Introduction
De nouveaux traitements
capillaires chimiques ou physiques
arrivent sans cesse. Ils
peuvent être principalement responsables
d’allergie ou d’irritation du
cuir chevelu ou des régions voisines, et
d’altération ou de chute des
cheveux. Plus rarement, des effets
systémiques sont décrits :
mutagénicité ou toxicité.
Effets indésirables
allergiques
Trois types de produits sont
responsables de la majorité des
allergies : les teintures
capillaires à base de paraphénylène diamine
(PPD) et ses dérivés, le
glycéryle monothioglycolate (GMTG) des
permanentes acides et le
persulfate d’ammonium utilisé dans la
décoloration.
TEINTURES CAPILLAIRES [37]
¦ Teintures permanentes
par oxydation
Eczéma allergique de contact
La PPD est le produit le plus
souvent responsable. Le tableau I
compare les fréquences des
sensibilisations à différentes teintures
permanentes chez des «
clientes » italiennes et des coiffeurs
finlandais. Dans ces deux
catégories de population, les pourcentages
sont curieusement comparables.
L’eczéma aux teintures est
responsable chez les utilisatrices d’un
eczéma très aigu
vésiculosuintant du cuir chevelu, du visage, du
cou et des oreilles, qui peut
parfois diffuser aux bras et au tronc. Les
signes sont parfois plus
discrets, limités à un eczéma sec des
paupières ou une irritation du
cuir chevelu. L’oedème peut parfois
être monstrueux, empêchant l’ouverture
des paupières (fig 1). Des
allergies par procuration sont
parfois notées chez les conjoints ; dans
ces cas, un aspect nummulaire
est fréquemment observé.
Chez les coiffeurs, l’eczéma
prédomine sur la main gauche entre
l’index et le médius et sur
les faces dorsales des phalanges des trois
derniers doigts (la mèche à
teindre est tenue entre l’index et le
médius).
Le diagnostic est réalisé par
un test épicutané avec de la PPD à 1 %
dans la vaseline. Cet
allergène comporte un risque non négligeable
de sensibilisation active, si
bien que la pratique systématique de ce
test sans orientation clinique
n’est pas à conseiller [28, 33]. Il sera
intégré dans une batterie «
coiffure » plus large.
Des allergies croisées peuvent
être constatées avec de nombreux
produits substitués en « para
» : acide para-aminobenzoïque,
Tableau I. – Fréquence
des sensibilisations à différentes teintures permanentes
chez des clientes
italiennes et des coiffeurs finlandais.
Clientes (Guerra) [27] Coiffeurs (Leino) [36]
PPD 7,3 % 7,7 %
O-nitro-p-phénylène
diamine
4,6 % 4,4 %
paratoluène diamine 4,6 % 6,9
%
para-aminodiphénylamine 4,2 %
2,9 %
PPD : paraphénylène diamine.
colorants azoïques
vestimentaires et peut-être alimentaires,
sulfamides antibactériens,
hypoglycémiants ou diurétiques,
anesthésiques locaux
(procaïne, benzocaïne, tétracaïne, butacaïne) [50].
Les accoupleurs sont plus
rarement en cause. Des cas d’allergie à la
résorcine [60] et au 2,7-dihydroxynaphtalène
(CI 76645 ou naphtalène
diol-2,7 [16]) ont été rapportés.
Manifestations inhabituelles
Les dermites de contact à la
PPD peuvent revêtir des aspects
inhabituels :
– érythème polymorphe [57] ;
– réaction allergique
hypertrophique suivie par une leucodermie [49] ;
– leucodermie observée surtout
sur les sujets pigmentés, confinée à
la zone de contact [7, 10] ;
– dermite de contact
lymphomatoïde.
Hypersensibilité immédiate [22, 39, 45]
La PPD et la PTD (paratoluène
diamine) ont été responsables
d’urticaire de contact, d’asthme,
de rhinite et même de choc
anaphylactique. L’open patch test peut être négatif. Le test de
provocation est déconseillé
car dangereux. Le prick test avec la
teinture doit être réalisé
avec de fortes dilutions. Les pricks avec les
composés séparés (PPD ou PTD)
montrent une réaction seulement
s’ils sont oxydés par le
peroxyde d’hydrogène.
