Exploration hémodynamique
et angiographie cardiaque
S. Rahal, C. Guérot
Le progrès des techniques médicales a provoqué une importante évolution dans la place et les procédures
du cathétérisme cardiaque. Les grands principes d’hydraulique cardiaque et de rhéologie vasculaire ont
été à la base des connaissances scientifiques de la physiologie et de la pathologie cardiaque. L’utilisation
clinique a été rendue possible par l’introduction de cathéters dans le réseau veineux puis artériel. Au cours
de la première moitié du XXe siècle, l’exploration a été codifiée par la détermination des valeurs moyennes
et extrêmes comme par la morphologie des courbes de pression dans les diverses cavités tout au long du
cycle cardiaque. Les calculs ont permis la mesure du débit cardiaque par la méthode respiratoire ou par
l’analyse des courbes de dilution, et la détermination des sténoses à partir des gradients de pression. Des
mesures intracardiaques rigoureuses obtenues par des capteurs piézoélectriques ont autorisé l’étude
précise de la fonction contractile, de la relaxation et de la compliance cardiaques à l’aide de nombreux
indices de fonction systoliques ou diastoliques ventriculaires gauches. Les techniques d’exploration non
invasives et notamment l’échocardiographie fournissent aujourd’hui des renseignements similaires et ont
réduit la place du cathétérisme diagnostique. Les principes hémodynamiques sont toutefois essentiels à
connaître car ils restent à la base des évaluations quels que soient les modes de calcul et d’investigation
retenus. L’opacification, à l’aide de produits iodés, a, de la même façon, été longtemps la seule technique
permettant de visualiser les cavités cardiaques, d’en mesurer les volumes, d’identifier les régurgitations,
de déterminer la cinétique cardiaque globale et segmentaire et de permettre le calcul angiographique du
débit cardiaque. L’opacification des artères coronaires par voie sus-sigmoïdienne d’abord puis par voie
sélective a permis une meilleure compréhension de la maladie athéromateuse coronaire. L’échographie et
la scintigraphie cardiaques permettent désormais d’obtenir ces renseignements de façon non invasive et
le scanner multibarrettes fournit des images du réseau coronaire de plus en plus fiables. Cette évolution
des techniques a conduit à l’apparition du cathétérisme interventionnel cardiaque (fermeture des
communications interauriculaires [CIA]) coronaire (angioplasties et endoprothèses) et rythmologique
(stimulations multisites et ablations des foyers arythmogènes).
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Mots clés : Cathétérisme cardiaque ; Mesures hémodynamiques ; Indices de fonction systolique ;
Indices de fonction diastolique ; Débit cardiaque ; Oxymétrie ; Pressions intracardiaques ;
Angiographie cardiaque ; Volumes ventriculaires ; Cardiologie interventionnelle
Plan
¶ Rappel d’hydraulique cardiovasculaire 1
Mesures hémodynamiques 2
Techniques de mesure 2
Variations du cycle cardiaque 3
Courbes de pression normales 3
Modifications pathologiques des courbes de pressions
dans les cardiopathies 4
Enregistrement des courbes par retrait ou simultanément 6
Calcul des surfaces valvulaires 7
Calcul des résistances 8
¶ Mesure du débit cardiaque 8
Méthodes de mesure 8
Valeurs normales et variations 10
Oxymétrie 10
¶ Cathétérisme et angiographie 10
Indications 10
Contre-indications 11
Complications 11
Réactions aux produits de contraste iodés 11
¶ Applications des techniques de cathétérisme 13
Technique et appareillage 13
Mesures angiographiques des volumes ventriculaires 14
Évaluation de la fonction cardiaque 16
■ Rappel d’hydraulique
cardiovasculaire [1-6]
Le but final de l’activité cardiaque est d’assurer aux tissus un
débit sanguin Q adapté à une pression P relativement stable par
rapport à des résistances R variables selon la formule : Q = P × R.
L’activité cardiaque, cyclique, fournit l’énergie cinétique et
l’énergie de pression nécessaires au déplacement du sang dans
le réseau de distribution constitué par les vaisseaux : le réseau
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Cardiologie 1