Dermocosmétologie de l’homme

Introduction
Les caractéristiques structurales, physiologiques et fonctionnelles de
la peau de l’homme ont été relativement peu étudiées jusqu’à ces
dernières années. Elles sont cependant nombreuses et permettent
d’appréhender des besoins bien spécifiques. Les dermatologues qui
associent, depuis longtemps déjà, médicaments et adjuvants
cosmétiques ont vu l’offre des marques de dermocosmétiques se
compléter par des produits plus adaptés à la peau masculine et aux
habitudes de soins de ce nouveau consommateur aux attentes
précises : facilité d’utilisation, textures légères, résultats rapides.
Caractéristiques spécifiques de la peau
de l’homme
La peau de l’homme présente des caractéristiques aujourd’hui
établies et dues principalement à une influence hormonale. La
sécrétion d’androgènes, beaucoup plus élevée chez l’homme,
explique que la peau et ses annexes, organes hormonodépendants,
constituent le théâtre de différences structurales, physiologiques et
fonctionnelles.
Le taux de testostérone libre est 10 fois plus élevé chez l’homme que
chez la femme. La réceptivité cutanée aux androgènes est plus
importante chez l’homme et la 5a-réductase, indispensable à la
transformation de testostérone en dihydrotestostérone (DHT), est
particulièrement active dans la peau et les phanères masculines où
elle est génétiquement surexprimée.
CARACTÉRISTIQUES STRUCTURALES SPÉCIFIQUES
Les morphologies féminines et masculines étant différentes, les
caractéristiques immédiates de la peau diffèrent elles aussi
sensiblement. Ainsi, pour une surface de 1,8 m2, la peau masculine
occupe un volume de 3,8 dm3 avec un poids de 5 kg alors que la
peau féminine occupe un volume de 3,2 dm3 avec un poids de
4,3 kg [2, 14].
¦ Épaisseur cutanée
L’épaisseur cutanée varie en fonction de la topographie, de l’âge et
du sexe. Les stéroïdes sexuels stimulant les activités prolifératives
dermoépidermiques, l’épaisseur est globalement plus importante
chez l’homme (16 % de plus) que chez la femme, ce qui confère à la
peau de l’homme une plus grande résistance.
Le tableau I présente des valeurs moyennes d’épaisseur cutanée
selon les sites corporels (valeurs en mm) d’après Agache [2].
Épiderme
L’épaisseur épidermique varie en fonction du sexe et aussi de l’âge.
Elle est chez l’homme de 63,2 μm entre 20 et 30 ans et seulement de
34,4 μm entre 70 et 80 ans. Chez la femme, elle est de 49,15 μm entre
20 et 30 ans et de 33,15 μm entre 70 et 80 ans [23].
Jonction dermoépidermique
Tidman [29] constate que la lamina densa est plus fine chez la femme
que chez l’homme alors qu’il n’apparaît aucune différence
concernant la lamina lucida.

Tableau I. – Valeurs moyennes d’épaisseur cutanée selon les sites
corporels (en mm).
Région Homme Femme
Visage (front et joue) 2,01 1,64
Nuque 2,09 1,92
Dos 2,62 2,33
Membre supérieur (bras et avant-bras, face antérieure
et postérieure
1,38 1,25
Membre inférieur (cuisse et jambe, face antérieure et
postérieure)
1,46 1,38

Derme
Les différentes études sont parfaitement concordantes sur le fait que
le derme est très significativement plus épais chez l’homme que chez
la femme. La large étude de Schuster sur biopsies montre que
corrélativement à son épaisseur (à 20 ans : 2,3 mm chez l’homme
contre 1,8 mm chez la femme), le derme masculin présente, à tous
les âges, une densité de collagène plus importante,
vraisemblablement liée à l’influence androgénique. La relation
linéaire entre l’âge et la densité de collagène est quant à elle, la
même dans les deux sexes [25].
Depuis peu, Humbert et al ont confirmé ces résultats de manière
non invasive grâce à l’échographie en mode bscan. Le derme
masculin mesuré sur le visage est significativement plus échogène
(24 à 32 % de différence) quelle que soit la zone, pommette ou front
(fig 1). En revanche, ces deux zones considérées dans le même sexe
ne présentent pas de différences significatives [14].
¦ Microcirculation
Les spécificités masculines de la microcirculation cutanée sont mises
en évidence dans un travail récent d’Humbert et al. Les mesures
morphologiques effectuées en vidéocapillaroscopie montrent que la
peau des hommes comprend plus de capillaires que la peau des
femmes avec une différence significative au niveau de la pommette.
L’espace moyen intercapillaire y est aussi plus faible.
Les flux mesurés à l’aide du laser doppler à balayage sont plus
importants chez l’homme que chez la femme. Dans les deux sexes,
les valeurs de flux sont par ailleurs significativement plus élevées
au niveau du front qu’au niveau de la pommette [14].