¦ Teintures
semi-permanentes
Elles font appel
essentiellement à des produits de type nitrobenzène
auxquels s’ajoutent des colorants azoïques ou anthraquinoniques.
Les colorants azoïques peuvent
se dégrader pour libérer de la PPD
ou un dérivé para par rupture
du pont azoïque. Les teintures
anthraquinoniques ont
également une parenté chimique avec la PPD
et peuvent donc avoir avec
elle une réactivité croisée.
Les allergies aux teintures
semi-permanentes sont rares. Elles
peuvent prendre l’aspect d’un
psoriasis du cuir chevelu ou d’une
dermite séborrhéique. Le
4-amino-3-nitrophénol [8] a provoqué un
eczéma sévère ayant nécessité
une corticothérapie générale.
Le Basic Blue 99 (CI 56059, arianor steel blue) est une aminocétone
appartenant à la classe des
naphtoquinone-imines. Il a une
coloration bleu-vert terne. Il
est présent dans des lotions et des
shampooings. Il a été
responsable d’un eczéma du scalp, du front et
des paupières, et d’une chute
de cheveux. Plusieurs publications
l’ont impliqué dans des
réactions d’hypersensibilité immédiate :
urticaire de contact,
conjonctivite et rhinite chez des coiffeurs,
urticaire du scalp, du tronc
et des membres chez une utilisatrice trois
jours après l’application de
la lotion et ayant persisté plusieurs
semaines [30, 61].
¦ Teinture végétale :
henné [17, 24]
Le henné est obtenu à partir
des feuilles séchées du Lawsonia
inermis (famille des
Lythracacées). Il donne un colorant orangé vif,
la lawsone
(2-hydroxy-naphtoquinone) qui est très soluble dans
l’eau. Le henné est utilisé
dans des shampooings et des
conditionneurs. Il sert à
teindre les mains et les pieds chez certaines
populations. Il filtre les
rayons ultraviolets A (UVA), il a une action
antimycosique et
tuberculostatique chez la souris.
Il est peu allergisant.
Toutefois, il a provoqué des asthmes, des
angio-oedèmes, des urticaires
et des eczémas de contact. Certaines
préparations à base de henné
peuvent contenir de faibles
concentrations de PPD [23]. Il a été décrit des
insuffisances rénales
aiguës et des nécroses
tubulaires, de mécanisme inconnu, quelques
heures après l’application de
henné.
¦ Teinture métallique :
acétate de plomb [15]
Elle utilise une solution d’acétate
de plomb, de la glycérine et du
soufre en suspension. Les sels
de plomb incolores se transforment
en oxydes et sulfures de
couleur sombre. Les inconvénients sont : la
nécessité d’assurer un
traitement d’entretien deux fois par semaine,
d’exceptionnelles réactions
allergiques et l’impossibilité de faire des
permanentes sous peine de
casser les cheveux. Si la concentration
en plomb est basse, le risque
de surcharge est faible ; l’application
sur peau lésée est toutefois
déconseillée.
¦ Persulfate d’ammonium [31]
Il est ajouté au peroxyde d’hydrogène
pour obtenir les tons les plus
clairs (blond platine). Il est
fréquemment en cause dans les
dermatoses professionnelles du
coiffeur (12,8 % pour Timo Leino).
Chez les clients, il est
beaucoup plus rarement impliqué [58].
Le persulfate d’ammonium est
surtout responsable de réactions
d’hypersensibilité immédiate :
urticaire de contact, urticaire
généralisée, angio-oedème,
asthme, syncope. Des réactions
d’eczémas sont plus rarement
décrites.
SHAMPOOINGS
Le shampooing étant rapidement
rincé, son temps de contact sur la
peau est limité ; de ce fait
les allergies sont considérées comme peu
fréquentes. Les réactions les
plus fréquentes sont de nature irritative
sur le visage, les paupières,
le cuir chevelu et la nuque. Plusieurs
types de composés peuvent être
impliqués : les parfums comme
dans tout cosmétique, les
conservateurs, les tensioactifs, les
antipelliculaires et les
conditionneurs dont la mise en cause est plus
récente.
