Séborrhée, acné

Physiopathologie
ANDROGÈNES ET SÉBUM
Le développement de la glande sébacée et son activité sont
directement sous le contrôle des androgènes déhydroépiandrostérone
(DHA), delta-4-androstènedione, testostérone et 5-alphadihydrotestostérone
(5-a-DHT).
Le mécanisme de leur action au niveau de la cellule sébacée est
maintenant bien compris. La testostérone libre pénètre dans la
cellule où elle est convertie en 5-a-DHT hormone active, sous
l’influence de la 5-alpha-réductase (5-a-réductase). Deux types de
5-a-réductase [3] ont été mis en évidence : le type 1 que l’on retrouve
dans la peau non génitale et particulièrement dans la glande
sébacée, et le type 2 dans la prostate et la peau génitale, bien que
certains travaux suggèrent aussi la présence du type 2 dans la
glande sébacée. La 5-a-DHT se lie à un récepteur cytosolique
spécifique des androgènes pour former un complexe « stéroïderécepteur
» qui pénètre dans le noyau et favorise la transcription de
certains gènes par liaison aux sites ADN (acide
désoxyribonucléique) puis la synthèse du sébum. Son affinité pour
le récepteur est plus grande que celle de la testostérone et,
contrairement à elle, elle ne peut être aromatisée en oestrogènes. Son
activité est donc purement androgénique.
S’il est évident que le mécanisme de l’hyperséborrhée pure relève
d’une hyperréceptivité, probablement génétiquement déterminée, de
la cellule cible aux androgènes circulants, il n’en est pas de même
de l’acné. Chez ces patients, il existe parfois [15] une augmentation
des androgènes plasmatiques (ovaire polykystique, bloc
surrénalien). L’acné peut être considérée comme le résultat d’une
dysfonction hormonale influencée par les époques de la vie sexuelle
ou certaines affections endocriniennes.
L’hyperséborrhée est retrouvée chez tous les patients acnéiques
(fig 1) d’autant plus intense que la maladie est plus grave [25]. La
composition du sébum (triglycérides, esters de la cire, squalènes) est
identique chez les patients acnéiques et chez les sujets normaux, à
l’exception d’une teneur moindre en acide linoléique [16]. Cette
déficience en acide linoléique se retrouverait dans les céramides de
l’épithélium folliculaire [23] le rendant hyperkératosique et plus
perméable aux acides gras libres (AGL) résultant de l’hydrolyse des
triglycérides du sébum sous l’influence des lipases sécrétées par
Propionibacterium acnes. Ces AGL seraient à l’origine du trouble de
la kératinisation de l’épithélium folliculaire qui prélude à la
formation du comédon, et contriburaient aussi à la réaction
inflammatoire après rupture du mur folliculaire.
1 L’hyperséborrhée est
présente chez tous les patients
acnéiques.

COMÉDON ET ACNÉ
Le comédon constitue la lésion élémentaire de l’acné vraie (fig 2)
permettant de la différencier des éruptions acnéiformes [24].
Il prend naissance dans l’infra-infundibulum, partie dermique du
follicule sébacé, dont la kératinisation normale est différente de celle
de l’épiderme, car constituée de kératinocytes fragiles, peu cohésifs,
se détachant facilement les uns des autres. Le premier signe
détectable dans l’acné est l’augmentation de la production des
cornéocytes qui deviennent anormalement adhérents entre eux et
s’accumulent pour former le squelette du comédon : ce phénomène
est appelé hyperkératose de rétention [10].
Trois types de comédons sont observés : le microcomédon, le
comédon fermé ou microkyste, le comédon ouvert ou « point
noir » [10].
Au stade initial du microcomédon les glandes sébacées ne sont pas
altérées. Elles deviennent plus petites avec l’augmentation de taille
du comédon. Ce sont les comédons fermés qui donnent naissance
aux lésions inflammatoires de l’acné : papules, pustules et nodules.
Le comédon fermé est constitué d’un sac de kératine et de lipides
s’ouvrant à la surface de la peau par un très petit orifice, empêchant
le contenu de s’évacuer à l’extérieur. Le mur épithélial du comédon
étiré, devient plus fin et finit par se rompre avec extrusion du
contenu dans le derme et réaction inflammatoire.