Dans une étude plus ancienne, Cooke attribue cette différence à des
mécanismes centraux plutôt qu’à des mécanismes locaux [9].
¦ Tissu adipeux
La répartition du tissu adipeux sous-cutané peut être assimilée à un
caractère sexuel secondaire. Chez l’homme, la graisse s’accumule
dans la partie haute du corps (thorax, abdomen) alors que chez la
femme, elle se concentre dans la partie basse (cuisses, hanches). En
ce qui concerne son organisation, l’inégalité des sexes est là aussi
flagrante car ce que nous appelons tous cellulite, capiton ou « peau
d’orange » touche essentiellement les femmes. Chez l’homme, en
effet, les lobules disposés obliquement dans les travées
conjonctivovasculaires sont plus petits et diffèrent par leur système
d’ancrage aux couches sus-jacentes [15].
Les adipocytes possèdent un nombre variable de récepteurs aux
hormones sexuelles, androgènes et oestrogènes, ce qui induit des
effets différents sur l’activité de la lipoprotéine lipase, le
métabolisme adipocytaire et la mobilisation globale des graisses [4, 17,
18, 19].
CARACTÉRISTIQUES PHYSIOLOGIQUES
ET FONCTIONNELLES SPÉCIFIQUES
¦ Sécrétion sébacée
Chez l’homme, les glandes sébacées sont plus volumineuses et plus
nombreuses sur le visage, le cuir chevelu et les organes génitaux
(400 à 900/cm_). La sécrétion sébacée est hormonodépendante,
notamment sous le contrôle de la testostérone transformée par la
5a-réductase en dihydrotestostérone, son métabolite actif. Chez
l’homme, le taux de testostérone étant 10 fois plus élevé que chez la
femme, la réceptivité cutanée aux androgènes y est beaucoup plus
importante. Le pourcentage des récepteurs positifs aux androgènes
sur les noyaux des sébocytes est plus élevé chez l’homme (65 %)
que chez la femme (29 %).
En revanche, la distribution des récepteurs aux androgènes est
similaire dans les deux sexes [5, 8].
La production de sébum est plus importante chez l’homme : un taux
significativement plus élevé de lipides de surface a été mis en
évidence sur le front, la face dorsale des bras et la région
postauriculaire, et l’index séborrhéique est de l’ordre de 2 à
3 mg/10 cm_/3 h, au lieu de 1,5 à 2 mg chez la femme. Cette
quantité plus élevée de lipides cutanés explique aisément que du
point de vue cosmétique, la peau masculine soit considérée comme
une peau « mixte » ou « grasse » [1, 11, 22, 28].
Le film hydrolipidique (HLP), sorte de cosmétique naturel, est une
émulsion sueur-sébum. Sa composition et sa structure, à l’évidence
dépendantes de la production sébacée, semblent déterminantes dans
la relation étroite qu’il entretient avec le stratum corneum [26].
¦ Sécrétion sudorale
Les glandes eccrines sont fonctionnelles dès la naissance
contrairement aux glandes apocrines qui ne sont actives qu’à partir
de la puberté dans les deux sexes, mais cette activité commence plus
tôt chez la jeune fille. Les glandes sudorales sont plus nombreuses
chez la femme mais l’intensité de la transpiration est plus forte chez
l’homme surtout entre 15 et 50 ans. Le taux de sécrétion sudorale
est induit à la puberté par l’expression d’un gène sous l’influence
androgénique et n’est pas dû à une modulation du taux des
androgènes à l’âge adulte. Chez l’homme, l’application
d’androgènes topiques ne modifie pas la sécrétion sudorale.
Des différences sont également observées dans les valeurs de pH de
la sueur. De l’ordre de 4,5-5,5 chez l’homme, il est d’environ 5,8-6,5
chez la femme. L’acide lactique est en grande partie responsable de
l’acidité de la sueur, sa teneur chez l’homme étant plus élevée que
chez la femme [1, 21, 24].
¦ Activité cellulaire et mesure transcutanée
de la pression partielle d’oxygène
Dans les conditions normales de circulation, l’oxygène dissous
traverse les parois capillaires et peut ainsi répondre aux exigences
métaboliques de la peau. Lorsque les apports sont supérieurs aux
besoins cutanés, l’excédent gagne la surface où sa pression partielle
peut être mesurée. Agache a mis en évidence les variations
physiologiques de la mesure transcutanée de la pression partielle
d’oxygène (Tc PO2). La variabilité est de l’ordre de 10 % d’un jour à
l’autre chez un même individu, mais les valeurs diminuent
régulièrement avec l’âge dans les deux sexes. Chez l’homme, elles
1 Échographie en mode bscan : le derme masculin apparaît plus échogène quelle que
soit la zone (pommette ou front).