¦ Conservateurs
La plupart des conservateurs
présents dans des shampooings ont
été responsables d’eczéma.
Celui-ci siège avant tout sur le front, la
nuque, les sillons
rétroauriculaires et le cuir chevelu. Les produits
responsables sont :
formaldéhyde, conservateurs libérateurs de
formol (imidazolidinylurée,
diazolidinylurée), Kathon CG,
dibromodicyanobutane,
phénoxyéthanol, antioxydants (BHA
[butylhydroxyavisol], BHT [butylhydroxytoluène],
tertiairebutylhydroquinone)
[34], parabens [12], chloroacétamide [6] et captan
(conservateur du Selsunt et antifongique utilisé dans
l’agriculture) [1].
¦ Tensioactifs
Cocamidopropylbétaïne [3, 4, 5, 13, 19, 46, 55]
C’est un surfactant amphotère
très utilisé dans de nombreux
cosmétiques. On la retrouve
dans des shampooings, mais aussi des
1 Eczéma oedémateux
à la paraphénylène diamine
(PPD).
crèmes, des laits nettoyants,
des produits de rasage, des traitements
antiacnéiques, des
démaquillants pour les paupières, des bains
moussants, des dentifrices,
des déodorants, des liquides pour les
cheveux et dans des teintures
capillaires. Elle appartient au groupe
des bétaïnes, qui ont l’inconvénient
d’être moins moussantes que
d’autres surfactants et d’être
plus chères, mais qui ont l’avantage
d’être moins agressives pour
la peau, peu irritantes pour les yeux et
d’avoir une activité
antibactérienne.
L’allergène responsable ne
semble pas être la cocamidopropylbétaïne
pure, mais un des ses agents
de synthèse : la 3-diméthylaminopropylamine
(DMAPA), qui persiste comme
impureté dans
le produit fini. La DMAPA est
responsable de dermites de contact
du scalp et du visage évoquant
une dermite séborrhéique (fig 2), et
d’eczéma du creux des mains
(où le shampooing est concentré). La
sensibilisation est accrue par
l’association à des tensioactifs
anioniques (laurylsulfate de
sodium). La DMAPA serait également
l’allergène d’autres bétaïnes
(alkylamidosulphobétaïne).
Cocamide DEA et lauramide
DEA [18]
La cocamide DEA (ou coconut
diéthanolamide) et la lauramide DEA
(ou acide laurique
diéthanolamide) sont des surfactants non
ioniques qui augmentent la
viscosité et stabilisent la mousse. Elles
sont présentes dans des
shampooings, des savons et des
cosmétiques. Elles ne donnent
pas de réactivité croisée avec la
cocamidopropylbétaïne. Elles
ont été responsables d’allergies de
contact qui se sont
manifestées par l’aggravation d’un psoriasis, un
eczéma du visage, des
paupières et des mains.
Disodium ricinoleamido
MEA-sulfosuccinate [56]
Le disodium ricinoleamido
MEA-sulfosuccinate (monoéthanolamide)
est un surfactant anionique
présent dans de nombreux
produits pour les cheveux,
notamment des shampooings et des
conditionneurs. Comme la
cocamidopropylbétaïne, il tend à
remplacer le lauryléther
sulfate, en raison de son moindre pouvoir
irritant. Une réaction d’eczéma
très exsudative sur le scalp, le front
et la nuque ayant persisté
plus de 15 jours, lui a été attribuée.
Laurylsulfate de sodium
Il est plus irritant qu’allergisant.
Il faut savoir que certains fabricants
conservaient le laurylsulfate
de sodium avec du formaldéhyde, qui
de ce fait pouvait se trouver
dans le produit fini.
Éthersulfate de lauryle
Un cas d’allergie à ce composé
présent dans un shampooing a été
signalé.
¦ Antipelliculaires
La pyrithione zinc (zinc
2-pyridinéthiol 1-oxyde) est beaucoup
utilisée dans des shampooings
ou lotions antipelliculaires. Elle a une
action fungicide et
bactéricide. Plusieurs cas d’allergie à ce produit
ont été rapportés [25].
