Introduction
L’exfoliation consiste à
retirer les couches superficielles de
l’épiderme. Cette technique
est utilisée couramment en dermatologie
et en cosmétique, mais
recouvre de nombreuses pratiques : masque,
scrub, gommage, peel off, stripping. Ses revendications et
indications
sont nombreuses et non
univoques : acné, nettoyage de peau
profond, coup d’éclat, etc.
Ce type de geste pose
plusieurs questions aux médecins : quel est le
support physiologique de son
efficacité ? Quels sont les actifs
utilisés ? Quelles différences
existe-t-il entre les produits finis ?
Peut-on prévoir l’indication d’un
produit en lisant sa formule ?
Quels résultats attendre de l’utilisation
d’un exfoliant ? Quels en
sont les risques ?
Historique
Le souci d’un nettoyage en
profondeur est ancien, mais dépend des
civilisations.
En Europe, la notion d’hygiène
a bouleversé la perception corporelle
au XIXe siècle [1]. La pierre ponce et le gant
de crin, utilisés
traditionnellement, sont déjà
des exfoliants à part entière.
Au Japon, l’utilisation d’une
raclette au cours des bains traditionnels
est décrite dans de nombreux
romans anciens.
Physiologie de l’exfoliation
Nous distinguons la
physiologie proprement dite de l’exfoliation et
ses conséquences cliniques.
PHYSIOLOGIE DE L’EXFOLIATION
PROPREMENT DITE
L’exfoliation a une action
uniquement épidermique au niveau du
stratum corneum.
Le stratum corneum se divise
en deux parties : le stratum corneum
compactum et le stratum
corneum disjonctum [13].
Le stratum corneum disjonctum
est le plus superficiel. Il est composé
de cinq à dix couches
cellulaires. Sa cohésion est moins bonne et
n’est assurée qu’à la
périphérie des cornéocytes. L’exfoliation
consiste à enlever cette
partie superficielle de l’épiderme. En
fonction du procédé utilisé,
le nombre de couches retirées varie.
Cette élimination entraîne une
altération du rôle de barrière de la
peau qui est responsable d’une
perte en eau [10, 13]. La réponse de
l’épiderme est extrêmement
rapide : en quelques heures, la perte
hydrique redevient normale. En
réalité, cette réparation se fait en
deux temps : tout d’abord les
cellules sous-jacentes épidermiques
sécrètent très rapidement des
acides gras libres et du cholestérol qui
vont tapisser la zone
agressée, puis les cellules épidermiques se
multiplient pour remplacer la
partie enlevée. Ce phénomène peut
s’accompagner d’une petite
inflammation. Une réparation complète
est obtenue après un stripping en 3 à 4 jours.
Pour évaluer l’efficacité et
la profondeur d’action des exfoliants,
Loden [11, 12] a comparé les résultats
obtenus après leur application à
celui de plusieurs strippings (de un à 12) avec du scotch.
Il est connu
depuis longtemps que l’application
d’un morceau de scotch ou de
sparadrap brutalement retiré
enlève les couches superficielles du
stratum corneum. La répétition
de cette opération sur une même
zone entraîne l’atteinte de
couches de plus en plus profondes. Il est
possible de définir ainsi un stripping superficiel (doux), moyen ou
profond. Chacun est
quantifiable par la mesure de la perte cutanée
hydrique et de la résistivité
électrique après stripping. Chaque
exfoliant a donc par cette
méthode une activité mesurable. La perte
hydrique induite est très
rapidement mesurable et est parallèle à la
profondeur de l’action de l’exfoliant.
Ces travaux sont
expérimentaux et ne sont pas
repris pour les revendications des
produits exfoliants. La simple
présence de l’ingrédient est suffisante
pour justifier son
utilisation.
