Compléments alimentaires en cosmétologie

Introduction
Chaque époque est caractérisée par les rapports qu’elle entretient
avec la nourriture.
L’après-guerre, fortement marquée par les années noires des
restrictions, a compensé par des aliments qui « tiennent au corps ».
Les années 1950-1960 ont commencé à s’interroger sur la
responsabilité éventuelle de l’alimentation dans la survenue de
certaines maladies. Les années 1970 l’ont confirmé et la notion
d’équilibre alimentaire est apparue. Les années 1980 ont vu le
triomphe du culte du corps et de l’alimentation-énergie. C’est la
naissance des compléments alimentaires et de la cosmétologie orale,
avec l’arrivée sur le marché français des pilules de beauté griffées
Catherine Moreau. C’est le début de la survitamination pour être
actif et rester jeune. Les années 1990 confirment ce concept
d’alimentation-santé. Ainsi, aujourd’hui, on insiste non seulement
sur la nécessité d’une alimentation saine, mais aussi sur l’emploi
des compléments alimentaires pour la santé et la beauté de la peau
et des phanères. De nombreux laboratoires développent leur activité
dans cette voie des compléments alimentaires, en diffusant avant
tout un message de prévention. Quels sont ces compléments
alimentaires ? Quelle preuve de leur efficacité avons-nous
aujourd’hui ?
Différents compléments alimentaires
(tableau I)
Les compléments alimentaires ont eu du mal à s’imposer en France,
car pour le Français, la gélule est plus proche du médicament que
de la cosmétologie. Il existe un plaisir à appliquer une crème sur la
peau que l’on ne retrouve pas dans la prise de gélule. Ces
compléments alimentaires peuvent être classés en quatre grandes
classes : les vitamines, les oligoéléments, les acides aminés et les
acides gras essentiels. Il existe un flou juridique total entre
« diététique » et « cosmétique », et entre « cosmétique » et « médicament
». Aucun texte de loi ne régit les compléments alimentaires.
Le choix de leur indication en tant que complément alimentaire
résulte donc d’une part de leurs activités démontrées in vitro ou
chez l’animal, et d’autre part des lésions cutanées induites par leur
déficit.
MÉCANISMES D’ACTION
DES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES
Ils ne sont que partiellement connus, mais ils reposeraient
essentiellement sur une activité antiradicalaire. Les radicaux libres,
du fait de leur électron non apparié, sont des espèces hautement
réactives produites par des stress physiques et chimiques (anion
superoxyde, peroxyde d’hydrogène, radical hydroxyl), et
notamment par les ultraviolets (UV) qui s’attaquent à l’organisation
moléculaire de la cellule, avec comme cible principale les lipides, les
protéines et les acides nucléiques. Ils aboutissent à des altérations
de l’acide désoxyribonucléique (ADN) nucléaire, du cytosquelette,
et la libération de médiateurs. Les cellules possèdent plusieurs lignes
de défense contre les radicaux libres (fig 1).
– Les défenses primaires capturent directement les radicaux libres par
activation d’un système enzymatique antiradicalaire : superoxyde
dismutase, peroxydase, thiorédoxine réductase et catalase. Ainsi,
catalase et superoxyde dismutase capturent les peroxydes
d’hydrogène et les anions superoxydes. Le zinc, le cuivre, le
manganèse, le sélénium activent ces enzymes antiradicalaires.