Les comédons ouverts sont rarement inflammatoires et constituent
probablement des lésions arrivées à maturité après être passées par
le stade de comédons fermés.
Buts de la cosmétologie
SOINS ANTISÉBORRHÉIQUES
Outre ses complications comme la dermatite séborrhéique ou l’acné,
l’hyperséborrhée donne à la peau un aspect brillant et inesthétique
et aux cheveux un aspect huileux et sale pour lesquels il existe une
réelle demande cosmétologique. La recherche s’oriente donc vers la
mise au point d’inhibiteurs non stéroïdiens de la 5-a-réductase de
type 1 actifs par voie locale [3] tels que certains acides gras
polyinsaturés, acide linolénique, ou certains cations, cuivre et zinc.
S’il est vrai que cette activité a été rapportée dans plusieurs
publications, il s’agit toujours d’études réalisées soit in vitro [9] ou in
vivo [7] chez l’animal, soit in vitro [20, 21, 22] sur peau humaine. Il
n’existe pas d’étude publiée valable mettant en évidence une
diminution significative et durable du taux d’excrétion sébacée chez
l’homme avec ces molécules par voie orale [5] ou locale.
TEST DE NON-COMÉDOGÉNICITÉ
Il est essentiel pour l’acnéique d’utiliser des cosmétiques non
comédogènes qu’il s’agisse des produits d’hygiène, de maquillage
ou des produits solaires.
L’oreille du lapin a été le premier modèle utilisé pour étudier la
comédogénicité des cosmétiques. C’est Adams [1], en 1941, qui a
montré le premier que des produits chimiques tels que les
hydrocarbones chlorés susceptibles d’entraîner des lésions acnéiques
chez l’homme, provoquaient des lésions d’hyperkératose folliculaire
sur le conduit auditif du lapin. La méthode a été reprise et affinée
par différents auteurs [6, 8, 11, 17] permettant d’établir le potentiel
comédogène de certaines matières premières ou de produits finis
(tableau I), selon des échelles variées (tableau II).
S’il est vrai que l’oreille du lapin n’est pas un modèle idéal, des
études ont montré qu’il existe une bonne corrélation entre les
résultats obtenus chez l’animal et chez l’homme [6]. L’oreille du lapin
est un modèle beaucoup plus sensible que la peau de l’homme au
2 Le comédon constitue
la lésion élémentaire de
l’acné.
Tableau I. – Échelle de comédogénicité de diverses matières premières
sur l’oreille de lapin (d’après Fulton et al) [8].
Matières premières Cotation (0 à 5)
Lanolines
Lanoline acétylée 4
Lanoline éthoxylée 3
Lanoline anhydre 2
Lanoline alcool 2
Surfactants et détergents
Lactate de myristyle (1) 5
Myristate d’isopropyle 5
Myristate de myristyle 5
Stéarate de butyle 4
Isostéarate d’isopropyle 5
Néopentanoate d’isostéaryle 3
Palmitate d’isopropyle 4
Oléate de décyle 3
PPG-2 propionate de myristyle 5
Laureth-4 (1) 4
Lauryl-sulfate de sodium 5
Différents pigments
Violet ultramarine (1) 0-1
Oxydes de fer 0-1
Carmin (1) 0-1
Hydroxyde de chrome (1) 0-1
Dioxyde de titane (1) 0-1
D et C Rouges (n° 2-36) 2-4
Ingrédients divers
Diméthyle octyl PABA 0
Glycérine 0
Propylène glycol 0
Soufre précipité (1) 0-2
Soufre colloïdal 3
Huile de castor sulfatée 3
Cétyl alcool 3
Oléyl alcool 4
Kaolin (1) 1
Hectorite (1) 1
Carbomer 940 (1) 0
Hydroxypropyl cellulose 1-2
Propylène glycol 300 1
Monostéarate de propylène glycol 4
(1) Matières premières utilisées pures ou diluées dans de l’huile minérale ou incorporées dans un gel alcoolique à
10 %.
PABA : para-amino-benzoic acid.
Tableau II. – Équivalence des échelles de comédogénicité (d’après
Durupt) [6].