CONSÉQUENCES CLINIQUES
L’effet clinique constaté
après une exfoliation superficielle s’explique
de plusieurs façons :
– le coup d’éclat est dû à l’élimination
des couches cornées les plus
superficielles, ce qui change
le rendu de la peau à la lumière ;
– l’effet éventuel sur les
minirides s’explique par une petite
hyperplasie épidermique et par
un oedème inflammatoire très
modéré qui estompe le relief
habituel de la peau ;
– nous discuterons plus tard
des effets thérapeutiques sur l’acné.
Cet effet clinique
compréhensible par les modifications provoquées
par l’exfoliation a été
démontré par deux études [11, 12]. En particulier,
la profilométrie de la surface
cutanée montre que cette surface se
régularise avec disparition de
petites rides après application de
l’exfoliant. Les observations
au microscope électronique à balayage
rendent bien compte du lissage
obtenu par l’exfoliation (fig 1A, B).
Les résultats obtenus
dépendent de la puissance exfoliatrice de la
substance étudiée.
Substances exfoliantes
en dehors
des acides
alphahydroxyacides
Nous parlons, dans ce paragraphe,
des matières premières qui sont
la partie active du produit
fini.
Elles sont nombreuses. Nous ne
pouvons pas être exhaustifs ici.
Il faut distinguer l’exfoliation
par procédé physique (ou mécanique)
ou par procédé chimique. Nous
en présentons ici quelques-unes et
discutons ensuite des éléments
qui vont présider au choix du
formulateur qui conçoit le
produit exfoliant.
SUBSTANCES PHYSIQUES OU
PROCÉDÉ MÉCANIQUE
Ce sont les plus utilisées.
Elles sont multiples, naturelles ou
synthétiques. Nous allons en
détailler quelques-unes.
¦ Substances physiques d’origine
naturelle [2, 4, 5, 6, 7, 9]
Ce sont les substances le plus
fréquemment employées.
Il peut s’agir de noyaux de
fruits broyés (abricot, noisette et pêche
en particulier), des
concrétions de silice formées à l’intérieur de
variétés particulières de
bambous, des algues riches en silice (les
diatomées) et de la pierre
ponce broyée.
L’étude de ces poudres au
microscope montre qu’elles sont en
général de forme irrégulière à
arête tranchante. Elles sont
précisément calibrées par le
passage à travers des tamis. Leur taille
est donc adaptée en fonction
des effets recherchés. Leur dureté est
variable en fonction de leur
provenance.
¦ Substances physiques d’origine
synthétique [3, 8]
Ce sont des microbilles de
polyéthylène.
Elles sont toujours
parfaitement rondes et régulières (fig 2). En
revanche, le diamètre obtenu
au cours de leur fabrication varie en
fonction des procédés. Le
formulateur a la possibilité de choisir la
taille la plus appropriée à
ses besoins.
De plus, certaines billes
peuvent être recouvertes d’un actif dont
l’action s’associe à l’effet
exfoliant des microbilles.
SUBSTANCES CHIMIQUES OU
PROCÉDÉ CHIMIQUE
Les substances chimiques
exfoliantes les plus utilisées sont l’acide
salicylique et les
alphahydroxyacides. Les alphahydroxyacides sont
traités dans un autre article.
1 Exfoliation chez l’homme
observée en microscopie électronique à balayage (´ 150).
A. Avant.
B. Après.
*A
*B
2 Microbilles de polyéthylène
observées en microscopie électronique à balayage.
A. × 3 500
B. × 1 000
*A
*B
Certains bêtahydroxyacides
sont exfoliants. Le plus connu et le plus
utilisé est l’acide
salicylique. Cet acide se trouve, à des
concentrations variables, dans
de nombreux produits antiacnéiques
et dans un certain nombre de
produits cosmétiques. Elle est même
la principale substance active
de certaines gammes. C’est un
kératolytique bien connu des
dermatologues. Sa concentration varie
en fonction des zones à
traiter et du taux légalement autorisé.
D’autres substances chimiques
sont utilisées par certains laboratoires
de cosmétique. Elles sont peu
nombreuses et d’apparition récente.
Elles sont souvent d’origine
végétale.