– Les défenses secondaires luttent contre les altérations cellulaires
déclenchées par les radicaux libres, comme la peroxydation
lipidique. Ainsi, la vitamine E, la vitamine A, le bêtacarotène,
réagissent avec les radicaux peroxyl dans les membranes
phospholipidiques. Une synergie peut exister entre les différents
Tableau I. –
Compléments
alimentaires
Compositions
« alimentaires » Composition chimique
Acides gras Vitamines Oligoéléments Acides aminés Minéraux et divers
Agevit bourrache +A
+Et
Huile de bourrache
Huile de carotte
Acide gamma linolénique
A, E Bêtacarotène
Agevit ongles
cheveuxt
Huile de germe de blé B5, B6 , E, A Gluconate de Zn Cystine
Agevit soleilt AGE A Zinc Bêtacarotène
Procyanidols
Silice
Arbumt Racine d’arctium
majus
H, B6 Gluconate de Zn L-cystine
Bétaselet C, E Bêtacarotène Zn, Se
Bépanthènet (AMM) B5
Bioléinet Huile d’onagre Acide linoléique
Acide gamma linolénique
E
Biorthot Huile de germe de blé
Extrait d’acérola
Huile de poisson
Levure séléniée
Acide linoléique
Acide gamma linolénique
EPA DHA
E, C Cu, MG, Zn, Se Bioflavonoïdes
Bêtacarotène
Biotine Rochet
(AMM)
H
Biozinct A, B6 Pidolate de Zn
Cystine B6 Bailleult
(AMM)
B6 Cystine
Eltéanst - Huile de saumon
- Huile de bourrache
Macérat huile de sojacarotte
Oméga 3, Oméga 6
Épiphane 7 (AMM) Gélatine Glycine
Prolin hydroxyproline
Acide glutamique
Alanine
Arginine
Acide aspartique
Lysine
Sérine
Leucine
Valine
Forcapilt B5, H, B6 Picolate de Zn Cystine Méthionine
Gamatol 22t Borrago officinalis
(huile de bourrache)
Acide gamma linolénique
Acide linoléique
E
Gel-Phant (AMM)
Gélucystinet (AMM) Cystine
Hexaphanet Gélatine B5, B6 , H Gluconate de Zn L-cystine
Levure de bière
microdosée
Vitamines
du groupe B
Lobamine-cystéine
(AMM)
Méthionone
Cystéine
Nicobion (AMM) PP
Nutricapt Huile de noix
Lithothamne
Huile de germe de blé
Acide linolénique
Acide linoléique
C, B1, B2, B6, PP, B5 ,
H, B9
Cystine
Méthionine
Calcium
OEnobiol anti-âget Tomate
Huile de germe de blé
Huile de soja
Thé vert
Lycopène E Carotène (biorétinoll)
Flavonoïdes
OEnobiolt Huile de bourrache
Huile de germe de blé
AGE B1, B2, B3 ou PP, B5 ,
B6, H, E
Gluconate de Zn
OEnobiolt hydratant Huile de bourrache
Huile de cassis
AGE oméga 6
Acide stéaridonique
AGE oméga 3
AGE : acides gras essentiels ; Zn : zinc ; Se : sélénium ; Cu : cuivre ; Mg : magnésium ; Fe : fer.

types d’antioxydants intervenant à des étapes différentes. Ainsi, la
vitamine C réagit directement avec les radicaux peroxyl et régénère
la vitamine E oxydée membranaire.
Les radicaux libres sont impliqués dans des réactions aiguës type
coup de soleil et des réactions chroniques aboutissant au
développement, à long terme, du vieillissement cutané et des
cancers cutanés. Les compléments alimentaires agiraient en activant
la voie enzymatique antiradicalaire et en piégeant les radicaux libres,
protégeant ainsi la cellule des effets néfastes des radicaux libres [5, 14].
VITAMINES [1, 18]
Il s’agit essentiellement des vitamines E, B, A, C et du bêtacarotène.
À ce jour, aucune étude nationale ne nous permet de connaître avec
précision les besoins journaliers en vitamines en France. On est en
attente des résultats de l’étude nationale SU. VI. MAX. portant sur
15 000 volontaires [16].