A. Front femme.
B. Front homme.
C. Pommette femme.
D. Pommette homme.
*A *B
*C *D

sont constamment plus faibles d’environ 10 torr par rapport à la
femme. Cette différence est hautement significative. Les raisons en
sont probablement la plus grande épaisseur cutanée et un
métabolisme épidermique plus actif chez l’homme [2].
¦ Propriétés biomécaniques
La peau de l’homme apparaît plus hydratée que celle de la femme.
Les mesures réalisées au cornéomètre montrent une différence
significative au niveau de la pommette. Paradoxalement, les mesures
de la perte insensible en eau mettent en évidence des valeurs
significativement plus élevées chez l’homme que chez la femme.
L’épaisseur cutanée serait là encore la raison de tels résultats [14].
Concernant l’élasticité cutanée, les études ne sont pas toutes
concordantes mais il semble cependant que la peau des hommes
soit plus élastique que celle des femmes. Une différence significative
est retrouvée par Humbert et al au niveau de la pommette. Par
ailleurs, chez l’homme comme chez la femme, les valeurs varient
selon le site anatomique et diminuent avec l’âge [10, 14].
¦ Couleur de la peau
Si l’on considère que la couleur de la peau est la résultante de la
modification du spectre de la lumière incidente par les trois types
de pigment - mélanine, caroténoïdes et hémoglobine - il est bien
évident que la plus grande densité vasculaire chez l’homme peut
contribuer à une couleur de peau légèrement plus foncée.
L’homme âgé présente une peau plus sombre que la femme âgée du
fait d’un taux plus important d’hémoglobine mesuré par
colorimétrie et spectrophotométrie, et d’un taux de pigment
mélanique et de carotène plus élevé. Ces différences sont
probablement le fait d’une exposition au rayonnement solaire plus
intensive et moins protégée tout au long de la vie [27].
¦ Vieillissement cutané
À partir des notions précédentes, on comprend qu’il puisse y avoir
des différences dans le vieillissement intrinsèque chez l’homme et la
femme.
Un film HLP plus riche en lipides d’origine sébacée, une peau plus
épaisse, une amplitude du relief microdépressionnaire plus élevée,
un meilleur état d’hydratation, une imprégnation hormonale
particulièrement anabolisante (testostérone) et plus durable au cours
de la vie peuvent expliquer un vieillissement cutané beaucoup plus
tardif chez l’homme.
Cette différence sexuellement déterminée est nettement atténuée par
le vieillissement extrinsèque et le comportement peu préventif de
l’homme (environnement et comportement délétère : soleil, tabac,
habitudes alimentaires et rituel de rasage). Le vieillissement cutané
est plus lent chez l’homme mais souvent plus marqué avec des rides
profondes qui sillonnent les parties découvertes non protégées. Une
peau plus épaisse et télangiectasique, des taches et kératoses
actiniques en grand nombre, voire des épithéliomas cutanés
représentent, plus souvent que chez la femme, le tableau clinique
typique de l’héliodermie.
À côté de l’apport des cosmétiques, la correction des habitudes
s’impose donc aussi chez l’homme pour conserver à la peau ses
atouts physiologiques.
CARACTÉRISTIQUES SPÉCIFIQUES DES PHANÈRES
¦ Poils et cheveux
Le cycle pilaire varie avec l’âge et le sexe. Il y a environ 35 % de
poils terminaux chez la femme contre 95 % chez l’homme par
rapport au duvet [6]. Les cellules cuticulaires de la tige pilaire sont
plus grandes chez la femme.
Il y a une différence de trichogramme avec un rapport
anagène/télogène plus faible chez l’homme qui a 83 % d’anagènes
et 15 % de télogènes, contre 88 % d’anagènes et 11 % de télogènes
chez la femme, le nombre de cheveux en phase catagène étant
identique.
La phase anagène dure 3 ans chez l’homme, 6 ans chez la femme.
La croissance du cheveu est plus rapide chez la femme, en revanche
le poil pousse plus vite chez l’homme.
Le taux des métaux et oligoéléments est différent dans le cheveu de
l’homme par rapport à la femme. La concentration du cuivre
augmente avec l’âge chez la femme, alors qu’elle ne varie pas chez
l’homme [7, 20].
¦ Ongles
Le métabolisme des ongles subit des variations selon le sexe et l’âge.
La composition des lipides de la tablette unguéale est différente dans
une population en âge de procréer par rapport aux jeunes enfants et
aux sujets âgés, ce qui démontre une influence certaine des
hormones sexuelles dans la lipogenèse des ongles [13].