COMMENT CHOISIR LES ACTIFS
D’UN PRODUIT EXFOLIANT ?
Il s’agit bien évidemment d’un
travail complexe qui va dépendre
principalement du but
recherché.
Plus l’exfoliation se veut
importante et profonde, plus les particules
physiques choisies sont dures,
grosses et de forme irrégulière. Un
tel produit ne peut pas être
utilisé de façon quotidienne sur le
visage, mais est
particulièrement adapté pour les genoux et les
coudes.
Des substances physiques
régulières et moins dures, type
polyéthylène, sont préférées
pour une exfoliation douce,
superficielle, quotidienne.
L’utilisation d’une substance
chimique seule est fréquente (acide
salicylique à une faible
concentration ou autre bêtahydroxyacide).
Cependant, les associations d’exfoliants
physiques et chimiques ne
sont pas rares.
L’efficacité du produit
exfoliant terminé dépend ainsi du type de
l’exfoliant, mais aussi de sa
concentration. Plus elle est élevée, plus
l’exfoliation obtenue est
importante.
La composition exacte des
produits finis est normalement explicitée
sur le boîtage ; cependant,
sans une connaissance approfondie des
actifs, il n’est pas toujours
facile de reconnaître l’exfoliant
proprement dit, en dehors des
billes de polyéthylène et des noyaux
de fruit.
Différents produits
exfoliants
De nombreux produits sont
commercialisés avec une revendication
exfoliante sous des
appellations différentes. Chacune de ces
appellations correspond à une
galénique, donc à des modes d’action
et d’utilisation particuliers.
GOMMAGE
Il est principalement utilisé
sur le visage.
Les produits de gommage sont
des émulsions qui contiennent un
exfoliant chimique
(principalement acide salicylique,
bêtahydroxyacides ou
alphahydroxyacides) ou un exfoliant
physique composé de
microbilles petites et régulières.
L’application prolongée d’une
crème par massage avec le bout des
doigts sur la peau entraîne à
elle seule l’ablation des couches les
plus superficielles du stratum
corneum. Ainsi, certains gommages
ne contiennent pas de
substance exfoliante.
Quel que soit le mode d’action,
le gommage donne un stripping
doux et superficiel.
MASQUES NETTOYANTS
Ils sont indiqués pour le
visage.
Les masques nettoyants sont
des émulsions qui sont posées sur le
visage en une application
douce et laissées en place pour sécher. Ils
sont ensuite rincés à l’eau.
Leur mode d’action est double
:
– le massage prolongé rotatif
de l’application permet une exfoliation
superficielle ;
– le séchage de l’émulsion
enserre les couches superficielles du
stratum corneum qui sont
éliminées lors du rinçage.
Ils permettent donc un stripping doux et superficiel.
Le masque nettoyant type est
le masque à l’argile.
« SCRUBS » OU EXFOLIANTS À
BILLE
Ce sont les plus fréquents.
Ils sont utilisés pour le visage et le corps.
Ils contiennent des particules
qui paraissent rondes dans une
émulsion ou un gel. Ces
particules sont appelées billes ou
microbilles. Nous avons vu les
différents composants possibles.
Certains produits associent
substances physiques naturelles et
synthétiques, d’autres des
substances physiques et des substances
chimiques (en particulier l’acide
salicylique ou des
alphahydroxyacides).
De nombreux produits
contiennent des billes colorées et ainsi
visibles si elles sont
formulées dans un gel translucide. Les billes se
sentent sous le doigt. Leur
taille et leur dureté varient et peuvent
s’apprécier au toucher. En
revanche, leur forme exacte et leur
régularité ne se voient pas
macroscopiquement. Certaines billes
portent à leur surface un
exfoliant chimique.