¦ Vitamine E (tocophérol)
Elle est surtout présente dans les huiles végétales et, à un moindre
degré, dans les fruits et légumes (12 à 18 %). Cinq études
Tableau I. – (suite)
Compléments
alimentaires
Compositions
« alimentaires » Composition chimique
Acides gras Vitamines Oligoéléments Acides aminés Minéraux et divers
OEnobiol solairet Tomate
Huile de germe de blé
Huile de soja
Lycopène E et C Lécithine Carotène
Oligoforme P8t Levure de bière Vitamines B et E Zn Se
Manganèse Mg
Silicium
Oligoforme RL6t Levure de bière Soja B, E et C Zn Cu Se Lécithine
Omégalinet Huile de bourrache Omega 6
Acide oléique
E et F
Omégaline solairet Huile de bourrache
Extrait d’algues
Huile de germe de blé
Huile de soja
Omega 6 : acide
gamma linolénique,
acide linoléique
Omega 3 : acide linolénique,
acide oléique
E
Phénoro Rochet
(AMM)
Bêtacarotène
Canthaxanthine
Photoderm ARt Protéines de blé
Extraits naturels
de rosacées
Céramides C et E Carotène
Caroténoïdes
Phytobronze plus peau
sensiblet
Macérat huileux
de carotte
Huile de bourrache
Huile de sésame
Acide gamma linoléique
E Bêtacarotène
Phytophanèret Huile de germe
de soja
Huile de carotte
Huile de bourrache
Huile de son, de riz
Huile de saumon
Levure de bière
Petite cerise des
Antilles
Laitance de poisson
Sélénium ACEt A, C, E Sélénium
Silettumt Equisetum arvense
(prèle)
B5, B6 L-cystine
L-méthionine
Si, K, Ca, P, Mg, Fe,
Zn, Mg
SOM Packst Huile de saumon
Huile de germe de blé
EPA DHA Provitamine A, A, D,
E, B1, B2, B5, B6, B9 ,
B12, C, H, PP
Synerbiolt Huile de poisson
Huile de bourrache
EPA
DHA
Acide linoléique
Acide gamma linolénique
Totéphant C, B5, B6 , H, E Z, Fe L-méthionine
L-cystine
Trichobiolt Laitance de poisson
Huiles essentielles
de thym et de romarin
Levure fraîche
Protéine de soja
Valériane
Passiflore
Inositol B1, B2, B6 , PP, H, B5 - Gluconate de Zn
- Oxyde de Mg
L-cystine
L-méthionine
Vitaluxt B, C, E, PP Zn Se Bêtacarotène
Zinc Microsolt Zn pidolate
(6-oxoproline)
AGE : acides gras essentiels ; Zn : zinc ; Se : sélénium ; Cu : cuivre ; Mg : magnésium ; Fe : fer.

épidémiologiques françaises, réalisées entre 1986 et 1996, indiquent
que les apports quotidiens en vitamine E sont compris entre 6 et
10 mg. Les sujets qui consomment beaucoup d’acides gras polyinsaturés
doivent augmenter leurs apports en vitamine E. Sa toxicité
est faible, mais elle est mal absorbée. Une carence en vitamine E est
très lente à se constituer (4 ans). Si les signes hématologiques,
neurologiques, musculaires et ophtalmologiques sont bien connus,
aucun signe cutané spécifique n’a été décrit. Elle absorbe les UV
dans les radiations UVB, et protège les membranes cellulaires des
réactions de lipoperoxydation [3]. Elle a une action
« antioxydante » en empêchant la formation des radicaux libres
peroxydés à partir des acides gras poly-insaturés soumis à l’action
des radicaux libres produits lors de l’érythème solaire. Elle est
capable d’inhiber l’oxydation d’un millier de molécules de
phospholipides.
Elle est donc proposée dans la photoprotection, dans la prévention
des cancers cutanés et du vieillissement cutané.
¦ Bêtacarotène et vitamine A
Le bêtacarotène, vitamine liposoluble d’origine végétale, est un
pigment caroténoïde, précurseur de la vitamine A, capable de
neutraliser l’oxygène singulet produit par les radiations UV. C’est
donc un antioxydant. Il a un effet photoprotecteur limité, réduisant
les sun burn cells ou cellules photoaltérées. Son efficacité est
supérieure dans un tissu pauvre en oxygène, expliquant sa plus
grande efficacité dans l’épiderme que dans le derme. Son taux de
conversion en vitamine A lié à l’activité de la carotène dioxygénase
est bas. Les besoins quotidiens sont en moyenne évalués à 1,5 mg/j.
À noter qu’il existe des différences d’absorption intestinale entre les
pigments naturels et les pigments de synthèse.
La vitamine A d’origine animale ou rétinol, après absorption
intestinale et hydrolyse, se lie à la retinol binding protein et est
progressivement libérée dans la circulation après stockage
hépatique. Les apports recommandés sont de 5 000 UI/j. Les
carences d’apport se traduisent par une peau sèche, rugueuse et
desquamante, caractérisée par une hyperkératose folliculaire et une
atrophie cutanée et sudorale. Elle joue un rôle important dans la
régulation de la prolifération et de la différenciation kératinocytaire.
