Introduction
Les caractéristiques
structurales, physiologiques et fonctionnelles de
la peau de l’homme ont été
relativement peu étudiées jusqu’à ces
dernières années. Elles sont
cependant nombreuses et permettent
d’appréhender des besoins bien
spécifiques. Les dermatologues qui
associent, depuis longtemps
déjà, médicaments et adjuvants
cosmétiques ont vu l’offre des
marques de dermocosmétiques se
compléter par des produits
plus adaptés à la peau masculine et aux
habitudes de soins de ce
nouveau consommateur aux attentes
précises : facilité d’utilisation,
textures légères, résultats rapides.
Caractéristiques
spécifiques de la peau
de l’homme
La peau de l’homme présente
des caractéristiques aujourd’hui
établies et dues
principalement à une influence hormonale. La
sécrétion d’androgènes,
beaucoup plus élevée chez l’homme,
explique que la peau et ses
annexes, organes hormonodépendants,
constituent le théâtre de
différences structurales, physiologiques et
fonctionnelles.
Le taux de testostérone libre
est 10 fois plus élevé chez l’homme que
chez la femme. La réceptivité
cutanée aux androgènes est plus
importante chez l’homme et la
5a-réductase, indispensable à la
transformation de testostérone
en dihydrotestostérone (DHT), est
particulièrement active dans
la peau et les phanères masculines où
elle est génétiquement
surexprimée.
CARACTÉRISTIQUES STRUCTURALES
SPÉCIFIQUES
Les morphologies féminines et
masculines étant différentes, les
caractéristiques immédiates de
la peau diffèrent elles aussi
sensiblement. Ainsi, pour une
surface de 1,8 m2, la peau masculine
occupe un volume de 3,8 dm3 avec un poids de 5 kg alors
que la
peau féminine occupe un volume
de 3,2 dm3 avec un poids de
4,3 kg [2, 14].
¦ Épaisseur cutanée
L’épaisseur cutanée varie en
fonction de la topographie, de l’âge et
du sexe. Les stéroïdes sexuels
stimulant les activités prolifératives
dermoépidermiques, l’épaisseur
est globalement plus importante
chez l’homme (16 % de plus)
que chez la femme, ce qui confère à la
peau de l’homme une plus
grande résistance.
Le tableau I présente des
valeurs moyennes d’épaisseur cutanée
selon les sites corporels
(valeurs en mm) d’après Agache [2].
Épiderme
L’épaisseur épidermique varie
en fonction du sexe et aussi de l’âge.
Elle est chez l’homme de 63,2 μm
entre 20 et 30 ans et seulement de
34,4 μm entre 70 et 80 ans.
Chez la femme, elle est de 49,15 μm entre
20 et 30 ans et de 33,15 μm
entre 70 et 80 ans [23].
Jonction dermoépidermique
Tidman [29] constate que la lamina densa
est plus fine chez la femme
que chez l’homme alors qu’il n’apparaît
aucune différence
concernant la lamina lucida.
Tableau I. – Valeurs
moyennes d’épaisseur cutanée selon les sites
corporels (en mm).
Région Homme Femme
Visage (front et joue) 2,01
1,64
Nuque 2,09 1,92
Dos 2,62 2,33
Membre supérieur (bras et
avant-bras, face antérieure
et postérieure
1,38 1,25
Membre inférieur (cuisse et
jambe, face antérieure et
postérieure)
1,46 1,38
Derme
Les différentes études sont
parfaitement concordantes sur le fait que
le derme est très
significativement plus épais chez l’homme que chez
la femme. La large étude de
Schuster sur biopsies montre que
corrélativement à son
épaisseur (à 20 ans : 2,3 mm chez l’homme
contre 1,8 mm chez la femme),
le derme masculin présente, à tous
les âges, une densité de
collagène plus importante,
vraisemblablement liée à l’influence
androgénique. La relation
linéaire entre l’âge et la
densité de collagène est quant à elle, la
même dans les deux sexes [25].
Depuis peu, Humbert et al ont
confirmé ces résultats de manière
non invasive grâce à l’échographie
en mode bscan. Le derme
masculin mesuré sur le visage
est significativement plus échogène
(24 à 32 % de différence)
quelle que soit la zone, pommette ou front
(fig 1). En revanche, ces deux zones
considérées dans le même sexe
ne présentent pas de
différences significatives [14].
¦ Microcirculation
Les spécificités masculines de
la microcirculation cutanée sont mises
en évidence dans un travail
récent d’Humbert et al. Les mesures
morphologiques effectuées en
vidéocapillaroscopie montrent que la
peau des hommes comprend plus
de capillaires que la peau des
femmes avec une différence
significative au niveau de la pommette.
L’espace moyen intercapillaire
y est aussi plus faible.
Les flux mesurés à l’aide du
laser doppler à balayage sont plus
importants chez l’homme que
chez la femme. Dans les deux sexes,
les valeurs de flux sont par
ailleurs significativement plus élevées
au niveau du front qu’au
niveau de la pommette [14].
Dans une étude plus ancienne,
Cooke attribue cette différence à des
mécanismes centraux plutôt qu’à
des mécanismes locaux [9].
¦ Tissu adipeux
La répartition du tissu
adipeux sous-cutané peut être assimilée à un
caractère sexuel secondaire. Chez
l’homme, la graisse s’accumule
dans la partie haute du corps
(thorax, abdomen) alors que chez la
femme, elle se concentre dans
la partie basse (cuisses, hanches). En
ce qui concerne son
organisation, l’inégalité des sexes est là aussi
flagrante car ce que nous
appelons tous cellulite, capiton ou « peau
d’orange » touche
essentiellement les femmes. Chez l’homme, en
effet, les lobules disposés
obliquement dans les travées
conjonctivovasculaires sont
plus petits et diffèrent par leur système
d’ancrage aux couches
sus-jacentes [15].