CARACTÉRISTIQUES PHYSIOPATHOLOGIQUES
SPÉCIFIQUES
Elles sont essentiellement liées aux particularités physiologiques et
fonctionnelles avec un rôle dominant du follicule pilosébacé et de
l’acte de rasage.
¦ Pathologie de la région de la barbe
Pseudofolliculites et pili incarnati
Le rituel quotidien du rasage va souvent induire une inflammation
du follicule pileux (feu du rasoir) avec développement de
papulopustulettes à l’émergence des poils, souvent secondaires à
une incarnation du poil dans son follicule, au moment de la
repousse (pili incarnati), particulièrement fréquente chez les noirs
ou les caucasiens à barbe drue et dense (fig 2).
Sycosis de la barbe
Le sycosis de la barbe se manifeste cliniquement par un aspect de
folliculites impétiginisées souvent suintantes et croûteuses, parfois
prurigineuses. Streptocoques et staphylocoques dorés sont, la
plupart du temps, responsables de cette affection, mais il faut
également penser à rechercher le Trichophyton rubrum, hôte de
prédilection des phanères.
Papillomes de la barbe (fig 3)
Ce sont des petites lésions virales uniques ou multiples,
contagieuses, qui peuvent envahir toute la zone de la barbe par
auto-inoculation, particulièrement profuses chez les sujets
immunodéprimés.
¦ Pathologie du cuir chevelu
Folliculites du cuir chevelu
Ils sont plus fréquents chez l’homme du fait, probablement, d’une
hypersudation plus importante au cours de l’effort avec colonisation
de germes. Au maximum, on peut voir, en particulier chez les
2 Folliculite de la barbe.

hommes noirs, un tableau de « folliculites épilantes » avec atrophie
définitive du follicule pileux et alopécie en aire irréversible.
Alopécie androgénétique
Génétiquement programmée et « sexuellement » programmée, la
calvitie touche 80 % des hommes. La responsabilité des isotypes de
l’enzyme 5a-réductase (I et II) est dominante, permettant la
conversion de la testostérone en hormone biologiquement active, la
dihydrotestostérone, qui accélère le cycle pilaire et augmente le
pourcentage de cheveux velus par rapport aux cheveux terminaux
sur des zones de prédilection frontotemporale et du vertex (zone
tonsurale) avec conservation de la couronne hippocratique.
Outre les hormones, la diminution de certains facteurs de croissance
joue certainement un rôle important (facteur de croissance de
l’endothélium vasculaire [VGEF]…) dans l’évolution de l’alopécie,
de même que la fibrose périfolliculaire qui s’accentue avec l’âge.
Pellicules
Les pellicules sont plus fréquentes chez l’homme du fait d’une
séborrhée fluente avec une colonisation plus régulière du
pityrosporon ovale, et d’une accélération du cycle de desquamation
du cuir chevelu.
¦ Acné
L’acné, pathologie du follicule pilosébacé sous influence hormonale,
est souvent beaucoup plus développée chez le garçon avec, au
maximum, des aspects d’acné conglobata laissant des cicatrices
définitives.
L’avènement de l’isotrétinoïne per os a permis de limiter ces
évolutions irréversibles.
¦ Érythrocouperose
La couperose est cliniquement plus spectaculaire chez l’homme avec
dilatations capillaires superficielles (télangiectasies), beaucoup plus
marquées, sinueuses et individualisées, réagissant aussi de façon
plus spectaculaire au traitement par électrocoagulation ou laser.
Les prédispositions familiales, l’hygiène de vie (alcool, tabac, soleil),
le manque de prévention et surtout un réseau capillaire plus dense
dans le derme papillaire assurant la microcirculation, expliquent ces
différences d’aspect, d’une pathologie courante dans les deux sexes.
¦ Rhinophyma
Il est presque exclusivement l’apanage de l’homme. Il s’agit d’un
gros nez rouge mamelonné, sillonné de grosses télangiectasies,
ponctué de pores dilatés. Il est dû à l’hypertrophie des glandes
sébacées et à une circulation microcapillaire déficiente avec
dilatation des capillaires superficiels.
Approche cosmétologique spécifique
de la peau masculine et produits
dermocosmétiques
Le marché des cosmétiques pour homme progresse de façon
considérable même s’il ne représente encore qu’environ 5 % du
marché cosmétique mondial. Les principaux consommateurs sont les
20-35 ans. Plus autonomes que leurs aînés, ils parlent des soins
cosmétiques sans complexes, connaissent l’offre et le vocabulaire
cosmétique et choisissent majoritairement leurs marques
eux-mêmes.
À l’inverse, la génération des 40-60 ans, peu rompue à cette nouvelle
approche « des soins de beauté », est plus difficile à convaincre. La
plupart d’entre eux éprouvent encore une certaine pudeur à prendre
soin de leur peau mais beaucoup sont déjà familiarisés à une
gestuelle beauté car ils « empruntent », souvent discrètement dans
la salle de bains, les produits de leur compagne.