De plus, la vitamine A est capable de stimuler la production des
glycoprotéines et des glycoaminoglycanes.
¦ Vitamines du groupe B
En cosmétologie, on utilise essentiellement les vitamines B2, B5, B6
et B8
[18].
La vitamine B2, ou riboflavine, ou lactoflavine est présente dans les
produits laitiers, les viandes et les poissons. Les apports
recommandés sont de 0,6 à 1,8 mg/j. La vitamine B2 joue un rôle
important dans le métabolisme des protéines de la peau. Une
carence en vitamine B2 associe des signes oculaires et cutanés avec
une dermite séborrhéique périorificielle et une hyperpigmentation
génitale. La langue est rouge et atrophique, et une chéilite est
présente. La vitamine B2 joue un rôle important dans le métabolisme
des acides gras et des acides aminés.
La vitamine B5 ou acide pantothénique est très répandue dans
l’alimentation. Les déficits sont donc exceptionnels, se caractérisant
par une alopécie, une canitie, des ulcérations, des paresthésies, et un
syndrome dépressif. Les apports conseillés sont de 3 à 10 mg/j. Elle
est surtout utilisée dans la chute des cheveux, en association avec la
vitamine B8.
La vitamine B6, sous forme de pyridoxal et de pyridoxamine, joue
également un rôle essentiel dans le métabolisme des protéines, des
lipides et de l’hémoglobine. Dermite séborrhéique, anémie
hypochrome et névrite sont les signes prédominants d’un déficit en
vitamine B6. La dose quotidienne recommandée varie entre 0,6 et
2,5 mg selon l’âge.
La vitamine B8 ou biotine est largement répandue dans l’alimentation.
Les apports conseillés sont de 90 à 300 íg/j. Un déficit en vitamine
B8 se caractérise par une dermite eczématiforme périorificielle, une
alopécie, des paresthésies, des myalgies et un syndrome dépressif.
¦ Vitamine C
La vitamine C, ou acide ascorbique, possède un fort pouvoir
réducteur assurant l’élimination de l’oxygène singulet et de certains
radicaux libres. Elle régénère la vitamine E oxydée membranaire
dans sa forme active. Elle agit donc comme un antioxydant [31]. Elle
diminue également la sensibilité de l’organisme à l’histamine et
favorise l’absorption du fer. Toutefois, son activité est fortement
diminuée par les UV, et nécessite de fortes concentrations
intracellulaires. Elle augmente l’absorption intestinale du sélénium.
Les besoins quotidiens sont largement couverts par une alimentation
normale (45 mg/j), la vitamine C se trouvant en grande quantité
dans les fruits et les légumes. Son déficit est à l’origine sur le plan
cutané d’une hyperkératose folliculaire associée à des oedèmes, un
purpura, des douleurs articulaires et osseuses.
Dans le commerce, les vitamines sont souvent associées en
polyvitamines, voire associées à des oligoéléments. Le risque est
alors que chaque élément soit sous-dosé par rapport aux doses
préconisées en usage individuel.
¦ Apports quotidiens recommandés
L’alimentation apporte des vitamines à doses variables. Chaque
pays a fixé les quantités nécessaires ou apport quotidien
recommandé (AQR) pour couvrir les besoins de la plus grande
partie de la population (enfant, adolescent, homme, femme,
personne âgée). Ces apports nécessaires en vitamines sont difficiles
à évaluer : il existe en effet des variations individuelles ou fonction
de circonstances particulières (période de croissance, grossesse,
allaitement, tabac, stress…). Le tableau II donne une valeur moyenne
des besoins quotidiens. Dans la majorité des cas, les travaux
scientifiques confirment des apports inférieurs aux AQR. L’attitude
actuelle tendrait à substituer à cette notion d’AQR celle de statut
vitaminique qui aurait l’avantage de beaucoup plus tenir compte
des difficultés de fonctionnement de l’organisme et des possibilités
de correction par des supplémentations, ceci en intégrant les notions
de prévention.