Les adipocytes possèdent un
nombre variable de récepteurs aux
hormones sexuelles, androgènes
et oestrogènes, ce qui induit des
effets différents sur l’activité
de la lipoprotéine lipase, le
métabolisme adipocytaire et la
mobilisation globale des graisses [4, 17,
18, 19].
CARACTÉRISTIQUES
PHYSIOLOGIQUES
ET FONCTIONNELLES SPÉCIFIQUES
¦ Sécrétion sébacée
Chez l’homme, les glandes
sébacées sont plus volumineuses et plus
nombreuses sur le visage, le
cuir chevelu et les organes génitaux
(400 à 900/cm_). La sécrétion sébacée est
hormonodépendante,
notamment sous le contrôle de
la testostérone transformée par la
5a-réductase en
dihydrotestostérone, son métabolite actif. Chez
l’homme, le taux de
testostérone étant 10 fois plus élevé que chez la
femme, la réceptivité cutanée
aux androgènes y est beaucoup plus
importante. Le pourcentage des
récepteurs positifs aux androgènes
sur les noyaux des sébocytes
est plus élevé chez l’homme (65 %)
que chez la femme (29 %).
En revanche, la distribution
des récepteurs aux androgènes est
similaire dans les deux sexes [5, 8].
La production de sébum est
plus importante chez l’homme : un taux
significativement plus élevé
de lipides de surface a été mis en
évidence sur le front, la face
dorsale des bras et la région
postauriculaire, et l’index
séborrhéique est de l’ordre de 2 à
3 mg/10 cm_/3 h, au lieu de 1,5 à 2 mg
chez la femme. Cette
quantité plus élevée de
lipides cutanés explique aisément que du
point de vue cosmétique, la
peau masculine soit considérée comme
une peau « mixte » ou « grasse
» [1,
11, 22, 28].
Le film hydrolipidique (HLP),
sorte de cosmétique naturel, est une
émulsion sueur-sébum. Sa
composition et sa structure, à l’évidence
dépendantes de la production
sébacée, semblent déterminantes dans
la relation étroite qu’il
entretient avec le stratum corneum [26].
¦ Sécrétion sudorale
Les glandes eccrines sont
fonctionnelles dès la naissance
contrairement aux glandes
apocrines qui ne sont actives qu’à partir
de la puberté dans les deux
sexes, mais cette activité commence plus
tôt chez la jeune fille. Les
glandes sudorales sont plus nombreuses
chez la femme mais l’intensité
de la transpiration est plus forte chez
l’homme surtout entre 15 et 50
ans. Le taux de sécrétion sudorale
est induit à la puberté par l’expression
d’un gène sous l’influence
androgénique et n’est pas dû à
une modulation du taux des
androgènes à l’âge adulte.
Chez l’homme, l’application
d’androgènes topiques ne
modifie pas la sécrétion sudorale.
Des différences sont également
observées dans les valeurs de pH de
la sueur. De l’ordre de
4,5-5,5 chez l’homme, il est d’environ 5,8-6,5
chez la femme. L’acide
lactique est en grande partie responsable de
l’acidité de la sueur, sa
teneur chez l’homme étant plus élevée que
chez la femme [1, 21, 24].
¦ Activité cellulaire et
mesure transcutanée
de la pression partielle
d’oxygène
Dans les conditions normales
de circulation, l’oxygène dissous
traverse les parois
capillaires et peut ainsi répondre aux exigences
métaboliques de la peau.
Lorsque les apports sont supérieurs aux
besoins cutanés, l’excédent
gagne la surface où sa pression partielle
peut être mesurée. Agache a
mis en évidence les variations
physiologiques de la mesure
transcutanée de la pression partielle
d’oxygène (Tc PO2). La variabilité est de l’ordre
de 10 % d’un jour à
l’autre chez un même individu,
mais les valeurs diminuent
régulièrement avec l’âge dans
les deux sexes. Chez l’homme, elles
1 Échographie en mode bscan : le derme masculin
apparaît plus échogène quelle que
soit la zone (pommette ou
front).
A. Front femme.
B. Front homme.
C. Pommette femme.
D. Pommette homme.
*A
*B
*C
*D
sont constamment plus faibles
d’environ 10 torr par rapport à la
femme. Cette différence est
hautement significative. Les raisons en
sont probablement la plus
grande épaisseur cutanée et un
métabolisme épidermique plus
actif chez l’homme [2].
¦ Propriétés biomécaniques
La peau de l’homme apparaît
plus hydratée que celle de la femme.
Les mesures réalisées au
cornéomètre montrent une différence
significative au niveau de la
pommette. Paradoxalement, les mesures
de la perte insensible en eau
mettent en évidence des valeurs
significativement plus élevées
chez l’homme que chez la femme.
L’épaisseur cutanée serait là
encore la raison de tels résultats [14].
Concernant l’élasticité
cutanée, les études ne sont pas toutes
concordantes mais il semble cependant
que la peau des hommes
soit plus élastique que celle
des femmes. Une différence significative
est retrouvée par Humbert et
al au niveau de la pommette. Par
ailleurs, chez l’homme comme
chez la femme, les valeurs varient
selon le site anatomique et diminuent
avec l’âge [10, 14].