Les attentes de l’homme moderne en matière de cosmétiques sont
actuellement bien identifiées. On sait qu’il est prêt à utiliser
plusieurs produits mais qu’il n’est pas encore prêt à allonger le rituel
de soins ou à plonger les doigts dans un pot de crème. Il recherche
la simplicité du geste et l’efficacité rapide, la fraîcheur des textures
et la fonctionnalité des packaging. Il choisit facilement un fluide ou
un gel dans un tube ou un flacon à pompe.
Les nombreuses marques en lice s’attachent à comprendre ses
besoins et affinent leur offre. Les gammes présentées dans des étuis
sobres et masculins se classent en plusieurs grandes catégories : le
rasage, les soins spécifiques visage et corps, les produits d’hygiène
et les soins capillaires, les parfums et eaux de toilette ainsi que leurs
produits dérivés [3].
RASAGE
Le rasage est la préoccupation d’hygiène essentielle et quotidienne
de l’homme, qui lui dédie ainsi près de 6 mois de sa vie. Près de
95 % des hommes se rasent et plus de 60 % le font au rasoir
mécanique. Lorsque l’on sait qu’un rasage parfait nécessite 60
passages de la lame (environ 10 passages pour un rasage moyen),
on peut prévoir les inconvénients liés à une telle agression répétitive.
Les avantages « hormonalement programmés » de l’homme (une
peau plus grasse avec une couche cornée plus épaisse, un taux de
lipides de surface plus élevé et une protection naturelle plus
importante) s’annulent progressivement du fait de ce rituel
particulièrement agressif pour la peau. Il aboutit à une irritation et
un dessèchement avec disparition du film HLP. Son seul avantage
serait de contribuer à épaissir la peau par le geste mécanique qui
stimulerait le renouvellement cellulaire. Picotements, tiraillements,
rougeurs sont les désagréments habituels du rasage que les
habitudes d’utilisation de produits inadaptés, parfumés et fortement
alcoolisés, amplifient aisément.
Concernant le rituel avant-rasage, la serviette éponge humidifiée
dans de l’eau très chaude destinée à ramollir le poil pour faciliter le
rasage, a laissé la place à l’ablution très rapide d’eau tiède.
¦ Produits de rasage
Préserver le pH physiologique de la peau de l’homme, reconstituer
le film HLP, prévenir l’inflammation du follicule pileux sont
essentiels et beaucoup de marques cosmétiques l’ont compris.
3 Papillomes de la barbe.

Les produits de rasage évoluent dans leur forme, leur aspect et leur
composition mais l’objectif reste identique. La plupart des hommes
semblent préférer les mousses ou gels et seule une minorité de
nostalgiques continuent d’utiliser savon à barbe et blaireau. Leur
formulation est en général à base de tensioactifs, offrant une mousse
abondante et permettant de guider la lame.
Les peaux les plus fragiles bénéficient de formules sans savon qui
limitent le feu de rasage. Elles contiennent des extraits d’aloe vera,
de pourpier, de l’allantoïne, de la glycerrhizine, de l’ a-bisabolol et
autres substances anti-inflammatoires.
Complétant le large choix déjà offert aux hommes, l’huile de rasage
a déjà ses adeptes. Elle constitue le nouveau geste du voyageur et
de l’homme pressé. Elle facilite le rasage en attendrissant le poil et
en facilitant la glisse de la lame et, par les acides gras qu’elle
contient, elle assure à la peau apaisement et confort immédiats.
¦ Produits après–rasage
Après l’agression du rasage, la priorité est donnée à l’apaisement, à
la reconstitution du film HLP, à l’hydratation. Les formules
contiennent les mêmes anti-inflammatoires et antibactériens
(irgasan, triclosan, extraits de réglisse et de pourpier) que dans les
produits de rasage avec en plus des hydratants et restructurants
classiques tels que glycérine, acide hyaluronique, acides gras
essentiels, polyols et extraits de plantes (huile de carthame, centella
asiatica, calendula, galanga…) [23].
Ce sont le plus souvent des textures fines et légères, gel parfois
légèrement alcoolisé ou crème lipophile-hydrophile. Les lotions
tonifiantes avec ou sans alcool se retrouvent plutôt dans les lignes
parfumées.
Le rasage électrique, dont 30 % des hommes sont adeptes, est moins
irritant. Il nécessite cependant aussi l’usage d’un produit
après-rasage.
SOINS SPÉCIFIQUES
Comme pour la femme, ils répondent à des besoins particuliers liés
au type de peau, à l’âge ou à un souhait esthétique spécifique et
nécessitent une gestuelle plus sophistiquée. Beaucoup d’hommes ne
sont pas encore prêts à intégrer ce type de soin dans leur rituel
quotidien mais l’évolution est amorcée.