OLIGOÉLÉMENTS
¦ Zinc
Coactivateur de multiples enzymes de l’organisme, il intervient dans
la synthèse protidique, glucidique, lipidique, la division cellulaire et
la stabilité des membranes. Ainsi, au niveau de l’épiderme, il
favorise la prolifération et la différenciation kératinocytaires, stimule
la prolifération fibroblastique, la production de collagène et
d’élastine. De plus, il présente une activité anti-inflammatoire au
O2
oxygène
moléculaire
1 O2
oxygène singulet
Vitamine E
Vitamines A, C
Glutathion
O2
radical
superoxyde
H2O2
eau
oxygénée
SOD Zn - Cu
Mg - Cu
GP se
OH
radical
hydroxyl
H2O
eau
+ e-
+ e- + e-
+ e-
+ 2H
Fe
H2O
1 Radicaux libres : molécule possédant un électron libre isolé instable.
SOD : superoxyde dismutase ; GP : glutathion peroxydase ; Fe : fer ; Zn : zinc ;
Mg : magnésium ; Cu : cuivre.

niveau de la peau, en inhibant le chimiotactisme des polynucléaires,
l’activité NK (natural killer) et la production de certaines cytokines
pro-inflammatoires comme l’interleukine (IL) 6 et le TNF (tumor
necrosis factor) [9]. Il a aussi une activité antiandrogène, en inhibant
la 5-alpha réductase de type 1, et une activité antiradicalaire en
activant la superoxyde dismutase.
¦ Sélénium
Le sélénium a essentiellement une activité antiradicalaire au niveau
de la peau, en activant la glutathion peroxydase kératinocytaire et
fibroblastique. Il stabilise les molécules de kératine par incorporation
au niveau des ponts disulfures comme le zinc. Il maintient la
stabilité membranaire des cellules en assurant un taux constant
intracellulaire de glutathion. Il intervient aussi dans la synthèse des
prostaglandines et des leucotriènes. Il stimule les activités de
chimiotactisme, de bactéricidie et de phagocytose des
polynucléaires.
¦ Cuivre
Il augmente la synthèse du collagène dermique en activant les
lysines oxydases. Il intervient aussi dans la synthèse des kératines
par oxydation des groupes sulfhydriles. Il active la superoxyde
dismutase cutanée Cu-Zn-dépendante, favorisant ainsi l’élimination
des radicaux libres.
¦ Silicium et soufre
Le silicium est présent dans les légumes et les céréales et dans les
végétaux riches en fibres longues. Il stimule la prolifération
kératinocytaire et fibroblastique, ainsi que la synthèse de l’élastine.
Le soufre se trouve surtout dans les oeufs, les oignons, la viande et
le poisson. L’alimentation suffit aux besoins quotidiens. Le soufre
joue un rôle important dans la constitution de la kératine.
¦ Manganèse
Il active les glycosyltransférases qui interviennent dans la synthèse
des oligosaccharides. Il intervient également dans la synthèse de
l’élastine avec le cuivre et la vitamine A. Il a une activité
antiradicalaire in vitro, en activant la superoxyde dismutase
manganèse dépendante de localisation intramitochondriale. Il
stimule la prolifération kératinocytaire et la production du
collagène [10].
Les oligoéléments existent sous plusieurs formes : ampoules
buvables, flacon unidose buvable, solution buvable, granules à sucer,
ampoules perlinguales, comprimés à sucer. Ils peuvent être associés
entre eux. Il faut savoir qu’il existe trois formes d’oligothérapie
suivant la dose d’oligoéléments apportée : des apports de fortes
doses rentrant dans le cadre de l’allopathie (exemple : gluconate de
zinc utilisé à la dose de 30 mg/j dans l’acné), des apports voisins
des besoins alimentaires (nutrithérapie), des apports très faibles
correspondant à une oligothérapie réactionnelle ou catalytique, ou
encore oligothérapie homéopathique. Ainsi, les doses d’utilisation
du magnésium peuvent varier de 12 íg à 10 mg, avec des
intermédiaires de 104 íg [12].