¦ Couleur de la peau
Si l’on considère que la
couleur de la peau est la résultante de la
modification du spectre de la
lumière incidente par les trois types
de pigment - mélanine,
caroténoïdes et hémoglobine - il est bien
évident que la plus grande
densité vasculaire chez l’homme peut
contribuer à une couleur de
peau légèrement plus foncée.
L’homme âgé présente une peau
plus sombre que la femme âgée du
fait d’un taux plus important
d’hémoglobine mesuré par
colorimétrie et spectrophotométrie,
et d’un taux de pigment
mélanique et de carotène plus
élevé. Ces différences sont
probablement le fait d’une
exposition au rayonnement solaire plus
intensive et moins protégée
tout au long de la vie [27].
¦ Vieillissement cutané
À partir des notions
précédentes, on comprend qu’il puisse y avoir
des différences dans le
vieillissement intrinsèque chez l’homme et la
femme.
Un film HLP plus riche en
lipides d’origine sébacée, une peau plus
épaisse, une amplitude du
relief microdépressionnaire plus élevée,
un meilleur état d’hydratation,
une imprégnation hormonale
particulièrement anabolisante
(testostérone) et plus durable au cours
de la vie peuvent expliquer un
vieillissement cutané beaucoup plus
tardif chez l’homme.
Cette différence sexuellement
déterminée est nettement atténuée par
le vieillissement extrinsèque
et le comportement peu préventif de
l’homme (environnement et
comportement délétère : soleil, tabac,
habitudes alimentaires et
rituel de rasage). Le vieillissement cutané
est plus lent chez l’homme
mais souvent plus marqué avec des rides
profondes qui sillonnent les
parties découvertes non protégées. Une
peau plus épaisse et
télangiectasique, des taches et kératoses
actiniques en grand nombre,
voire des épithéliomas cutanés
représentent, plus souvent que
chez la femme, le tableau clinique
typique de l’héliodermie.
À côté de l’apport des
cosmétiques, la correction des habitudes
s’impose donc aussi chez l’homme
pour conserver à la peau ses
atouts physiologiques.
CARACTÉRISTIQUES SPÉCIFIQUES
DES PHANÈRES
¦ Poils et cheveux
Le cycle pilaire varie avec l’âge
et le sexe. Il y a environ 35 % de
poils terminaux chez la femme
contre 95 % chez l’homme par
rapport au duvet [6]. Les cellules cuticulaires de
la tige pilaire sont
plus grandes chez la femme.
Il y a une différence de
trichogramme avec un rapport
anagène/télogène plus faible
chez l’homme qui a 83 % d’anagènes
et 15 % de télogènes, contre
88 % d’anagènes et 11 % de télogènes
chez la femme, le nombre de
cheveux en phase catagène étant
identique.
La phase anagène dure 3 ans
chez l’homme, 6 ans chez la femme.
La croissance du cheveu est
plus rapide chez la femme, en revanche
le poil pousse plus vite chez
l’homme.
Le taux des métaux et
oligoéléments est différent dans le cheveu de
l’homme par rapport à la
femme. La concentration du cuivre
augmente avec l’âge chez la
femme, alors qu’elle ne varie pas chez
l’homme [7, 20].
¦ Ongles
Le métabolisme des ongles
subit des variations selon le sexe et l’âge.
La composition des lipides de
la tablette unguéale est différente dans
une population en âge de
procréer par rapport aux jeunes enfants et
aux sujets âgés, ce qui
démontre une influence certaine des
hormones sexuelles dans la
lipogenèse des ongles [13].
CARACTÉRISTIQUES
PHYSIOPATHOLOGIQUES
SPÉCIFIQUES
Elles sont essentiellement
liées aux particularités physiologiques et
fonctionnelles avec un rôle
dominant du follicule pilosébacé et de
l’acte de rasage.
¦ Pathologie de la région
de la barbe
Pseudofolliculites et pili
incarnati
Le rituel quotidien du rasage
va souvent induire une inflammation
du follicule pileux (feu du
rasoir) avec développement de
papulopustulettes à l’émergence
des poils, souvent secondaires à
une incarnation du poil dans
son follicule, au moment de la
repousse (pili incarnati),
particulièrement fréquente chez les noirs
ou les caucasiens à barbe drue
et dense (fig 2).
Sycosis de la barbe
Le sycosis de la barbe se
manifeste cliniquement par un aspect de
folliculites impétiginisées
souvent suintantes et croûteuses, parfois
prurigineuses. Streptocoques
et staphylocoques dorés sont, la
plupart du temps, responsables
de cette affection, mais il faut
également penser à rechercher
le Trichophyton
rubrum, hôte de
prédilection des phanères.
Papillomes de la barbe (fig 3)
Ce sont des petites lésions
virales uniques ou multiples,
contagieuses, qui peuvent
envahir toute la zone de la barbe par
auto-inoculation,
particulièrement profuses chez les sujets
immunodéprimés.
¦ Pathologie du cuir
chevelu
Folliculites du cuir chevelu
Ils sont plus fréquents chez l’homme
du fait, probablement, d’une
hypersudation plus importante
au cours de l’effort avec colonisation
de germes. Au maximum, on peut
voir, en particulier chez les
2 Folliculite de la barbe.
hommes noirs, un tableau de «
folliculites épilantes » avec atrophie
définitive du follicule pileux
et alopécie en aire irréversible.
