Fistules artérioveineuses acquises
E. Kassabian, G. Sleilaty, V. Jebara
Les fistules artérioveineuses acquises (FAVA) sont pour la plupart traumatiques et de plus en plus
iatrogènes. Leur localisation la plus fréquente se situe au niveau des membres. Le vol sanguin à travers la
fistule a des conséquences physiopathologiques et hémodynamiques graves, à la fois locales et générales.
Les modalités d’imagerie actuelles permettent d’identifier parfaitement la physiologie et la topographie
tridimensionnelle de ces fistules. La chirurgie offre de bons résultats au niveau des fistules acquises des
membres et du tronc. Les techniques endovasculaires, actuellement en plein essor, permettent d’aborder
des FAVA profondes à très haut risque chirurgical avec d’excellents résultats.
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Mots clés : Fistules artérioveineuses acquises ; Vol sanguin ; Techniques endovasculaires
Plan
¶ Historique 1
¶ Étiologie 1
Traumatismes 1
Anévrismes artériels 2
Infections et néoplasies 2
¶ Aspects anatomopathologiques 2
¶ Physiopathologie 2
¶ Manifestations cliniques 2
Signes cliniques spécifiques 2
¶ Diagnostic 2
Mesures des pressions, pléthysmographie et phlébographie 2
Saturation veineuse en oxygène (SvO2) 2
Échocardiographie 3
Échodoppler 3
Scintigraphie 3
Tomodensitométrie 3
Imagerie par résonance magnétique 3
Artériographie 3
¶ Traitement 3
Traitement chirurgical 3
Techniques endovasculaires 4
¶ Conclusion 4
■ Historique
La première fistule artérioveineuse traumatique a été décrite
par William Hunter en 1757. Depuis, de nombreux cas ont été
rapportés de façon sporadique. La ligature de tous les vaisseaux
en rapport avec la fistule constituait le seul traitement connu
jusqu’au début du siècle. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre
mondiale et la guerre de Corée que les bases fondamentales du
diagnostic et du traitement des fistules artérioveineuses acquises
ont été instituées. L’expérience de la guerre du Viêt-Nam a
montré aussi que la réparation précoce des plaies artérielles
empêchait la formation ultérieure des fistules artérioveineuses.
Le développement exponentiel des techniques de réparation
endovasculaire constitue actuellement une alternative séduisante
face aux techniques chirurgicales conventionnelles.
■ Étiologie
Le développement d’une fistule artérioveineuse résulte d’une
lésion ayant rompu ou fragilisé la paroi de l’artère et de la veine
adjacente. Les lésions traumatiques sont les causes les plus
fréquentes, suivies des lésions anévrismales, des atteintes
infectieuses et néoplasiques. Les fistules thérapeutiques pour
hémodialyse, les fistules pour accroître la longueur d’un
membre et la fistule qui, par son débit, contribue à maintenir
perméable un pontage vasculaire précaire ou une veine thrombectomisée
ne seront pas discutées.
Traumatismes
Les fistules résultent le plus fréquemment de plaies pénétrantes
par arme blanche (63 %) ou par des projectiles de petit
calibre et de basse vélocité (26 %), [1] par opposition aux plaies
par gros éclats ou les projectiles de haute vélocité qui se
compliquent, elles, d’hémorragie massive et de perte de substance.
Plus de la moitié des fistules artérioveineuses acquises
traumatiques se situent dans la région cervicomédiastinale, et
l’autre moitié est partagée entre les extrémités inférieures et
supérieures. [1] Les vaisseaux thoracoabdominaux sont moins
fréquemment lésés. [2] Les fistules artérioveineuses acquises
(FAVA) occasionnées par les traumatismes fermés (exemple :
fracture) entraînant une contusion des parois artérielle et
veineuse adjacentes sont moins fréquentes : fistule carotidocaverneuse
par fracture de l’os sphénoïde, fistule artérioveineuse
sous-clavière dans le défilé thoracique, fistule artérioveineuse
hypogastrique par fracture du pelvis.
Actuellement, les traumatismes iatrogènes sont les causes les
plus fréquentes de fistules artérioveineuses.
Cathétérisme artériel
Ricci et al. [3] rapportent un taux de 0,5 % sur 7 690 cathétérismes
cardiaques. Une angioplastie supplémentaire semble
augmenter ce risque.
¶ 11-635-A-10
Cardiologie 1