ACIDES GRAS LIBRES
Ce sont tous des acides gras poly-insaturés, c’est-à-dire contenant
une ou plusieurs double liaisons. Ils sont présents sous forme de
phospholipides et de triglycérides. Ce sont les principaux
composants des huiles et des graisses alimentaires. Les céramides
constitués à plus de 50 % d’acides gras essentiels jouent un rôle
primordial dans la structure de la couche cornée. Ils assurent la
cohésion du stratum corneum et la prévention de la perte en eau
transépidermique. De plus, intégrés dans les phospholipides des
membranes cellulaires, ils jouent un rôle essentiel dans la
perméabilité de ces dernières [22, 33, 34]. Parmi les acides gras essentiels
se trouve l’acide linoléique, qui représente entre 15 et 25 % des
acides gras essentiels du stratum corneum. Les acides gras jouent
un rôle essentiel dans la régulation des pertes insensibles en eau. De
plus, leur déficit est associé à une hyperprolifération de l’épiderme,
aboutissant à un aspect clinique desquamatif de l’épiderme avec
déficit en prostaglandine E2
[29]. Parmi les acides gras essentiels, on
distingue deux groupes : les oméga-3, sous la dépendance de l’acide
alphalinoléique (huile de poisson) et les oméga-6 (huile végétale).
Les besoins en acide linoléique sont estimés entre 7 à 10 mg/j.
PROTÉINES
La gélatine est une protéine d’origine animale riche en glycine pour
laquelle il a été montré in vitro une activité hydratante de la peau
de l’ordre de 20 % [23, 24].
On rapproche des protéines le silicone, composant des
glycosaminoglycanes d’origine animale. Il favorise la formation des
liaisons entre les chaînes polysaccharidiques et entre ces dernières
et les protéines.
Indications de la supplémentation
orale
Les différents laboratoires qui développent les suppléments
alimentaires sont souvent dotés de lignes de produits très courtes,
comprenant : un solaire, un hydratant, un antiradicalaire, des
fortifiants pour cheveux et ongles. Ils bénéficient du conseil du
pharmacien et de tests cliniques renouvelés suivant l’évolution
scientifique.
VIEILLISSEMENT
Ce sont essentiellement les propriétés antiradicalaires de certaines
molécules, démontrées in vitro, qui sont alors exploitées : vitamines
C, E, A, oligoéléments (sélénium, zinc), couplage des céramides avec
des glycosaminoglycanes (Soliactinet Fabre). On trouve ainsi des
compléments alimentaires associant de façon variable sélénium et
vitamines, tels que le Sélénium-A C Et, associant sélénium
Tableau II. – Apports quotidiens recommandés en vitamines et
oligoéléments.
Vitamine A, rétinol 800 à 100 ER (0,3 équivalent rétinol = 1 UI)
Vitamine B1 1 mg
Vitamine B2 0,6 à 1,6 mg
Vitamine B3 6 à 20 EN (1 équivalent N = 1 mg de nicotinamide)
Vitamine B5 3 à 10 mg
Vitamine B6 0,6 à 2,5 mg
Vitamine B8 0,3 mg
Vitamine B9 300 íg
Vitamine B12 3 mg
Vitamine C 100 mg
Vitamine D 400 UI
Vitamine E 12 à 15 UI
Vitamine K 35 à 45 mg
Zinc 15 mg
Sélénium 60 à 80 mg
Cuivre 2 mg
Silicium 10 à 30 mg
Soufre 850 mg
Manganèse 2 à 6 mg

organique (100 íg) et vitamines A, C, E. Les compléments
alimentaires retarderaient ou diminueraient les altérations
cellulaires, en particulier membranaires, induites par les radicaux
libres. De plus, ils aideraient au maintien du statut immunologique
ou diminueraient les troubles de la cicatrisation notés chez les
personnes âgées. Néanmoins, à ce jour, aucune étude clinique chez
l’homme ou chez l’animal n’a réellement démontré un effet préventif
sur le vieillissement cutané [2, 13, 15, 30].
PHOTOPROTECTION
La vitamine E a été proposée en supplémentation orale dans la
photoprotection du fait de son effet antiradicalaire. Mais il faut
savoir qu’une étude réalisée en 1994 a montré qu’une
supplémentation de 400 UI/j de vitamine E pendant 6 mois
n’induisait pas de modification de la dose érythémale minimale, ni
une diminution des altérations histologiques par rapport au groupe
contrôle [32].