Alopécie androgénétique
Génétiquement programmée et «
sexuellement » programmée, la
calvitie touche 80 % des
hommes. La responsabilité des isotypes de
l’enzyme 5a-réductase (I et II) est
dominante, permettant la
conversion de la testostérone
en hormone biologiquement active, la
dihydrotestostérone, qui
accélère le cycle pilaire et augmente le
pourcentage de cheveux velus
par rapport aux cheveux terminaux
sur des zones de prédilection
frontotemporale et du vertex (zone
tonsurale) avec conservation
de la couronne hippocratique.
Outre les hormones, la
diminution de certains facteurs de croissance
joue certainement un rôle
important (facteur de croissance de
l’endothélium vasculaire
[VGEF]…) dans l’évolution de l’alopécie,
de même que la fibrose
périfolliculaire qui s’accentue avec l’âge.
Pellicules
Les pellicules sont plus fréquentes
chez l’homme du fait d’une
séborrhée fluente avec une
colonisation plus régulière du
pityrosporon ovale, et d’une
accélération du cycle de desquamation
du cuir chevelu.
¦ Acné
L’acné, pathologie du
follicule pilosébacé sous influence hormonale,
est souvent beaucoup plus
développée chez le garçon avec, au
maximum, des aspects d’acné
conglobata laissant des cicatrices
définitives.
L’avènement de l’isotrétinoïne
per os a permis de limiter ces
évolutions irréversibles.
¦ Érythrocouperose
La couperose est cliniquement
plus spectaculaire chez l’homme avec
dilatations capillaires
superficielles (télangiectasies), beaucoup plus
marquées, sinueuses et
individualisées, réagissant aussi de façon
plus spectaculaire au
traitement par électrocoagulation ou laser.
Les prédispositions
familiales, l’hygiène de vie (alcool, tabac, soleil),
le manque de prévention et
surtout un réseau capillaire plus dense
dans le derme papillaire
assurant la microcirculation, expliquent ces
différences d’aspect, d’une
pathologie courante dans les deux sexes.
¦ Rhinophyma
Il est presque exclusivement l’apanage
de l’homme. Il s’agit d’un
gros nez rouge mamelonné,
sillonné de grosses télangiectasies,
ponctué de pores dilatés. Il
est dû à l’hypertrophie des glandes
sébacées et à une circulation
microcapillaire déficiente avec
dilatation des capillaires
superficiels.
Approche
cosmétologique spécifique
de la peau masculine
et produits
dermocosmétiques
Le marché des cosmétiques pour
homme progresse de façon
considérable même s’il ne
représente encore qu’environ 5 % du
marché cosmétique mondial. Les
principaux consommateurs sont les
20-35 ans. Plus autonomes que
leurs aînés, ils parlent des soins
cosmétiques sans complexes,
connaissent l’offre et le vocabulaire
cosmétique et choisissent
majoritairement leurs marques
eux-mêmes.
À l’inverse, la génération des
40-60 ans, peu rompue à cette nouvelle
approche « des soins de beauté
», est plus difficile à convaincre. La
plupart d’entre eux éprouvent
encore une certaine pudeur à prendre
soin de leur peau mais
beaucoup sont déjà familiarisés à une
gestuelle beauté car ils «
empruntent », souvent discrètement dans
la salle de bains, les
produits de leur compagne.
Les attentes de l’homme
moderne en matière de cosmétiques sont
actuellement bien identifiées.
On sait qu’il est prêt à utiliser
plusieurs produits mais qu’il
n’est pas encore prêt à allonger le rituel
de soins ou à plonger les
doigts dans un pot de crème. Il recherche
la simplicité du geste et l’efficacité
rapide, la fraîcheur des textures
et la fonctionnalité des packaging. Il choisit facilement un
fluide ou
un gel dans un tube ou un
flacon à pompe.
Les nombreuses marques en lice
s’attachent à comprendre ses
besoins et affinent leur
offre. Les gammes présentées dans des étuis
sobres et masculins se
classent en plusieurs grandes catégories : le
rasage, les soins spécifiques
visage et corps, les produits d’hygiène
et les soins capillaires, les
parfums et eaux de toilette ainsi que leurs
produits dérivés [3].
RASAGE
Le rasage est la préoccupation
d’hygiène essentielle et quotidienne
de l’homme, qui lui dédie
ainsi près de 6 mois de sa vie. Près de
95 % des hommes se rasent et
plus de 60 % le font au rasoir
mécanique. Lorsque l’on sait
qu’un rasage parfait nécessite 60
passages de la lame (environ
10 passages pour un rasage moyen),
on peut prévoir les
inconvénients liés à une telle agression répétitive.
Les avantages « hormonalement
programmés » de l’homme (une
peau plus grasse avec une
couche cornée plus épaisse, un taux de
lipides de surface plus élevé
et une protection naturelle plus
importante) s’annulent
progressivement du fait de ce rituel
particulièrement agressif pour
la peau. Il aboutit à une irritation et
un dessèchement avec
disparition du film HLP. Son seul avantage
serait de contribuer à
épaissir la peau par le geste mécanique qui
stimulerait le renouvellement
cellulaire. Picotements, tiraillements,
rougeurs sont les désagréments
habituels du rasage que les
habitudes d’utilisation de
produits inadaptés, parfumés et fortement
alcoolisés, amplifient
aisément.
Concernant le rituel
avant-rasage, la serviette éponge humidifiée
dans de l’eau très chaude
destinée à ramollir le poil pour faciliter le
rasage, a laissé la place à l’ablution
très rapide d’eau tiède.
¦ Produits de rasage
Préserver le pH physiologique
de la peau de l’homme, reconstituer
le film HLP, prévenir l’inflammation
du follicule pileux sont
essentiels et beaucoup de
marques cosmétiques l’ont compris.