Durupt (1985) [6]
Fulton (1984) [8] Morris (1983) [17]
Subjective Histologique
<2 0 0
Non comédogène Négative Négative
2 à 5 1-2 1
Légèrement comédogène Visible Légère
5 à 10 3-4 2-3
Comédogène Positive Modérée
> 10 5 4-5
Sévèrement comédogène Sévère Sévère

pouvoir comédogène d’une substance : si elle est faiblement
comédogène chez le lapin, elle a peu de chances de l’être chez
l’homme.
L’oreille du lapin reste actuellement le modèle utilisé pour le
screening des nouvelles molécules, tandis que la plupart des
laboratoires testent leurs produits finis sur l’homme selon des
protocoles variés. L’effet comédogène d’un produit dépend de
plusieurs facteurs : des matières premières (nature, concentration,
degré de pureté), des solvants (polaires ou non polaires), du
coefficient de partage au sein de l’émulsion, du type de cette
émulsion (huile dans eau ou eau dans huile), de la présence ou non
de pigments. Mais un produit irritant, un cosmétique occlusif ou
une émulsion eau dans huile ne sont pas forcément comédogènes.
MICROCHIRURGIE DE L’ACNÉ
Elle a pour but de retirer les lésions rétentionnelles, et
particulièrement les comédons fermés, qui sont à l’origine des
lésions inflammatoires de l’acné, et de mettre à plat les nodulokystes
douloureux et rebelles. Il est regrettable qu’elle ne soit pas réalisée
de façon systématique. Elle est essentielle car elle conditionne le
succès des traitements locaux ou systémiques ultérieurs, et permet
d’éviter des exacerbations parfois catastrophiques de la maladie,
comme cela a été décrit sous isotrétinoïne [14].
Elle nécessite une bonne préparation de la peau durant 2 à
4 semaines par des exfoliants (alphahydroxyacides ou trétinoïne)
afin d’être plus aisée à réaliser pour le praticien et moins
douloureuse pour le patient. La préparation aux alphahydroxyacides
peut permettre de réaliser avant la séance de microchirurgie, des
peelings à l’acide glycolique qui constituent une mesure adjuvante
très intéressante dans les acnés à prédominance rétentionnelle.
Outre des loupes grossissantes, des gants et des serviettes en papier
solides, le matériel doit comporter des lames de bistouri numéro 11
qui ont l’avantage d’être à usage unique, donc stériles et non
émoussées, et un tire-comédon utile pour extraire les kystes sur des
parties dures telles que le front, le nez et le menton. La cautérisation
des éléments rétentionnels se fait à l’acide glycolique au tampon,
celle des éléments inflammatoires à l’acide trichloracétique à 30 % à
l’aide du bistouri. Des pulvérisations d’eau thermale ou de soluté
cicatrisant (effet hémostatique, apaisant, cicatrisant) sont réalisées à
la fin de l’intervention et doivent être poursuivies durant 3 jours. Il
est recommandé de prévoir d’emblée le nombre de séances
nécessaires pour retirer tous les éléments rétentionnels et de réaliser
cette microchirurgie zone par zone ; cela permet de rapprocher les
interventions au maximum, et aux sujets sensibles d’appliquer une
crème anesthésiante sur une zone déterminée dans les heures qui
précèdent le rendez-vous.
Soins d’hygiène
TOILETTE SIMPLE
Son principe est d’enlever l’excès de sébum et les salissures de la
journée, sans dessécher ni irriter la peau, en respectant le pH cutané
et le film hydrolipidique de surface. Cela est d’autant plus important
que tous les traitements antiacnéiques sont par définition irritants.
¦ Savons [2]
Ils ne doivent pas être utilisés dans ce type d’indication.Tensioactifs
anioniques, ce sont des sels d’acides gras obtenus par saponification
d’une base sur des esters d’acides gras. Alcalins, ils s’hydrolysent
au contact de l’eau en libérant la base qui augmente le pH de la
peau normalement compris entre 5 et 6, et favorisent son
dessèchement excessif. La capacité tampon de la peau permet au
pH de revenir à la normale en une demi-heure. Parfois ce délai est
plus long, entraînant sensations de chaleur et brûlures, c’est l’effet
savon.