Une supplémentation orale en acide gras poly-insaturés 3-gamma
linoléique (acide linoléique) induirait un effet protecteur vis-à-vis
des UVA et UVB après 3 mois de suplémentation. Ceci a été montré
dans le cadre d’une étude ouverte, chez 13 malades atteints de lucite
polymorphe. Cette action passerait notamment par une diminution
de la production de prostaglandine E2
[27, 28].
Une supplémentation en vitamine C, combinée à la vitamine E, à
des doses respectives de 2 mg/j et de 1 000 UI/j, diminue la
formation des sun burn cells seulement après 8 jours de prise orale.
Il s’agissait d’une étude randomisée en double aveugle chez dix
volontaires sains. Ceci serait lié à l’activité antioxydante de ces deux
molécules [11].
Il semble difficile de parler de photoprotection sans parler de pilule
solaire. Ces pilules sont à base de bêtacarotène et de vitamines. Dans
le domaine des compléments alimentaires, les pilules solaires sont
le secteur de vente qui progresse le plus depuis 1993. Leur objectif
est de préparer la peau au bronzage. Le risque est que la personne
se considère protégée par ce hâle artificiel, ce qui n’est pas le cas
bien sûr.
Des expérimentations in vitro sur cellules humaines (fibroblastes),
et in vivo chez l’animal (supplémentation de souris par du sélénium
minéral), démontrent les effets préventifs du sélénium vis-à-vis des
dommages photo-induits. Il diminue notamment la pigmentation
tardive et l’hyperplasie épidermique. L’activité de photoprotection
serait liée à l’activité antiradicalaire du sélénium. Chez l’homme, il
a été montré, chez des volontaires sains en double aveugle, que le
sélénium à la dose de 200 íg/j ou la vitamine E à la dose de 14 mg/j
avaient un effet préventif sur l’apparition des sun burn cells. De plus,
il existe une synergie d’effet entre les deux molécules [19].
PRÉVENTION DU CANCER
Certains aliments pourraient intervenir dans la prévention des
cancers, comme le thé vert dont les principes actifs sont la caféine et
les polyphénols. La vitamine C est aussi présente dans le thé vert,
alors qu’elle est absente dans le thé noir. Il existe aussi un taux élevé
de fluor. Celui-ci diminuerait la fréquence de certains cancers,
notamment estomac, côlon, poumon. Sur le plan cutané, il a été
montré actuellement que des souris recevant du thé vert
développaient moins de tumeurs cutanées UV induites, ou induites
par un inducteur chimique, que des souris contrôles. L’activité du
thé serait liée notamment à une action antiradicalaire et à une
inhibition de l’urokinase [20].
Un apport de sélénium oral débuté 3 semaines avant une irradiation
UVB et poursuivi pendant les 26 semaines de surveillance réduit le
risque de développement d’une tumeur cutanée chez la souris [27].
Cette action ne serait pas dépendante de l’activation de la glutathion
peroxydase, mais beaucoup plus liée à une action antiproliférative
directe sur les cellules tumorales et à une action stimulatrice sur le
système immunitaire. Ainsi, une supplémentation en sélénium
organique (100 íg/j) pendant 6 mois chez l’homme stimule la
réponse lymphocytaire aux mitogènes. L’intérêt d’une
supplémentation systématique en sélénium résiderait dans les pays
où la terre est faiblement sélénifère.
Un déficit en sélénium a été noté chez les malades porteurs de
mélanome [8] ou de lymphome. Parallèlement, le risque de cancers
et de carcinomes cutanés est deux fois plus élevé chez les sujets dont
le taux de sélénium est bas par rapport à un groupe de sujets dont
le taux de sélénium est normal. [6]. Mais il peut s’agir là simplement
d’une conséquence de la maladie et non du facteur étiologique.
L’absence de réponse à cette question limite bien sûr l’intérêt d’une
supplémentation systématique en sélénium.