3 Papillomes de la barbe.
Les produits de rasage
évoluent dans leur forme, leur aspect et leur
composition mais l’objectif
reste identique. La plupart des hommes
semblent préférer les mousses
ou gels et seule une minorité de
nostalgiques continuent d’utiliser
savon à barbe et blaireau. Leur
formulation est en général à
base de tensioactifs, offrant une mousse
abondante et permettant de
guider la lame.
Les peaux les plus fragiles
bénéficient de formules sans savon qui
limitent le feu de rasage.
Elles contiennent des extraits d’aloe vera,
de pourpier, de l’allantoïne,
de la glycerrhizine, de l’ a-bisabolol et
autres substances
anti-inflammatoires.
Complétant le large choix déjà
offert aux hommes, l’huile de rasage
a déjà ses adeptes. Elle
constitue le nouveau geste du voyageur et
de l’homme pressé. Elle
facilite le rasage en attendrissant le poil et
en facilitant la glisse de la
lame et, par les acides gras qu’elle
contient, elle assure à la
peau apaisement et confort immédiats.
¦ Produits après–rasage
Après l’agression du rasage,
la priorité est donnée à l’apaisement, à
la reconstitution du film HLP,
à l’hydratation. Les formules
contiennent les mêmes
anti-inflammatoires et antibactériens
(irgasan, triclosan, extraits
de réglisse et de pourpier) que dans les
produits de rasage avec en
plus des hydratants et restructurants
classiques tels que glycérine,
acide hyaluronique, acides gras
essentiels, polyols et
extraits de plantes (huile de carthame, centella
asiatica, calendula, galanga…)
[23].
Ce sont le plus souvent des
textures fines et légères, gel parfois
légèrement alcoolisé ou crème
lipophile-hydrophile. Les lotions
tonifiantes avec ou sans
alcool se retrouvent plutôt dans les lignes
parfumées.
Le rasage électrique, dont 30
% des hommes sont adeptes, est moins
irritant. Il nécessite
cependant aussi l’usage d’un produit
après-rasage.
SOINS SPÉCIFIQUES
Comme pour la femme, ils
répondent à des besoins particuliers liés
au type de peau, à l’âge ou à
un souhait esthétique spécifique et
nécessitent une gestuelle plus
sophistiquée. Beaucoup d’hommes ne
sont pas encore prêts à
intégrer ce type de soin dans leur rituel
quotidien mais l’évolution est
amorcée.
¦ Soins spécifiques du
visage
Produits pour peau grasse ou
peau dite « à problèmes »
Ils sont destinés aux plus
jeunes dont la séborrhée reste la
préoccupation majeure. Ceux-ci
sont toujours prêts à utiliser des
gammes bien spécifiques pour
ne plus avoir de boutons ou
simplement la peau qui ne
brille plus. Les produits ne diffèrent pas
de ceux proposés aux jeunes
filles, si ce n’est par leurs
conditionnements à connotation
plus masculine. Les patchs à visée
purifiante-désincrustante sont
quant à eux adaptés à l’anatomie du
visage masculin.
Produits anti-âge
La place que prennent les
femmes professionnellement et par leur
longévité supérieure ainsi que
la détermination des « jeunes loups »
engagent l’homme de 40-60 ans
à s’occuper du vieillissement de sa
peau. Il est soucieux de
traiter sa couperose ou ses taches actiniques,
voire de limiter l’apparition
de ses rides. Il est même désormais plus
enclin à utiliser des produits
qui protègent la peau des agressions
(pollution), des produits
antirides et même à multiplier les gestes en
appliquant des produits pour
le contour des yeux, ces derniers
venant effectivement de faire
leur apparition sur le marché.
Par ailleurs et d’une manière
générale les hommes comprennent
aussi davantage l’intérêt d’utiliser
des produits de prévention
solaire. Les marques leur
proposent de plus en plus des produits à
la galénique adaptée avec des
textures moins grasses, résistantes à
l’eau et ne gênant pas la
pratique sportive. Les formes, gels ou
sprays, sont plus faciles à
utiliser et à étaler tout en gardant un bon
indice de protection.
Les plus motivés ont une
démarche plus assurée auprès du
dermatologue qui peut alors
leur prescrire des acides de fruits à
concentration suffisante (8 à
15 %) et la vitamine A acide à 0,05 %
dans une émulsion huile dans
eau. Les nouveaux peelings aux
acides de fruits peuvent aussi
être proposés en quatre à cinq séances.
Ils permettent de respecter la
vie sociale et professionnelle, ce qui
n’est pas encore le cas du
laser de « réjuvénation » ou de la chirurgie
esthétique, qui intéressent
cependant de plus en plus les hommes
d’aujourd’hui.
¦ Soins spécifiques du
corps
Le corps fait l’objet de
beaucoup moins de sollicitations cosmétiques
chez l’homme. Mais les
premiers soins spécifiques pour le corps font
actuellement une apparition
remarquée. Ils hydratent et tonifient la
peau et aussi ils amincissent.
La dynamique de développement de
cette catégorie de produits
semble ainsi enclenchée. Quant à l’image
du sportif qui reste d’actualité,
elle est toujours porteuse et l’homme
moderne peut encore faire des
choix en aspirant à un corps d’athlète.
PRODUITS D’HYGIÈNE
Depuis longtemps limitées à
quelques nettoyants très simples, les
gammes de produits d’hygiène
se sont étoffées ces dernières années,
parallèlement aux gammes
féminines, leur empruntant entre autres
gels nettoyants et gommages.