Elle a été impliquée récemment
dans le déclenchement d’un
psoriasis pustuleux généralisé
[43].
CONDITIONNEURS [20, 44]
Les conditionneurs sont
présents dans des shampooings ou dans
des crèmes après-shampooing.
Ils contiennent des corps gras, des
silicones, des ammoniums
quaternaires et des protéines hydrolysées
de collagène, de placenta, de
lait, d’oeufs, de soie, de soja, etc. Ces
protéines pénètrent dans la
tige pilaire et s’allient à la kératine
abîmée pour réparer les
cheveux cassés et pour donner du gonflant
à la chevelure.
Depuis 1990, la Crotéine Qt (un mélange d’ammonium
quaternaire :
stéaryltrimonium hydroxyéthyl
et d’hydrolysats de collagène, est
impliquée dans des
manifestations d’hypersensibilité immédiate :
urticaire aiguë de contact des
mains et du scalp après un
shampooing, conjonctivite,
angio-oedème, urticaire généralisée et
bronchospasme. Les patients
porteurs de dermatite atopique, surtout
du visage et des mains,
constituent un groupe particulièrement à
risque pour le développement
de telles réactions.
Un conditionneur capillaire à
la banane a été responsable d’angiooedèmes
chez une patiente également
allergique au latex. Les
cosmétiques à base de bananes
doivent être évités chez les
allergiques au latex en raison
des allergies croisées [51].
PERMANENTES
La permanente à chaud est
maintenant tombée en désuétude, elle
pouvait provoquer des brûlures
chimiques responsables d’alopécie
cicatricielle. Elle est
remplacée par les permanentes à froid, acides
ou alcalines.
La permanente à froid alcaline
est la plus répandue en France. Elle
utilise le thioglycolate d’ammonium
et est neutralisée ensuite par le
peroxyde d’hydrogène. Elle est
exceptionnellement allergisante, elle
est plus souvent responsable
de réactions irritatives.
La permanente à froid acide
est la plus récente. Elle utilise le GMTG.
Elle est très allergisante. C’est
la première cause de dermite de
contact chez les coiffeurs (19
% en moyenne de patch-tests sur neuf
centres européens) [21] (fig 3). La fréquence chez les
clientes est bien
moindre : 3,4 % pour Guerra en
Italie.
Cliniquement, l’eczéma au GMTG
chez les clientes est moins violent
que l’eczéma aux teintures :
lésions suintantes ou squameuses, très
prurigineuses, du cuir
chevelu, s’étendant parfois au cou mais
rarement au visage. Le GMTG
est présent plus de 3 mois dans les
cheveux après la permanente :
ceci explique la très longue durée de
ces allergies [40]. Chez les coiffeurs, la
manipulation de cheveux
anciennement permanentés, la
contamination de la table de travail
et des instruments par le GMTG
peuvent expliquer la persistance de
l’allergie même chez ceux qui
ne sont plus affectés aux permanentes.
De plus, le GMTG passe à
travers les gants en latex et en vinyl.
Face à la recrudescence des
allergies au GMTG, des permanentes
ester free à base d’acide thiolactique
ont été proposées. Il a été
toutefois décrit un eczéma des
mains à ce produit chez une
coiffeuse [54].
DIVERS
Le peroxyde d’hydrogène est
utilisé dans les teintures permanentes,
dans les décolorations et dans
la neutralisation des permanentes.
Quelques cas rares d’eczéma à ce
composé ont été décrits [2]. Deux
cas d’allergie à la
brillantine ont été décrits ; dans les deux cas, les
colorants étaient en cause : solvent red 3 et DC yellow 11 [26]. Les
eczémas à la laque sont très
rares, la résine sensibilisante semble
2 Eczéma tête et cou à la
cocamidopropylbétaïne.
être une résine
cyclohexanone-formaldéhyde. Des produits destinés
à faire repousser les cheveux
sont parfois allergisants : minoxidil [48],
panthénol [52], herbes chinoises [35].
