, même s’ils n’ont plus assez de relief
pour pouvoir être utilisés comme support aux piliers de
l’homogreffe. La technique consiste alors à fixer les piliers de
l’homogreffe par des points transfixiant la paroi ventriculaire.
Le mode d’insertion du substitut est fonction de l’étendue des
destructions et donc de la reconstruction nécessaire après excision.
– Si, après excision large des zones infectées, les pertes de substance
sont limitées, on peut couvrir les pertes de substance par des patchs
de péricarde autologue et insérer une nouvelle prothèse. On peut
également découper une homogreffe ou une xénogreffe non stentée
de façon adéquate pour exclure les pertes de substance et l’insérer
alors en « free-hand adapté » [23].
– Si, après excision large des zones infectées, les pertes de substance
sont importantes, on peut avoir intérêt à insérer le substitut en root
de façon à exclure complètement la perte de substance. Ainsi,
l’insertion inférieure peut, si nécessaire, être réalisée en dessous du
niveau de l’anneau. Le substitut remplaçant complètement le culot
aortique, toutes les pertes de substance sont alors exclues.
Cas particuliers
· Endocardites sur prothèses aortique et mitrale
En général, l’atteinte concerne les deux prothèses en raison de leur
contiguïté. Le plus souvent, les deux prothèses doivent être déposées
et remplacées. Si les dégâts sont importants, leur réparation peut
faire appel à une homogreffe aortomitrale monobloc.
· Endocardites tricuspides
L’endocardite sur prothèse en position tricuspide justifie la mise en
place d’une homogreffe mitrale. Dans ce cas, il n’y a pas lieu
d’utiliser une homogreffe mitrale livrée sous forme de bloc
aortomitral.
· Interventions exceptionnelles
Elles sont réalisées dans les récidives multiples d’endocardite sur
prothèse avec dégâts très étendus. Il s’agit d’homogreffe monobloc
aortomitrale [30] ou encore de l’occlusion de l’orifice aortique avec
pontage coronarien et mise en place d’un tube apicoaortique [17]. La
transplantation cardiaque peut même se discuter dans des cas très
particuliers.
¦ Indications thérapeutiques
L’étude de la littérature ne permet pas de conclure de façon formelle
en faveur d’un substitut pour un type d’atteinte. Les raisons sont
Cardiologie Endocardites infectieuses sur prothèse valvulaire 11-013-C-10
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multiples. En premier lieu, il n’a pas été réalisé d’essai thérapeutique
comparatif qui permette de répondre à cette question. Ensuite, les
résultats des études ne distinguent pas assez souvent les
endocardites sur valves natives des endocardites sur prothèse. Enfin,
il s’agit souvent d’études de cohortes sur une dizaine d’années, les
biais introduits dans ce type d’études étant nombreux.
La série d’Edwards collige 322 cas d’endocardites sur prothèse,
170 aortiques et 152 mitrales [15]. Le traitement a consisté en une
excision des zones infectées et en l’implantation d’une prothèse, soit
mécanique, soit biologique. La mortalité opératoire était de 20 %.
Les taux de survie à 1, 5, et 10 ans étaient respectivement de 67, 55,
et 38 %. Les taux de récidive infectieuse à 1, 5, et 10 ans étaient
respectivement de 12, 13 et 13 %.
L’étude de Dossche et al [12] concerne 32 patients ayant une EI sur
PV traités par une homogreffe en root. La mortalité opératoire était
de 9,4 %. Les taux de survie et de récidive infectieuse à 5 ans étaient
respectivement de 87 et 3,5 %.
La série de Camacho et Cosgrove [5] concerne 33 patients ayant une
EI sur PV également traités avec une homogreffe en root. La
mortalité opératoire était de 6 %. Les taux de survie et de récidive
infectieuse à 5 ans étaient respectivement de 73 et 6,5 %.
Haydock et al [19] ont comparé l’implantation d’homogreffes
(78 patients) à celle de prothèses mécaniques ou xénogreffes stentées
(30 patients) chez 108 patients dont 66 présentaient une EI sur valve
native et 42 une EI sur PV. Ils concluent à la supériorité des
homogreffes sur les prothèses mécaniques ou biologiques en termes
de survie sans récidive d’EI.
Ces études donnent à penser que les taux de mortalité opératoire et
de récidive infectieuse à 5 ans sont deux fois moindres lorsque le
substitut utilisé est une homogreffe plutôt qu’une prothèse
mécanique. Il faut cependant se garder de comparaisons trop
hâtives. Ainsi, les études en faveur des homogreffes concernent peu
de patients et sont plus récentes ; la durée de suivi, plus courte, ne
permet peut-être pas de mettre en évidence les dégénérescences des
homogreffes.