¦ Nettoyants
Pour la toilette du visage et
du corps, les gels moussants semblent
de plus en plus avoir la
préférence des jeunes et des moins jeunes,
par rapport au pain de
toilette. Facilement transportables dans la
trousse de toilette ils s’accordent
avec les besoins de la vie moderne,
leurs emballages sont
ergonomiques et élégants.
Pour le visage, ce sont
surtout des gels qui, comme les pains sans
savon se doivent de ne pas
être détergents, de respecter le film
hydrolipidique, voire le pH
physiologique. Ils sont souvent enrichis
d’hydratants et d’émollients
souvent d’origine végétale.
Les formes spécifiques des
peaux jeunes acnéiques, ou « à
problèmes » contiennent des
ingrédients antibactériens (triclosan,
chlorhexidine) et apaisants
(allantoïne, extraits d’aloe vera, de
réglisse).
Les produits utilisés pour la
toilette du corps, le bain ou la douche,
sont le plus souvent des
formes gels. Les plus prisés par les hommes
sont toujours les « 2 en 1 »,
corps et cheveux, dont l’usage est
simplifié. Ce sont des
produits formulés avec des bases lavantes
douces, voire bases lavantes
végétales, des apaisants et des
antidesséchants.
¦ Produits gommants
Le gommage n’est plus
considéré comme un geste seulement
féminin. Les hommes l’ont
adopté pour la gestuelle vigoureuse et
cette sensation de « décapage
» encore bien masculine. Formulés
comme des nettoyants, les
produits gommants contiennent des
microbilles de polyéthylène
variables par leur nombre et par leur
taille. Ils sont plus souvent
proposés pour le visage, leur utilisation
est simple et rapide, et ils
facilitent le rasage en libérant les poils
rebelles.
¦ Déodorants/antitranspirants
L’hygiène quotidienne voire
biquotidienne des Français, en ce début
de siècle (en moyenne 25
douches/mois) n’a pas vraiment relégué
les déodorants au second plan
; près de 70 % des hommes les
utilisent. Ils les choisissent
antiperspirants/déodorants, contenant
des sels d’aluminium et de
zirconium associés à des antibactériens
(triclosan, irgasan), ou
seulement déodorants. Les formes
plébiscitées sont variables
selon les pays et les modes de vie. Les
roll-on se sont
considérablement développés ces dernières années à
côté des sticks et des gels,
aux détriments des sprays qui n’ont plus
semble-t-il que la faveur des
sportifs.
SOINS CAPILLAIRES
Le souci capillaire est majeur
chez l’homme. Assainir le cuir chevelu
et surtout limiter la chute de
cheveux font dépenser sans compter.
Des propositions
dermocosmétiques sérieuses commencent à voir le
jour, et peuvent représenter
pour le dermatologue des traitements
adjuvants intéressants.
¦ Shampooings à usage
fréquent
Pour satisfaire les adeptes du
geste unique que l’on sait en majorité,
les offres se concentrent sur
des shampoings « 2 en 1 » contenant
shampoing et démêlant, mais
surtout à double usage « cheveux et
corps ». Les produits sont
formulés à base de tensioactifs doux
compte tenu de l’usage souvent
quotidien, d’actifs adoucissants,
anti-irritants et tonifiants.
Suffisamment fluides pour être étalés sur
l’ensemble du corps, ils
éliminent les impuretés tout en permettant
un coiffage facile.
PARFUMS ET EAUX DE TOILETTE
Les eaux de toilette
masculines constituent un marché en forte
progression. L’offre de
produits dérivés est très large et contribue
doucement à conduire l’homme
vers des produits de soins plus
sophistiqués. Les nouvelles
eaux sont fraîches, aquatiques, la
transparence des flacons et
des jus sont plus émotionnelles, plus
délicates et correspondent
davantage au nouveau mâle. « Vertige
d’essences, mémoire des sens
», le parfum reste lié au pouvoir de
séduction dans les deux sexes.
Traitements adjuvants
des pathologies
spécifiques
PSEUDOFOLLICULITES DE LA BARBE
Elles bénéficient de l’utilisation
d’un gel ou d’une lotion à
l’érythromycine à 4 %, d’un
gel ou d’une crème au peroxyde de
benzoyle à 5 ou 10% à utiliser
quotidiennement le soir associés à
une crème ou un gel
après-rasage anti-inflammatoire. Au maximum,
des cures courtes de cyclines
per os peuvent régler un état
inflammatoire important. Les
produits contenant des acides de fruits
à 12 ou 15 % peuvent éviter l’incarnation
des poils. On peut
conseiller l’utilisation d’une
lame triple protégée ou d’une épilation
chimique avec une gomme à base
de dérivés de thioglycolate qui
peut, si elle est utilisée
trop souvent, entraîner des intolérances.
L’éflornithine, inhibiteur
réversible de l’ornithine décarboxylase a
été utilisée en crème à 13,9 %
à raison de deux applications par jour
pendant 16 semaines sur 10
hommes afro-américains ayant une
pseudofolliculite évoluant
depuis au moins 2 ans. Les photos
montrent une amélioration
clinique chez huit patients sur 10.
L’analyse histologique montre
une augmentation du nombre de
follicules miniaturisés dans
six cas sur 10, l’absence de modification
de l’épaisseur de l’épiderme,
une diminution de l’index mitotique
de l’épiderme dans huit cas
sur 10 et une désorganisation des
filaments d’actine de la gaine
épithéliale externe folliculaire [12].