Effets indésirables
non allergiques
ANOMALIES DES CHEVEUX
¦ Chutes de cheveux après
permanentes
et décolorations
Certains patients se plaignent
d’une chute de cheveux survenant 2 à
5 jours après une permanente.
Il s’agit en fait de cheveux cassés. Si
la réduction est trop intense
ou si la neutralisation est incomplète, la
destruction excessive des
ponts disulfures aboutit à la fragilisation
du cheveu, voire au maximum à
son clivage complet (c’est le but
recherché avec les produits
dépilatoires). Les permanentes modifient
les propriétés des cheveux :
ils retiennent davantage l’eau, leur
résistance à l’étirement
diminue, leur surface est plus rugueuse, ils
s’abîment plus rapidement, ils
contiennent moins de cystine et
davantage d’acide cystéique.
La décoloration vise à oxyder
la mélanine sous l’action d’un oxydant
qui est en général du peroxyde
d’hydrogène. Le pigment étant situé
dans le cortex du cheveu, le
décolorant doit, pour l’atteindre,
traverser la cuticule et une partie
du cortex. Ce faisant, le peroxyde
d’hydrogène entraîne une
rupture par oxydation des ponts
disulfures qui fragilise le
cheveu, surtout s’il est mouillé. Des
décolorations répétées sont
responsables de cheveux fragiles,
cassants, ternes et poreux (le
diamètre des fibres augmente de 100 %
si elles sont mouillées alors
que celui de cheveux normaux
n’augmente que de 30 %). On
évitera d’associer aux décolorations,
sur ces cheveux poreux, les
permanentes et la chaleur.
¦ Chutes de cheveux après
un changement
de shampooing [32]
Il n’est pas rare que les
patients se plaignent d’une aggravation de
leur chute de cheveux lors des
lavages à l’occasion d’un changement
de shampooing qu’ils rendent
responsable. Les shampooings,
conditionneurs et autres
produits coiffants n’entraînent pas de chute
de cheveux. C’est le
changement d’habitudes cosmétiques qui rend
les patients particulièrement
attentifs à leur cuir chevelu. Une
calvitie déjà installée ou une
chute de cheveux physiologique
peuvent prendre une importance
nouvelle.
¦ Cheveux en « nid d’oiseau
» [38]
Il s’agit d’un trouble rare
caractérisé par des cheveux qui s’emmêlent
brutalement de façon
inextricable. Il se forme une grande masse de
cheveux enchevêtrés, pris en
masse, résistant à toutes les tentatives
de démêlage. Le premier cas a
été décrit sous le terme de « plique
neuropathique » par Le Page en
1884 chez une jeune fille de 17 ans
présentant des tendances
hystériques qui, pour l’auteur, étaient à
l’origine du phénomène.
Différentes circonstances déclenchantes ont
été rapportées depuis :
utilisation de shampooing (en particulier
cationiques appliqués
directement sur la chevelure sans dilution
préalable), friction au cours
du lavage, cheveux permanentés,
décolorés ou abîmés (non
coupés depuis longtemps). L’examen en
microscopie électronique à
balayage montre que les cheveux sont
soudés les uns aux autres et
forment une masse visqueuse
inextricable. Le processus s’apparente
au phénomène du feutrage.
La seule solution consiste le
plus souvent à couper les cheveux
emmêlés.
¦ Cheveux à « bulles »
Décrite par Brown et al [11] en 1986, cette altération se
caractérise par
la présence de bulles d’air à
l’intérieur du cheveu, secondaires à
l’exposition à des
températures élevées en particulier lors de
manoeuvres de séchage sur
cheveux mouillés. Les cas rapportés
concernent des femmes jeunes
et sont caractérisés par une alopécie
en plaque touchant les régions
pariétales ou occipitales. Les cheveux
sont cassés à 1 à 4 cmde leur
émergence. On retrouve constamment
la notion de traumatisme
capillaire : utilisation de séchoir chaud, de
bigoudis électriques, bains
dans des piscines chlorées, procédures
d’éclaircissement des cheveux.