Leur mode d’action est double
:
– principalement mécanique : le passage des billes
agresse le stratum
corneum et détache ses couches
superficielles, voire moyennes ; en
fonction de leur dureté et de
leur forme, régulière ou non, leur action
est plus ou moins profonde ;
plus les billes sont dures, plus elles
sont irrégulières, plus elles
agissent profondément ; la concentration
des billes joue aussi un rôle
; plus elle est importante, plus
l’exfoliation est profonde ;
– parfois chimique : les produits qui contiennent
un exfoliant
chimique, soit dans l’émulsion,
soit à la surface des billes,
complètent l’action mécanique
par une réaction chimique exfoliante.
Le résultat obtenu va donc
dépendre des composants du produit. Il
s’agit le plus souvent d’un stripping moyen à profond, mais certains
produits qui contiennent des
billes petites et régulières permettent
un stripping doux.
TAMPONS OU DISQUES IMPRÉGNÉS
ET TISSUS
Ils sont utilisés sur le visage
et sur le corps.
Ce sont des éponges ou des
tissus imbibés de substances chimiques
exfoliantes.
Leur mode d’action est double
:
– mécanique : le frottement de l’application
entraîne un stripping plus
ou moins agressif en fonction
de la dureté et de la régularité du
matériau utilisé ;
– chimique : le dépôt de substances
exfoliantes complète l’effet
mécanique ; il s’agit le plus
souvent d’acide salicylique ou de
bêtahydroxyacide ou d’alphahydroxyacide.
Les éponges sont en général
assez agressives, l’exfoliation est donc
moyenne à profonde. Elles sont
surtout utilisées pour le corps.
Les tissus sont souvent
composés d’un matériau peu agressif, par
exemple de la soie. L’action
mécanique est donc très superficielle et
entraîne une exfoliation très
douce, fonction de la durée de
l’application. Ils sont en
général réservés au visage.
« PEEL OFF »
Ils sont principalement
utilisés au niveau du visage.
Il s’agit d’un masque qui se
pose sur le visage et se laisse sécher
plusieurs minutes. En séchant,
un film se forme qu’il faut ensuite
enlever. Le film est de type
polychlorure de vinyle (PVC) et adhère
à la surface cutanée. En l’enlevant,
l’utilisateur arrache les couches
superficielles du stratum
corneum. Ces produits ne contiennent pas
une des substances exfoliantes
classiques physiques ou chimiques
que nous avons vues, mais sont
des sortes de laque qui, lors du
séchage, laissent un film
plastique.
Leur mode d’action est donc
uniquement mécanique par ablation
de couches du stratum corneum.
Leur efficacité dépend du temps
de pose et du type de film
produit, mais en général il réalise une
exfoliation moyenne à
profonde.
« STRIPPING »
Ces produits sont en général
proposés pour le visage.
Il s’agit de collants type
sparadrap qui se posent sur la peau et
s’arrachent brutalement. C’est
le modèle qui est utilisé pour mesurer
et évaluer expérimentalement l’exfoliation
(cf supra).
Leur action est purement mécanique
par ablation des couches
supérieures du stratum
corneum. Ils entraînent une exfoliation
moyenne à profonde.
SEL
D’apparition récente, non
encore commercialisée en France au
moment de la rédaction de cet
article, une marque américaine
propose un produit à base de
sel de la mer Morte.
Ce produit est utilisé pour le
corps. L’utilisateur se frictionne en
insistant sur les zones
hyperkératosiques (coudes et genoux) pour
obtenir une exfoliation
importante. Il ne s’adresse pas
spécifiquement aux patients
psoriasiques.
ADDITIFS
Les produits exfoliants du
commerce ont souvent plusieurs
revendications associées. La
ou les substances actives exfoliantes ne
sont donc pas isolées, mais
associées à d’autres actifs. On retrouve
en particulier des substances
hydratantes, des matifiants ou des
dégraissants.
Pour prévoir l’indication et l’utilisation
d’un produit fini, il est donc
important d’en évaluer les
différents composants : leurs actions vont
se compléter.
Tous ces produits ont des conservateurs.
De plus, les exfoliants font
partie de gammes cosmétiques
où les notions de plaisir et
d’agrément sont importantes :
de nombreux produits contiennent
pour cette raison des parfums
ou des colorants.