SYCOSIS DE LA BARBE
Le sycosis de la barbe
nécessite une antibiothérapie par voie
générale (pristinamycine,
acide fusidique) et locale (acide fusidique
pommade ou crème, ou
Auréomycinet). Si le prélèvement
mycologique révèle la présence
de Trichophyton
rubrum on a recours
à un antimycosique local
(imidazolés).
PAPILLOMES DE LA BARBE
Ces petites tumeurs cutanées
autoentretenues par le rasage sont
difficiles à éradiquer ; on
utilise l’électrocoagulation à la boule du
bistouri électrique ou le
laser CO2, en évitant pendant quelques jours
le rasage. Les lotions aux
acides de fruits concentrées à 15 % sont
d’un grand secours pour la
prévention des récidives.
FOLLICULITES DU CUIR CHEVELU
Elles sont traitées par des
antiseptiques locaux (hexamidine,
chlorhexidine), ou des gels
moussants contenant des antiseptiques
et qui servent de shampooings.
On a recours aux antibiotiques
locaux (lotion à l’érythromycine
ou la clindamycine)
quotidiennement pendant 2
mois. L’isotrétinoïne per os (0,5 mg/kg)
est utilisée dans le cadre des
folliculites épilantes.
ALOPÉCIE ANDROGÉNÉTIQUE
¦ Traitement médical de l’alopécie
masculine
Les promesses sont sans grands
résultats en ce qui concerne la
repousse des cheveux. Les
lotions au minoxidil à 2 % et 5 % ont
permis d’entrevoir les
possibilités de traitement des débuts de
calvitie masculine. Dans 80 %
des cas la chute s’arrête mais
seulement 20 % ont une
augmentation de la densité des cheveux.
Dans tous les cas, il s’agit d’un
traitement suspensif et non curatif.
À l’arrêt de traitement l’alopécie
reprend son cours.
Le finastéride en comprimé (1
mg/j) a fait naître de grands espoirs.
Il s’adresse aux jeunes hommes
à la calvitie débutante. Le principe
d’action est de bloquer l’enzyme
5a-réductase II qui permet la
transformation de la
testostérone en dihydrotestostérone, laquelle est
augmentée dans l’alopécie
masculine ; la chute est alors ralentie et il
y a augmentation du nombre de
cheveux terminaux et de la densité
capillaire : il s’agit là
encore d’un traitement suspensif, longue durée.
Les résultats à 5 ans de deux
études menées contre placebo pendant
2 ans sur 1 879 hommes âgés de
18 à 40 ans montrent de façon
significative une augmentation
du compte des cheveux sur une zone
circulaire de 5,1 cm (126 à 1
an, 170 à 2 ans, 183 à 3 ans, 219 à 4 ans
et 277 à 5 ans). Sur
photographies standardisées, 42 % des patients
sous finastéride sont
stabilisés, 48 % sont améliorés, 10 % sont
considérés comme aggravés. La
tolérance reste bonne, la fréquence
des troubles sexuels diminue
avec le temps (0,6 % à 5 ans contre 2 %
en début de traitement) [16].
¦ Lotions antichute et
antipelliculaires
Depuis Pétrol Hahnt, ce type de lotion est le
plus recherché.
L’objectif principal de la
plupart des hommes est d’avoir un cheveu
souple, brillant, sans
pellicules et qui ne tombe pas.
De nouveaux principes actifs
ont vu le jour dans les lotions
antichute : l’aminexil qui a
un effet sur la fibrose péripilaire, le VGEF
(facteur de croissance
vasculaire) qui va agir sur la vascularisation
du cuir chevelu, traitement d’entretien
et de ralentissement de la
chute intéressant mais sans
effet spectaculaire.
Le silicium organique a un
effet antiglycant et stimule la
microcirculation.
Certaines vitamines A, B, E et
PP sont également utilisées dans les
lotions antichute, pour leur
action régénérante, hydratante,
vasodilatatrice. Acides
aminés, soufre et oligoéléments (zinc, cuivre)
sont présents pour
reconstituer la kératine ou lutter contre séborrhée
et prurit.
Les lotions et shampooings
antipelliculaires contenant
essentiellement de la
piroctone olamine, de l’huile de cade et des
goudrons végétaux (ichtyol)
permettent une stabilisation à long
terme des états pelliculaires.
ACNÉ
Érythromycine en applications
locales, vitamine A acide, peroxyde
de benzoyle, nicotinamide,
adapalène, constituent seuls ou associés
aux cyclines par voie
générale, le traitement de base de l’acné
moyenne avec les conseils d’hygiène
adaptée. L’isotrétinoïne per os
est utilisée dans les formes
importantes ou rebelles d’acné
polymorphe.
ÉRYTHROCOUPEROSE
L’érythrose est améliorée par
le métronidazole en gel et des
pulvérisations d’eau thermale.
Une crème à base de rétinaldéhyde
et de sulfate de dextran
limite à long terme la rougeur diffuse. La
couperose répond bien à l’électrocoagulation
par le bistouri
électrique. Lorsque l’érythrocouperose
est très diffuse, on a recours
au laser à colorant pulsé.
RHINOPHYMA
En poussée inflammatoire, le
rhinophyma est traité par cyclines par
voie générale, 50 à 100 mg/j
pendant 3 semaines, associées à un gel
de métronidazole ou à des
antiseptiques locaux. L’application de
lotions à 15 % d’acide
glycolique, suivie de peeling à concentration
croissante de 25 % à 70 %
constitue un bon traitement d’entretien et
permet d’affiner le grain de
la peau et de resserrer les pores très
dilatés. Au maximum, le laser
CO2 permet une « décortication »
et
une récupération quasi totale
du relief du nez.