¦ Soins spécifiques du visage
Produits pour peau grasse ou peau dite « à problèmes »
Ils sont destinés aux plus jeunes dont la séborrhée reste la
préoccupation majeure. Ceux-ci sont toujours prêts à utiliser des
gammes bien spécifiques pour ne plus avoir de boutons ou
simplement la peau qui ne brille plus. Les produits ne diffèrent pas
de ceux proposés aux jeunes filles, si ce n’est par leurs
conditionnements à connotation plus masculine. Les patchs à visée
purifiante-désincrustante sont quant à eux adaptés à l’anatomie du
visage masculin.
Produits anti-âge
La place que prennent les femmes professionnellement et par leur
longévité supérieure ainsi que la détermination des « jeunes loups »
engagent l’homme de 40-60 ans à s’occuper du vieillissement de sa
peau. Il est soucieux de traiter sa couperose ou ses taches actiniques,
voire de limiter l’apparition de ses rides. Il est même désormais plus
enclin à utiliser des produits qui protègent la peau des agressions
(pollution), des produits antirides et même à multiplier les gestes en
appliquant des produits pour le contour des yeux, ces derniers
venant effectivement de faire leur apparition sur le marché.
Par ailleurs et d’une manière générale les hommes comprennent
aussi davantage l’intérêt d’utiliser des produits de prévention
solaire. Les marques leur proposent de plus en plus des produits à
la galénique adaptée avec des textures moins grasses, résistantes à
l’eau et ne gênant pas la pratique sportive. Les formes, gels ou
sprays, sont plus faciles à utiliser et à étaler tout en gardant un bon
indice de protection.
Les plus motivés ont une démarche plus assurée auprès du
dermatologue qui peut alors leur prescrire des acides de fruits à
concentration suffisante (8 à 15 %) et la vitamine A acide à 0,05 %
dans une émulsion huile dans eau. Les nouveaux peelings aux
acides de fruits peuvent aussi être proposés en quatre à cinq séances.
Ils permettent de respecter la vie sociale et professionnelle, ce qui
n’est pas encore le cas du laser de « réjuvénation » ou de la chirurgie
esthétique, qui intéressent cependant de plus en plus les hommes
d’aujourd’hui.
¦ Soins spécifiques du corps
Le corps fait l’objet de beaucoup moins de sollicitations cosmétiques
chez l’homme. Mais les premiers soins spécifiques pour le corps font
actuellement une apparition remarquée. Ils hydratent et tonifient la
peau et aussi ils amincissent. La dynamique de développement de
cette catégorie de produits semble ainsi enclenchée. Quant à l’image
du sportif qui reste d’actualité, elle est toujours porteuse et l’homme
moderne peut encore faire des choix en aspirant à un corps d’athlète.
PRODUITS D’HYGIÈNE
Depuis longtemps limitées à quelques nettoyants très simples, les
gammes de produits d’hygiène se sont étoffées ces dernières années,
parallèlement aux gammes féminines, leur empruntant entre autres
gels nettoyants et gommages.
¦ Nettoyants
Pour la toilette du visage et du corps, les gels moussants semblent
de plus en plus avoir la préférence des jeunes et des moins jeunes,
par rapport au pain de toilette. Facilement transportables dans la
trousse de toilette ils s’accordent avec les besoins de la vie moderne,
leurs emballages sont ergonomiques et élégants.
Pour le visage, ce sont surtout des gels qui, comme les pains sans
savon se doivent de ne pas être détergents, de respecter le film
hydrolipidique, voire le pH physiologique. Ils sont souvent enrichis
d’hydratants et d’émollients souvent d’origine végétale.
Les formes spécifiques des peaux jeunes acnéiques, ou « à
problèmes » contiennent des ingrédients antibactériens (triclosan,
chlorhexidine) et apaisants (allantoïne, extraits d’aloe vera, de
réglisse).
Les produits utilisés pour la toilette du corps, le bain ou la douche,
sont le plus souvent des formes gels. Les plus prisés par les hommes
sont toujours les « 2 en 1 », corps et cheveux, dont l’usage est
simplifié. Ce sont des produits formulés avec des bases lavantes
douces, voire bases lavantes végétales, des apaisants et des
antidesséchants.
¦ Produits gommants
Le gommage n’est plus considéré comme un geste seulement
féminin. Les hommes l’ont adopté pour la gestuelle vigoureuse et
cette sensation de « décapage » encore bien masculine. Formulés
comme des nettoyants, les produits gommants contiennent des
microbilles de polyéthylène variables par leur nombre et par leur
taille. Ils sont plus souvent proposés pour le visage, leur utilisation
est simple et rapide, et ils facilitent le rasage en libérant les poils
rebelles.