Modes d’utilisation
Ils vont dépendre du type de
produits. Nous serons schématiques.
Il faut distinguer les
produits pour le visage et ceux pour le corps.
EXFOLIATION DU VISAGE
Les soins exfoliants du visage
sont nombreux. Leur utilisation
dépend de la peau des
utilisateurs et du résultat escompté.
Les gommages et les masques
nettoyants sont d’utilisation
quotidienne ou biquotidienne.
Ils prennent quelques minutes à être
faits et sont plus souvent
faits uniquement le soir, mais ils sont
suffisamment peu agressifs
pour qu’une application deux fois par
jour soit possible. Ils sont
utilisables pour tout type de peau.
Le rythme d’utilisation des
exfoliants à billes dépend de leur
efficacité, donc de leur
agressivité et de la peau de l’utilisateur. Les
sujets à peau fragile ne
peuvent pas utiliser quotidiennement ce type
de soin et ne doivent choisir
que des exfoliants à billes fines, douces
et régulières. Les exfoliants
les plus efficaces doivent être appliqués
une à deux fois par semaine.
Ils doivent être évités par les patients à
peau réactive.
Les tampons sont rarement
utilisés sur le visage. Ils sont à réserver
aux utilisateurs qui n’ont pas
une peau fragile et ne s’utilisent
qu’une à deux fois par
semaine.
Les tissus sont doux et
peuvent être en général utilisés
quotidiennement par tout
public.
Les peel off ne sont pas d’utilisation
quotidienne. Une à deux fois
par semaine est habituellement
le rythme adopté par les utilisateurs.
Les strippings s’utilisent en moyenne une
fois par semaine, souvent
sur les zones les plus
séborrhéiques du visage.
Certains produits, en
particulier les exfoliants les plus puissants,
entraînent parfois une
sensation de tension, voire parfois des
rougeurs pendant quelques
heures après leur application. Ils
nécessitent d’être suivis d’une
hydratation cutanée.
EXFOLIATION DU CORPS
La peau du corps est beaucoup
plus épaisse et moins fragile que
celle du visage, les
exfoliants utilisés sont donc bien plus puissants.
Les gommages et les masques
nettoyants ne sont pas utilisés dans
cette indication.
Les scrubs peuvent ici être d’usage
quotidien avec parfois des
produits spécifiques pour les
genoux et les coudes.
Les applications sur le corps
peuvent se faire tous les jours. C’est
d’ailleurs le principe du gant
de crin.
Les peel off et les strippings corporels n’existent pas.
Indications et
revendications
Il n’existe pas de travaux
scientifiques qui précisent les indications
de l’exfoliation. Nous avons
vu [1,
11] que
certains auteurs avaient
étudié les processus
physiologiques déclenchés par l’exfoliation et
que Loden [11, 12] avait constaté que la peau
était plus régulière après
un traitement exfoliant.
Les revendications des
exfoliants s’inscrivent dans deux domaines
principaux : l’acné et l’esthétique.
ACNÉ
La base de nombreux produits
vendus en parapharmacie ou en
grande surface pour traiter l’acné
est une substance exfoliante
physique ou surtout chimique,
en particulier l’acide salicylique.
Leur efficacité est réelle sur
de petites acnés débutantes. Elle est en
revanche beaucoup plus
discutable dans les acnés plus importantes.
L’utilisation régulière de
gommage ou de scrub par les patients
acnéiques est-elle utile ? Il
est difficile de répondre. En cas de prise
de traitement potentiellement
irritant local ou général, ils sont à
déconseiller car ils
augmentent le risque d’irritation. Ils ont, sinon,
un rôle pédagogique pour
apprendre à l’adolescent l’importance
d’une toilette régulière.
Les strippings sont principalement conçus
pour cette indication. Ils
enlèvent les comédons. Le
résultat est immédiat ; il ne s’agit en
aucun cas d’un traitement
spécifique de l’acné, mais d’un traitement
adjuvant.