Conclusion
Les différences
physiologiques de mieux en mieux connues, l’évolution
de la place de l’homme et de
ses besoins dans une société où la
féminisation
socioprofessionnelle s’installe, et où l’espérance de vie
augmente, conduisent au
développement du marché des produits
dermocosmétologiques
masculins de plus en plus ciblés et qui dépassent
déjà largement le cadre des
gammes de rasage.
Références
[1] AboudharamD.Lapeaudel’homme.Paris : éditionDRase,
1983
[2] Agache P. Physiologie de la peau et explorations
fonctionnelles
cutanées. Cachan : éditions Médicales Internationales,
2000
[3] Baran R. Male cosmetics. In : Cosmetic dermatology.
London
: Martin Dunitz, 1994 : 341-347
[4] Björntorp P. Adipose tissue distribution and
function. Int J
Obes 1991 ; 15 : 67-81
[5] BlauerM,Vaalasti A, Pauli SL, Ylikomi
T,JoensuuT,Tuohima
P. Location of androgen receptor in human skin. J Invest
Dermatol 1991 ; 97 : 264-268
[6] Bressler RS, Bressler CH. Functional anatomy of the
skin.
Clin Podiatr Med Surg 1989 ; 6 : 229-246
[7] Césarini JP. La peau. Paris : PUF, Collection : Que
sais-je ?
n°558, 1990
[8] Choudhry R, Hodgins MB, van der Kwast TH, Brinkmann
AO, Boersma WJ. Localisation of androgen receptors in
humanskin by immunohistochemistry: implication for the
hormonalregulation of hair growth, sebaceous glandsand
sweat glands. J Endocrinol 1992 ; 133 : 467-475
[9] Cooke JP, Creager MA, Osmundson PJ, Shepherd JT. Sex
differences in control of cutaneous blood flow. Circulation
1990 ; 82 : 1607-1615
[10] Cua AB, Wilhem KP, Maibach HI. Elastic properties
of
human skin: relation to age, sex and anatomical region.
Arch Dermatol Res 1990 ; 282 : 283-288
[11] Cua AB, Wilhem KP, Maibach HI. Skin surface lipid
and skin
friction: relation to age, sexandanatomicregion. Skin Pharmacol
1995 ; 8 : 246-251
[12] Ericson M. Congrès de l’American Association of
Dermatology,
2001
[13] HelmdachM,Thielitz A,RopkeEM,Gollnick H.Ageandsex
variation in lipid composition of human fingernail
plates.
Skin Pharmacol Appl Skin
Physiol 2000
; 13 : 111-119
[14] HumbertPH,BombalC,MacMaryS.Differences
inbiophysical
properties of the skin between men and women.
Congress of skin in health and disease the non invasive
approach, Paris, june 2002
[15] Illouz YG. La sculpture chirurgicale par
lipoplastie. Paris :
Arnette, 1988
[16] Kaufman KD. Hair research society, 3rd international
congress, Tokyo, june 2001
[17] Mac Ternan PG, Anwar A, Eggo MC, Barnett AH,
Stewart
MP,KumanS. Gender differences in the regulation of P450
aromataseexpressionandactivity inhumanadiposetissue.
Int J Obes 2000 ; 24 : 875-881
[18] Marquart-Elbaz C, Cribier B. La cellulite
existe-t-elle ? Encycl
Méd Chir (Éditions Scientifiques et
Médicales Elsevier SAS,
Paris), Cosmétologie et Dermatologie esthétique, 50-480-
A-10, 2001 : 1-3
[19] Mélissopoulos A, Levacher C. La peau, structure et
physiologie.
Cachan : éditions Médicales Internationales/Tec &
Doc Lavoisier, 1998
[20] Meynadier J. Précis de physiologie cutanée. Paris :
édition
de la Porte Verte, 1990
[21] Pierantoni H. Les soins esthétiques pour l’homme :
manuel
pratique de soins esthétiques. Paris : éditions
Nouvelles
esthétiques, 1986
[22] Pochi P, Strauss JS. Endocrinologic control of the
development
and activity of the human sebaceous gland. J Invest
Dermatol 1974 ; 62 : 191-201
[23] Pouzeau F. La peau au masculin. Collection : Cahier
de
cosméto pratique, 1994
[24] Ress J, Shuster S. Pubertal induction of sweat
gland activity.
Clin Sci 1981 ; 60 : 689-692
[25] Schuster S, BlackMM,MacVitie E. The influence of
age and
sex on skin thickness, skin collagen and density. Br J Dermatol
1975 ; 93 : 639-643
[26] Sheu HM, Chao SC, Wong TW, Lee JY, Tsai JC. Human skin
surface lipid film: an ultrastructural study and
interaction
with corneocytes and intercellular lipid lamellae of the
stratum corneum. Br J Dermatol 1999 ; 140 : 385-391
[27] Tegner E. Sex differences in skin pigmentation
illustrated in
art. Am J Dermatopathol 1992 ; 14 : 283-287
[28] Thiboutot D, Martin P, Volikos L, Gilliland K.
Oxydative
activity of the type 2 of the 17 hydroxydeshydrogenase
predominates in human sebaceous glands. J Invest Dermatol
1998 ; 111 : 390-395
[29] Tidman MJ, Eady RA. Ultrastructural morphometry of
normal human dermal epidermal junction. The influence
of age, sex and body region on laminar and non laminar
components. J Invest Dermatol 1984 ; 83 : 448-453