¦ Déodorants/antitranspirants
L’hygiène quotidienne voire biquotidienne des Français, en ce début
de siècle (en moyenne 25 douches/mois) n’a pas vraiment relégué
les déodorants au second plan ; près de 70 % des hommes les
utilisent. Ils les choisissent antiperspirants/déodorants, contenant
des sels d’aluminium et de zirconium associés à des antibactériens
(triclosan, irgasan), ou seulement déodorants. Les formes
plébiscitées sont variables selon les pays et les modes de vie. Les
roll-on se sont considérablement développés ces dernières années à
côté des sticks et des gels, aux détriments des sprays qui n’ont plus
semble-t-il que la faveur des sportifs.

SOINS CAPILLAIRES
Le souci capillaire est majeur chez l’homme. Assainir le cuir chevelu
et surtout limiter la chute de cheveux font dépenser sans compter.
Des propositions dermocosmétiques sérieuses commencent à voir le
jour, et peuvent représenter pour le dermatologue des traitements
adjuvants intéressants.
¦ Shampooings à usage fréquent
Pour satisfaire les adeptes du geste unique que l’on sait en majorité,
les offres se concentrent sur des shampoings « 2 en 1 » contenant
shampoing et démêlant, mais surtout à double usage « cheveux et
corps ». Les produits sont formulés à base de tensioactifs doux
compte tenu de l’usage souvent quotidien, d’actifs adoucissants,
anti-irritants et tonifiants. Suffisamment fluides pour être étalés sur
l’ensemble du corps, ils éliminent les impuretés tout en permettant
un coiffage facile.
PARFUMS ET EAUX DE TOILETTE
Les eaux de toilette masculines constituent un marché en forte
progression. L’offre de produits dérivés est très large et contribue
doucement à conduire l’homme vers des produits de soins plus
sophistiqués. Les nouvelles eaux sont fraîches, aquatiques, la
transparence des flacons et des jus sont plus émotionnelles, plus
délicates et correspondent davantage au nouveau mâle. « Vertige
d’essences, mémoire des sens », le parfum reste lié au pouvoir de
séduction dans les deux sexes.
Traitements adjuvants des pathologies
spécifiques
PSEUDOFOLLICULITES DE LA BARBE
Elles bénéficient de l’utilisation d’un gel ou d’une lotion à
l’érythromycine à 4 %, d’un gel ou d’une crème au peroxyde de
benzoyle à 5 ou 10% à utiliser quotidiennement le soir associés à
une crème ou un gel après-rasage anti-inflammatoire. Au maximum,
des cures courtes de cyclines per os peuvent régler un état
inflammatoire important. Les produits contenant des acides de fruits
à 12 ou 15 % peuvent éviter l’incarnation des poils. On peut
conseiller l’utilisation d’une lame triple protégée ou d’une épilation
chimique avec une gomme à base de dérivés de thioglycolate qui
peut, si elle est utilisée trop souvent, entraîner des intolérances.
L’éflornithine, inhibiteur réversible de l’ornithine décarboxylase a
été utilisée en crème à 13,9 % à raison de deux applications par jour
pendant 16 semaines sur 10 hommes afro-américains ayant une
pseudofolliculite évoluant depuis au moins 2 ans. Les photos
montrent une amélioration clinique chez huit patients sur 10.
L’analyse histologique montre une augmentation du nombre de
follicules miniaturisés dans six cas sur 10, l’absence de modification
de l’épaisseur de l’épiderme, une diminution de l’index mitotique
de l’épiderme dans huit cas sur 10 et une désorganisation des
filaments d’actine de la gaine épithéliale externe folliculaire [12].
SYCOSIS DE LA BARBE
Le sycosis de la barbe nécessite une antibiothérapie par voie
générale (pristinamycine, acide fusidique) et locale (acide fusidique
pommade ou crème, ou Auréomycinet). Si le prélèvement
mycologique révèle la présence de Trichophyton rubrum on a recours
à un antimycosique local (imidazolés).
PAPILLOMES DE LA BARBE
Ces petites tumeurs cutanées autoentretenues par le rasage sont
difficiles à éradiquer ; on utilise l’électrocoagulation à la boule du
bistouri électrique ou le laser CO2, en évitant pendant quelques jours
le rasage. Les lotions aux acides de fruits concentrées à 15 % sont
d’un grand secours pour la prévention des récidives.
FOLLICULITES DU CUIR CHEVELU
Elles sont traitées par des antiseptiques locaux (hexamidine,
chlorhexidine), ou des gels moussants contenant des antiseptiques
et qui servent de shampooings. On a recours aux antibiotiques
locaux (lotion à l’érythromycine ou la clindamycine)
quotidiennement pendant 2 mois. L’isotrétinoïne per os (0,5 mg/kg)
est utilisée dans le cadre des folliculites épilantes.