INDICATIONS ESTHÉTIQUES
Les revendications sont
nombreuses : coup d’éclat, nettoyage en
profondeur, lissage de la
peau, etc.
Nous avons vu que le lissage
pouvait être mis en évidence
objectivement [11, 12]. Le nettoyage en profondeur
a-t-il un intérêt et
un sens ? Les études
effectuées sur des utilisateurs évaluant euxmêmes
les exfoliants ont mis en
évidence un coup d’éclat induit par
l’exfoliation.
À cette notion s’ajoute, pour
l’utilisation d’un exfoliant, la notion de
plaisir et de temps consacré à
soi.
Risques et sécurité
Nous avons dit que les
résultats des exfoliants étaient mal évalués ;
en revanche, les règles de
sécurité, de conservation et d’hygiène sont
parfaitement respectées par
les fabricants.
Le risque d’allergie
potentielle existe comme pour tout produit
topique. Les produits utilisés
ne sont pas particulièrement à risque
pour l’allergie. Il faut
cependant, en cas de réaction, bien différencier
l’allergie vraie d’une
irritation possible en cas de peau fragile ou
d’utilisation trop fréquente d’une
formule très exfoliante.
Une question théorique est
parfois soulevée. L’exfoliation entraîne un
recrutement des cellules
souches de la couche basale épidermique. Ces
cellules souches sont-elles
inépuisables et existe-t-il un risque d’arriver
à une agénésie épidermique par
épuisement de la couche basale et
impossibilité de réparation de
l’exfoliation naturelle ou provoquée ?
Cette question a été évoquée
pour le psoriasis et actuellement aucun cas
de patients psoriasiques très
âgés ou grands utilisateurs d’exfoliants n’a
présenté de pathologie par
épuisement cellulaire. De plus, l’historique
des pratiques d’exfoliation
nous rassure sur l’efficacité et la sécurité
d’utilisation de ces
pratiques.
Conclusion
Les exfoliants sont nombreux,
agréables lors de leur utilisation et donc
largement employés.
Ce terme unique regroupe, en
fait, de nombreux produits de
composition et d’indication
différentes.
Leur utilisation est
intéressante pour leur effet de lissage sur les rides et
dans l’acné.
Références
[1] Corbin A. Lemiasmeet la jonquille. L’odorat et l’imaginaire
social. Paris : édition Aubier, 1982
[2] Documentation de CEP, groupe Solabia, 29, rue
Delizy,
93698 Pantin cedex
[3] Documentation sur Flo-beads, produits fabriqués par
Sumitomo Sika (Japon)
[4] Documentation de Alban Muller International. 212,
rue de
Rosny, 93106 Montreuil cedex
[5] DocumentationdeEyraudSA,5,ruedela Poudrière,69001
Lyon
[6] Documentation de Greentech SA, Biopôle Clermont-
Limagne, 63360 Saint-Beauzire cedex
[7] Documentation de Lipo Chemicals Inc, 207 19th Avenue
Paterson, NJ 07504, USA
[8] Documentation de Ichamaru Pharcos Co, Ltd POBox 11,
Takatomi, Gifu 501-21 Japon
[9] Documentation du laboratoire industriel de
biologie,4 bis,
avenue Alexandre-Dumas, BP 5, 95230 Soizy-sous-
Montmorency
[10] Elias PM. The stratum corneum revisited. J Dermatol 1996 ;
23 : 756-768
[11] Loden M. Biophysical properties of dry atopic and
normal
skin with special reference to effects of skin care
products.
Acta Derm Venereol [suppl] 1995 ; 192 : 3-48
[12] Loden M, Bengtsson A. Mechanical removal of the
superficial
portion of the stratum corneum by a scrub cream:
methods for the objective assessment of the effects. J Soc
Cosmet Chem 1990 ; 41 : 111-121
[13] Special symposium proceedings about the stratum
corneum. J Invest Dermatol Symp Proc 1998 ; 3 : 69-184