Certains savons « surgras », enrichis de sébum, lanoline et glycérol,
peuvent être intéressants pour la toilette des peaux très grasses et
épaisses [19] à condition d’être utilisés avec modération.
Les savons liquides antiseptiques n’ont pas d’utilité dans l’acné, car
ils n’ont pas d’effet démontré sur Propionibacterium acnes, et peuvent
à la longue détruire la flore normale de la peau. Ils doivent être
utilisés dans un but thérapeutique et ne sont pas recommandés pour
un usage quotidien dans une pathologie non infectieuse comme
l’acné.
¦ Pains [2] ou syndets (« synthetic detergents »)
Comme leur nom l’indique, ce sont des détergents synthétiques,
proches des savons, mais de fabrication plus complexe ce qui justifie
leur prix de revient plus élevé.
Ils contiennent des acides organiques faibles (acide lactique ou
tartrique) ce qui leur confère un pH proche de celui de la peau et
des émollients et adoucissants ce qui augmente leur tolérance. Ils
conviennent à la toilette quotidienne des peaux séborrhéiques et
acnéiques.
Ils existent sous forme solide (pain) ou liquide (gel moussant). Cette
dernière forme est celle de prédilection des adolescents.
¦ Laits, crèmes nettoyantes et compacts démaquillants
Les laits sont des émulsions huile dans eau [2]. La phase aqueuse est
la phase continue et représente 70 à 80 % de l’émulsion tandis que
la phase huileuse est la phase dispersée et ne représente que 20 à
30 %. Ce sont des nettoyants doux qui respectent le pH cutané et
sont préférés par certains aux syndets. Appliqués avec les mains ou
un autre support, ils émulsionnent les salissures et doivent être
rincés, à l’eau ou avec une lotion astringente qui peut contenir de
l’alcool (< 20 %) et des extraits végétaux riches en tanin (concombre,
sauge, citron, hamamélis, prêle), afin d’éliminer tout résidu sur la
peau.
Ils existent sous forme compacte, pouvant s’utiliser avec l’eau du
robinet, la phase aqueuse étant apportée par l’eau : l’émulsion
nettoyante se forme in situ sur la peau sous forme d’une crème au
lieu d’une mousse. Ils constituent une forme intermédiaire entre les
pains et les laits alliant l’agrément des uns à la douceur des autres.
Une nouvelle génération de produits, lait et lotion nettoyante, est
apparue sur le marché, ne nécessitant pas de rinçage, pour les peaux
particulièrement sensibles ayant des difficultés à supporter les
traitements antiacnéiques. Ils sont formulés de telle façon qu’ils ne
laissent pas de résidus sur la peau pouvant être irritants, les
salissures étant captées par la phase aqueuse elle-même absorbée
par le support, coton ou serviette en papier. Ils doivent satisfaire au
test de non-comédogénicité.
ADJUVANTS À LA TOILETTE
¦ Crèmes de soin spécifiques
Il s’agit toujours d’émulsions huile dans eau, qui doivent être non
comédogènes, dont le but est de compléter l’action des traitements
antiacnéiques, de lutter contre leurs effets irritants et de permettre le
maquillage.
En fonction de l’objectif à atteindre, on peut distinguer les crèmes à
visée :
– hydratante pour rétablir la souplesse de la peau et encourager
l’observance du traitement local ;
– apaisante et restructurante ;
– séborégulatrice pour freiner la sécrétion sébacée ;
– kératorégulatrice en complément d’un traitement antiacnéique
exfoliant ou non ;
– anti-inflammatoire ;
– antifongique pour lutter contre les lésions de dermatite
séborrhéique.
Les principaux constituants de ces crèmes sont indiqués dans le
tableau III.

¦ Patchs
Derniers-nés de la recherche cosmétologique, leur impact
publicitaire est grand sur les adolescents qui sont à l’affût d’une
solution miracle, instantanée et sans effet secondaire.
Malheureusement en matière de soin dermatologique le miracle
n’existe pas et les résultats semblent décevants.