ALOPÉCIE ANDROGÉNÉTIQUE
¦ Traitement médical de l’alopécie masculine
Les promesses sont sans grands résultats en ce qui concerne la
repousse des cheveux. Les lotions au minoxidil à 2 % et 5 % ont
permis d’entrevoir les possibilités de traitement des débuts de
calvitie masculine. Dans 80 % des cas la chute s’arrête mais
seulement 20 % ont une augmentation de la densité des cheveux.
Dans tous les cas, il s’agit d’un traitement suspensif et non curatif.
À l’arrêt de traitement l’alopécie reprend son cours.
Le finastéride en comprimé (1 mg/j) a fait naître de grands espoirs.
Il s’adresse aux jeunes hommes à la calvitie débutante. Le principe
d’action est de bloquer l’enzyme 5a-réductase II qui permet la
transformation de la testostérone en dihydrotestostérone, laquelle est
augmentée dans l’alopécie masculine ; la chute est alors ralentie et il
y a augmentation du nombre de cheveux terminaux et de la densité
capillaire : il s’agit là encore d’un traitement suspensif, longue durée.
Les résultats à 5 ans de deux études menées contre placebo pendant
2 ans sur 1 879 hommes âgés de 18 à 40 ans montrent de façon
significative une augmentation du compte des cheveux sur une zone
circulaire de 5,1 cm (126 à 1 an, 170 à 2 ans, 183 à 3 ans, 219 à 4 ans
et 277 à 5 ans). Sur photographies standardisées, 42 % des patients
sous finastéride sont stabilisés, 48 % sont améliorés, 10 % sont
considérés comme aggravés. La tolérance reste bonne, la fréquence
des troubles sexuels diminue avec le temps (0,6 % à 5 ans contre 2 %
en début de traitement) [16].
¦ Lotions antichute et antipelliculaires
Depuis Pétrol Hahnt, ce type de lotion est le plus recherché.
L’objectif principal de la plupart des hommes est d’avoir un cheveu
souple, brillant, sans pellicules et qui ne tombe pas.
De nouveaux principes actifs ont vu le jour dans les lotions
antichute : l’aminexil qui a un effet sur la fibrose péripilaire, le VGEF
(facteur de croissance vasculaire) qui va agir sur la vascularisation
du cuir chevelu, traitement d’entretien et de ralentissement de la
chute intéressant mais sans effet spectaculaire.
Le silicium organique a un effet antiglycant et stimule la
microcirculation.
Certaines vitamines A, B, E et PP sont également utilisées dans les
lotions antichute, pour leur action régénérante, hydratante,
vasodilatatrice. Acides aminés, soufre et oligoéléments (zinc, cuivre)
sont présents pour reconstituer la kératine ou lutter contre séborrhée
et prurit.
Les lotions et shampooings antipelliculaires contenant
essentiellement de la piroctone olamine, de l’huile de cade et des
goudrons végétaux (ichtyol) permettent une stabilisation à long
terme des états pelliculaires.
ACNÉ
Érythromycine en applications locales, vitamine A acide, peroxyde
de benzoyle, nicotinamide, adapalène, constituent seuls ou associés
aux cyclines par voie générale, le traitement de base de l’acné
moyenne avec les conseils d’hygiène adaptée. L’isotrétinoïne per os
est utilisée dans les formes importantes ou rebelles d’acné
polymorphe.
ÉRYTHROCOUPEROSE
L’érythrose est améliorée par le métronidazole en gel et des
pulvérisations d’eau thermale. Une crème à base de rétinaldéhyde
et de sulfate de dextran limite à long terme la rougeur diffuse. La
couperose répond bien à l’électrocoagulation par le bistouri
électrique. Lorsque l’érythrocouperose est très diffuse, on a recours
au laser à colorant pulsé.
RHINOPHYMA
En poussée inflammatoire, le rhinophyma est traité par cyclines par
voie générale, 50 à 100 mg/j pendant 3 semaines, associées à un gel
de métronidazole ou à des antiseptiques locaux. L’application de
lotions à 15 % d’acide glycolique, suivie de peeling à concentration
croissante de 25 % à 70 % constitue un bon traitement d’entretien et
permet d’affiner le grain de la peau et de resserrer les pores très
dilatés. Au maximum, le laser CO2 permet une « décortication » et
une récupération quasi totale du relief du nez.
Conclusion
Les différences physiologiques de mieux en mieux connues, l’évolution
de la place de l’homme et de ses besoins dans une société où la
féminisation socioprofessionnelle s’installe, et où l’espérance de vie
augmente, conduisent au développement du marché des produits
dermocosmétologiques masculins de plus en plus ciblés et qui dépassent
déjà largement le cadre des gammes de rasage.
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