L’examen des cheveux en
microscopie optique met en
évidence des bulles de taille variable à
l’intérieur du cheveu, qui
peuvent aller jusqu’à distendre la tige
pilaire. En microscopie
électronique à balayage, les tiges pilaires ont
un aspect en « gruyère » avec
disparition des cellules corticales et
de la moelle au niveau des
bulles. Il s’agit de bulles d’air produites
par un échauffement excessif
des cheveux [14]. Elles peuvent se
rencontrer chez des sujets
exempts de toute anomalie trichologique.
Quel que soit le type de cheveu,
les bulles sont reproductibles : les
températures nécessaires se
situent entre 175 et 215 °C. Les bulles
apparaissent en 5 minutes
lorsque la température dépasse 270 °C et
en 5 secondes lorsqu’elle
dépasse 300 °C. Sur cheveux mouillés, il
peut y avoir formation de
bulles à partir de 100 °C. Aucun
traitement n’est efficace. On
se contentera de couper les cheveux
abîmés afin d’éviter la
formation de fourches.
¦ Cheveux en « chapelet » [29]
L’agglomération de laques et
de gels sur les cheveux peut entraîner
la formation de nodosités le
long des tiges pilaires, leur donnant un
aspect moniliforme comme dans
le monilethrix.
¦ Trichorrhexie noueuse
Elle est caractérisée par l’existence
de renflements nodulaires le long
de la tige pilaire. L’anomalie
initiale est une perte localisée des
cellules de la cuticule. Les
fibres corticales ainsi mises à nu
s’effilochent et donnent lieu
à un renflement nodulaire qui ressemble
à deux pinceaux enfoncés l’un
dans l’autre. Les formes acquises sont
les plus fréquentes. Le
facteur déclenchant est traumatique, qu’il soit
3 Eczéma des mains au
glycéryle monothioglycolate
(GMTG) chez une coiffeuse.
A. Dos.
B. Paume.
*A
*B
physique (brossages excessifs,
tresses, exposition à la chaleur ou aux
ultraviolets,
trichotillomanie, grattage chronique) ou chimique
(shampooings, permanentes,
teintures). Cliniquement, il existe une
ou plusieurs mouchetures
blanches ou jaunâtres, adhérentes le long
des tiges pilaires, siégeant
le plus souvent sur la partie distale,
parfois sur la partie
proximale. Les ruptures des cheveux au niveau
des nodules peuvent aboutir à
une alopécie diffuse ou en « plaque ».
On distingue deux formes de
trichorrhexie noueuse acquise : la
forme proximale qui se voit
chez les sujets de race noire après des
années de défrisages répétés.
Elle réalise une alopécie localisée sur
les zones de friction, les
patients se plaignent de cheveux cassants
qui ne poussent plus. Le
traitement consiste à arrêter les défrisages
et à éviter les traumatismes.
L’alopécie peut mettre 2 à 4 ans à se
corriger, en fonction de l’apparition
de nouveaux cheveux anagènes.
La forme distale, elle, se
voit chez les Caucasiens et les Asiatiques.
Les nodules sont visibles sur
la partie la plus distale des cheveux
qui sont ternes. On retrouve
une histoire de coiffages excessifs, de
tractions et de permanentes
répétées. Les lésions sont réversibles si
les traumatismes capillaires
cessent.
¦ Cheveux verts [53]
La coloration spontanée des
cheveux en vert est un phénomène rare
qui se voit surtout sur les
cheveux blonds ou blancs. Elle est due à
un dépôt de cuivre qui peut
provenir d’une plomberie en cuivre,
d’une piscine javellisée ou traitée
par des algicides à base de cuivre.
On a rapporté des cheveux
verts après utilisation de shampooings
aux goudrons. L ’absorption du
cuivre par les cheveux est favorisée
par tous les oxydants qui
augmentent leur contenu en acide
cystéique anionique (décolorations,
permanentes, shampooings
alcalins). Deux traitements
ont été proposés : l’éthylène-diaminetétra-
acétique (EDTA) et la
pénicillamine en shampooing.