Quoi qu’il en soit, les résultats du traitement des endocardites sur
prothèse apparaissent plutôt médiocres après réimplantation d’une
nouvelle prothèse, qu’elle soit mécanique ou biologique. Les
substituts valvulaires de choix pour le traitement des EI sur PV sont
l’autogreffe ou l’homogreffe ou à défaut les xénogreffes non
stentées [35, 37, 38]. L’implantation d’une prothèse mécanique reste
néanmoins acceptable dans les endocardites sur bioprothèse sans
atteinte de l’anneau et/ou lorsqu’il y a peu de dégâts septiques.
L’indication opératoire est quasi formelle dans les formes précoces.
Dans les formes tardives, elle est discutée en fonction de la tolérance
hémodynamique, de l’évolution du processus infectieux, du microorganisme
responsable, de l’aspect échocardiographique, et de
l’existence de complications évolutives. Ainsi, l’indication
chirurgicale est en général retenue en présence d’une fuite mal
tolérée hémodynamiquement, d’un syndrome infectieux non
maîtrisé, d’une infection à staphylocoques ou à autres germes
« virulents », d’un abcès de l’anneau ou d’une désinsertion
importante, d’accidents emboliques périphériques. Dès lors qu’une
indication chirurgicale est portée, la tendance actuelle est de réaliser
l’intervention dans les plus brefs délais, quelle que soit la durée de
l’antibiothérapie préalable, afin d’éviter des complications
évolutives.
Aspects pronostiques
Le pronostic des endocardites sur prothèse reste sombre, avec une
mortalité globale supérieure à celle des endocardites sur valves
natives, de l’ordre de 40 % [18]. Toutefois, le pronostic est plus sévère
en cas d’endocardite précoce, avec une mortalité de 40 à 75 % selon
les séries, qu’en cas d’endocardite tardive où la mortalité (environ
20 %) rejoint celle des endocardites sur valves natives [39].
Ni le type de substitut valvulaire, ni l’existence de complications
périannulaires ne semblent influencer le pronostic initial [36]. Les EI
sur prothèse à staphylocoques ont cependant une mortalité
particulièrement élevée qu’un traitement chirurgical permettrait
d’améliorer [31, 45, 46].
Ainsi, dans une série de 79 EI sur PV, tous germes confondus, les
taux de létalité sont de 23 % et 56 %, respectivement pour les
malades opérés et ceux traités médicalement. Pour les seules EI
staphylococciques, ces pourcentages sont respectivement de 0 et
83 % [46]. Il faut cependant préciser que cette étude était rétrospective
et que la différence de mortalité peut résulter d’un biais de
recrutement. Dans une étude rétrospective monocentrique de
33 patients traités pour EI sur PV à Staphylococcus aureus entre 1975
et 1995, John et al n’ont identifié en analyse multivariée que deux
facteurs pronostiques significatifs : la survenue d’une complication
cardiaque, principalement une insuffisance cardiaque, qui est un
facteur de mauvais pronostic (risque relatif de décès égal à 6) et la
réalisation d’un remplacement valvulaire pendant la durée de
l’antibiothérapie, qui est au contraire un facteur protecteur (risque
relatif égal à 0,18) [21].
Dans une autre étude multicentrique internationale ayant analysé
de façon multivariée 66 cas d’EI sur PV à Staphylococcus aureus, seule
la survenue d’un accident embolique cérébral s’est avérée être un
facteur de mauvais pronostic et la réalisation d’un remplacement
valvulaire précoce n’est pas apparue comme un facteur
protecteur [32].
Dans les EI sur PV non staphylococciques, le pronostic tardif des
patients stables hémodynamiquement et traités par antibiotiques
seuls est aussi bon que celui de patients traités chirurgicalement [45].
L’indication chirurgicale pourrait dans ces situations être moins
systématique que dans les EI sur prothèse à staphylocoques.
Le pronostic tardif est variable selon les séries. Ainsi, dans la série
chirurgicale de Lytle et al (146 patients), la mortalité opératoire
initiale est de 13 %, la survie est de 82 % à 5 ans, et de 60 % à 10 ans,
la survie sans réintervention ultérieure est de 75 % à 5 ans et de
50 % à 10 ans [25]. Le pronostic est plus sombre dans la série de
322 patients opérés pour EI sur PV extraite du registre anglais des
PV, où la survie à 10 ans est de 38 % [15].
Conclusion
Le risque de survenue d’une EI est majeur chez les patients porteurs de
PV et le pronostic de ces EI reste encore très sombre. En complément de
l’application stricte des mesures habituelles de prévention
(antibioprophylaxie périopératoire lors de l’implantation de la prothèse
valvulaire, hygiène buccodentaire, antibioprophylaxie des gestes à
risque bactériémique, en particulier les gestes dentaires), les techniques
de réparation valvulaire sans insertion de prothèse et le développement
de nouveaux types de prothèse permettront peut-être de diminuer
l’incidence de ces formes particulièrement graves d’EI.
11-013-C-10 Endocardites infectieuses sur prothèse valvulaire Cardiologie
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