CHUTE DES CHEVEUX
Le zinc et la vitamine B5 sont proposés pour la prévention de la
chute des cheveux. Ainsi, le Bépanthènet, qui peut être associé à la
Biotinet (vitamine H), est proposé à la dose de trois comprimés par
jour, pour une durée minimale de traitement de 2 mois. La voie
intramusculaire ne paraît pas avoir d’avantage sur la voie orale. Les
acides aminés sont aussi proposés dans la prévention de la chute
des cheveux. Ils amélioreraient la qualité des cheveux. Des
associations acides aminés soufrés, cystéine, vitamine B et
oligoéléments sont ainsi proposées. Il a été montré qu’une
supplémentation en acides aminés soufrés et en gélatine (protéine
riche en glycine) augmentait la quantité de cystéine présente dans la
kératine du cheveu [24].
ONGLES
Les acides aminés soufrés amélioreraient la qualité et la repousse de
l’ongle. Ainsi, une étude ouverte avec la biotine a montré une
amélioration de la fragilité unguéale chez 22 patients sur 35 [17]. Une
deuxième étude ouverte portant sur 45 patients présentant une
dystrophie unguéale et traités par 2,5 mg de biotine, note une
diminution de la fragilité unguéale après 5,5 mois de traitement,
dans 91 % des cas. Ces résultats sont confirmés par la microscopie à
balayage.
Concernant la gélatine, il s’agit d’une protéine purifiée obtenue par
hydrolyse acide ou alcaline partielle ou totale du collagène. Elle agit
par apport d’acides aminés et augmentation du flux sanguin
périphérique. Une amélioration de la fragilité unguéale (60 à 80 %)
est notée après 3 mois de traitement à des doses entre 2 et 7 g/j [2].
L’effet semble augmenté avec la durée du traitement. L’absorption
de la gélatine n’est pas très agréable, mais est améliorée dans des
compléments alimentaires utilisant des hydrolysats d’origine
végétale et non animale. Les compléments alimentaires proposés
dans le traitement de la fragilité unguéale associent souvent
plusieurs composés : gélatine, cystéine, vitamine B et zinc, parfois
complétés avec du fer et du cuivre. Des complexes polyvitaminiques
sont aussi proposés dans cette indication.
HYDRATATION DE LA PEAU
La glycine, associée à la gélatine (collagène hydrolysé) par voie orale
augmente l’hydratation de la peau (12 %) [23]. De plus, l’addition de
fer, de zinc et de cuivre qui interviennent dans la formation des
ponts d’union entre élastine et collagène du derme, de vitamine C
qui est un cofacteur de l’hydroxylation de la lysine et oxylysine, et
de vitamine B6, augmenterait cette hydratation. À des doses de
500 mg de gélatine et de 200 mg de glycine, il est ainsi montré, après
30 jours de traitement, une augmentation de 40 % de l’hydratation
de la peau par rapport à un groupe contrôle. La prolongation de la
supplémentation alimentaire n’apporte pas de bénéfice
complémentaire. Les acides gras polyinsaturés oméga 3 (huile de
foie de morue), oméga 6 (huile de bourrache), et les céramides, sont
aussi volontiers utilisés dans l’hydratation cutanée, en association
avec des antiradicalaires.

Conclusion
Aujourd’hui, près de 5 % des Français, dont 92 % de femmes, utilisent
des compléments alimentaires, 70 % ont plus de 35 ans. C’est un
marché en pleine expansion. La supplémentation orale quitte la forme
de la gélule, trop proche du médicament, pour se glisser sous la forme de
nos aliments habituels (bonbons, pastilles, yaourts, boissons…). On
rentre ainsi dans l’alimentation beauté en plein développement au
Japon. Par ailleurs, les indications s’élargissent. Ainsi, un déodorant
sous forme de complément alimentaire (Déodoralt) est sorti en 1997.
Néanmoins, au regard de la loi, le problème se pose de la relation entre
cosmétologie active et médicament, et la frontière est loin d’être évidente
à partir du moment où la cosmétologie active revendique une activité
sur l’organisme [4, 26]. On ne peut oublier que, tout comme un déficit en
vitamines, oligoéléments ou autre nutriment est nuisible, un surdosage
peut aussi, à moyen ou long termes, induire des effets néfastes pour
l’organisme. La mise en place d’une réglementation dans le domaine
paraît donc nécessaire. Par ailleurs, seules des études cliniques
permettraient de prouver la réelle efficacité de ces compléments
alimentaires. Mais doit-on appliquer les mêmes règles d’essais
randomisés à des compléments alimentaires qu’à des molécules
AMM [25].
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