ALOPÉCIE CICATRICIELLE
Le syndrome du « peigne chaud
» correspond à une alopécie
cicatricielle prédominante sur
le vertex, secondaire à l’utilisation de
peignes chauffants après
application d’huile sur les cheveux pour
les défriser. Cette technique
n’est plus utilisée mais un aspect
identique a été décrit plus
récemment [42] après utilisation de
défrisants à froid à base de
thioglycolate de soude ou de
thioglycolate d’ammonium. Il s’agit
de jeunes femmes d’origine
antillaise qui ont une
alopécie cicatricielle touchant surtout le vertex,
mais qui peut être diffuse ou
s’étendre à la région frontopariétale.
L’alopécie survient dans un
délai variable après l’utilisation du
défrisant, allant de 2
semaines après la première application à
5 années de défrisages
répétés. En cas d’atteinte frontopariétale, il
semble y avoir des phénomènes
de traction associés. Le plus
souvent, les défrisants sont
mal utilisés, en particulier les temps de
pose ne sont pas respectés.
Histologiquement, il existe dans le derme
un infiltrat inflammatoire
périfolliculaire associé à une fibrose
périfolliculaire lamellaire
qui aboutit à une destruction progressive
des follicules. Aucune
repousse n’a été observée. Cependant, le rôle
déclenchant des défrisants
dans cette entité est discuté. Sperling [52]
a rapporté des alopécies
cicatricielles identiques cliniquement et
histologiquement chez des
hommes n’ayant jamais utilisé de
défrisant. Il parle de
syndrome de « dégénérescence folliculaire ».
La progression de l’alopécie a
été stoppée par un traitement
associant des cyclines per os
et un dermocorticoïde fluoré de
classe 2. Aucune repousse n’est
attendue de par la destruction
définitive des follicules.
MUTAGÉNICITÉ
Les shampooings aux goudrons,
et plus particulièrement au coaltar,
sont désormais interdits en
France. Ils contiennent en effet des
hydrocarbures aromatiques
polycycliques qui sont mutagènes et
cancérigènes. On a récemment
mis en évidence lors de l’utilisation
de shampooings au coaltar une
excrétion urinaire importante de
benzopyrènes et plus
particulièrement de 1-hydroxybenzopyrène [59]
qui augmenterait le risque de
cancer de vessie. Les avis sont
partagés [47]. En effet, l’utilisation du
coaltar est ancienne et il n’y a
pas eu jusqu’à présent plus de
cancers chez les atopiques et chez les
psoriasiques que dans les
populations témoins pour des durées et
des surfaces d’application
bien supérieures à celles de shampooings.
Les teintures capillaires ont
un effet mutagène in vitro. Toutefois, la
majorité des études
épidémiologiques n’a pas montré
d’augmentation importante du
risque de cancer. Il serait équivalent
à la consommation de deux
cigarettes par an ou de six cigarettes
dans une vie. Certaines études
ont relevé une petite augmentation
de syndromes myélodysplasiques
et de myélomes [41].
TOXICITÉ SYSTÉMIQUE DE LA
PARAPHÉNYLÈNE
DIAMINE [9]
Les intoxications aiguës par
ingestion de PPD au cours de suicides
sont graves. Deux heures après
l’intoxication, surviennent des
vertiges, des vomissements,
des myalgies intenses. Puis, de façon
caractéristique, un oedème du
visage, du cou et du pharynx s’installe
et diffuse rapidement au
larynx et aux voies aériennes supérieures.
L’oedème est fatal par
asphyxie si une trachéotomie n’est pas réalisée
en urgence. Il régresse en
quelques heures ou jours sans séquelle.
Les muscles sont constamment
atteints. Les myalgies sont intenses,
pouvant confiner à l’impotence
fonctionnelle. Les biopsies montrent
une nécrose qui témoigne de l’affinité
de la PPD pour le muscle
squelettique.
Une insuffisance rénale par
nécrose tubulaire aiguë survient vers
48 heures. Elle est provoquée
par la rhabdomyolyse massive. La
diurèse reprend le huitième
jour, la fonction rénale se normalise au
bout de 3 semaines.
Références
[1] Aguirre A, Manzano D, Zabala R, Raton JA, Diaz Perez
JL.
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