Il en existe deux formes. Les patchs purifiants, à la manière des
masques « film », s’appliquent sur peau humide durant une
quinzaine de minutes et assurent une avulsion des impuretés
lipidiques et des comédons ouverts lors du retrait par une action
mécanique. Les patchs traitants, contenant des principes actifs
kératolytiques, apaisants, anti-inflammatoires voire antibactériens,
s’appliquent sur peau sèche et doivent être gardés toute la nuit.
Protection solaire
Le soleil constitue un réel problème lors de la consultation d’une
peau grasse ou acnéique. Dans la majorité des cas, il apporte à ces
patients un réel bien-être moral en améliorant extérieurement
l’aspect de la peau, qui devient beaucoup moins grasse, et en
séchant les lésions inflammatoires. Amélioration éphémère, suivie
d’une aggravation d’autant plus importante que l’exposition a été
intense et prolongée. Le soleil inhibe momentanément la sécrétion
sébacée qui s’intensifie après l’arrêt de l’exposition et accentue en
profondeur le phénomène d’« hyperkératose de rétention »,
responsable de la formation du bouchon corné. De plus, il est contreindiqué
lors de la poursuite des traitements antiacnéiques qui sont
tous plus ou moins photosensibilisants [4, 13]. Il convient d’expliquer
et de faire admettre ces notions au patient pour le traiter de façon
efficace. Cela impose l’utilisation systématique d’écrans solaires non
comédogènes, de coefficient 20 au minimum, à renouveler toutes les
2 heures, en association si possible avec le port de casquette ou de
chapeau et d’une chemise en cas d’acné du tronc. Pour ceux qui ne
peuvent se passer de bronzage, l’utilisation d’un autobronzant
peut être conseillée car la dihydroxyacétone n’est pas comédogène.
Là encore, la composition de l’excipient est à prendre en
considération.
Cas particuliers
RASAGE
Éternel problème de l’adolescent chez lequel l’apparition de la barbe
coïncide avec celle de l’acné, parallèlement aux bouleversements
engendrés par la puberté. Le rasage est un facteur d’aggravation de
l’acné et de l’irritation secondaire aux traitements. Il doit être le
moins fréquent et aussi peu agressif que possible, utilisant un rasoir
électrique plutôt que mécanique. Dans ce dernier cas, il existe des
mousses spécifiques pour peau acnéique, à base d’agents
antiseptiques et antifongiques (dont l’utilité reste à prouver) associés
à des agents hydratants et apaisants. Elles ont le principal
inconvénient d’être plus coûteuses que les mousses grand public.
MAQUILLAGE
Problème crucial de l’adolescente qui veut masquer pores dilatés et
lésions acnéiques et qui aggrave sa condition par l’utilisation de
produits non adaptés et comédogènes. C’est le cas de la plupart des
fonds de teints, à l’exception de ceux conçus spécialement pour peau
acnéique. Il est recommandé d’utiliser des crèmes teintées,
émulsions huile dans eau contenant des pigments minéraux tels
qu’oxyde de titane et oxydes de fer, et des poudres libres plutôt que
compactes, mises au point par tous les laboratoires de
dermocosmétologie très attentifs à ce problème et se donnant la
peine d’inscrire la mention « non comédogène » sur leurs produits
testés.
Tableau III. – Composition des crèmes cosmétiques en fonction de leur activité.
Activité Principes actifs
Hydratante Glycérine, sérine, urée
Constituants du NMF (lactate de Na, acides aminés, pyrrolidone, carboxylate de Na)
Apaisante et restructurante Vitamine E, insaponifiables d’origine végétale (maïs, avocat, soja, karité), extraits purs de calendula, phospholipides riches en acide linoléique,
acide 18-b-glycyrrhétinique
Anti-inflammatoire Eau thermale, cuivre, sulfate ou gluconate de zinc, biolysat hafnia, alpha bisabolol, allantoïne, phlorogine, acétate d’oleyle
Séborégulatrice et matifiante Acide c-linolénique, cuivre, zinc, vitamine B6 et B8, élubiol, kaolin, poudre de polyamide micronisé, polyméthyl métacrylates
Kératorégulatrice a-hydroxyacides, acide salicylique, a-bisabolol, allantoïne, phlorogine, acétate d’oleyle
Antifongique Piroctone olamine, succinate de lithium [12, 18]
NMF : natural moisturizing factor.

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