Introduction
Le maquillage du teint a
plusieurs buts : uniformiser le teint, cacher
les imperfections, modifier l’apparence,
embellir … Le but à
atteindre varie en fonction
des modes et des cultures. Ce geste fait
partie de la vie quotidienne
de nombreuses femmes.
Chaque femme a, à sa
disposition, de nombreux types de produits
qui existent pour mieux
répondre à sa demande.
Pour le médecin, le maquillage
du teint pose plusieurs questions.
Quels sont les composants des
maquillages ? Sont-ils toxiques ?
Quels sont les critères de
choix d’un maquillage ? Comment
l’utiliser ? Quelle est la
couvrance obtenue en fonction de la forme
galénique ? Un maquillage
peut-il aussi avoir des propriétés de
soin ?
Historique [1, 2]
L’utilisation du maquillage
est très ancienne, mais elle a varié au
cours des périodes de l’Histoire(1).
Des tubes de jonc contenant
une pâte de couleur ocre, probablement
à usage cosmétique, ont été
retrouvés au cours de fouilles dans des
grottes.
Le maquillage du teint dans la
Rome Antique était outré, blanc.
Il revient à la mode à partir
de la Renaissance. Des substances à
base de plomb étaient
utilisées pour éclaircir le teint. Potentiellement
toxiques, elles ont été
responsables de nombreux accidents. En
France, à partir du XVIIIe siècle, la fabrication des
produits
cosmétiques est placée sous le
contrôle de la Société royale de
médecine. Les composants
toxiques ont été ainsi rapidement
éliminés. Mais le maquillage
du teint est pourtant progressivement
abandonné au cours du temps.
L’histoire moderne du
maquillage du teint débute dans les années
1940, avec le développement du
cinéma. Max Factor mit au point
les premiers pancakes à Hollywood. Ils étaient
composés de pigments
concentrés et de corps gras
très épais. Adaptés aux besoins du
cinéma, ils n’étaient pas
pratiques pour une utilisation quotidienne
par le grand public. L’amélioration
progressive de leur composition
a conduit aux produits
actuels.
Peau et couleur du
teint
Comprendre le maquillage du teint
nécessite de comprendre les
phénomènes qui régissent la
couleur de la peau.
Quand la lumière arrive sur la
peau, trois phénomènes se produisent
simultanément :
– elle est réfléchie en
surface ;
– elle est absorbée par la
couche cornée et l’épiderme, puis
rétrodiffusée ;
– elle est absorbée par le
derme, puis rétrodiffusée.
La couleur du teint dépend
donc de plusieurs facteurs :
– la surface de l’épiderme :
les microreliefs vont altérer la diffusion
de la lumière ;
– l’épaisseur de l’épiderme
qui va modifier les phénomènes
d’absorption et de
rétrodiffusion ;
– l’état de l’hydratation
épidermique qui joue elle aussi un rôle sur
l’absorption et la
rétrodiffusion ;
– la quantité de pigments
épidermiques qui sont principalement du
carotène et de la mélanine ;
– l’irrigation du derme qui
joue un rôle sur l’absorption et la
rétrodiffusion dermique.
Les besoins que l’utilisatrice
a de son maquillage dépendent donc
de son état cutané ; les
résultats qu’elle peut en attendre, aussi.
Objectifs et impératifs
du maquillage
du teint
Ils sont nombreux et dépendent
de la mode. Nous les résumons. Il
faut distinguer les objectifs
du maquillage de ses impératifs qui le
rendent utilisable.
(1)Allérès D. L’histoire des produits cosmétiques. In : Industrie
cosmétique : Art, beauté,
culture. Édition Écinomia.
UNIFORMISER LE TEINT
Le teint du visage n’est pas
uniforme. L’application d’un maquillage
permet de le rendre homogène.
Un travail [6] a étudié les critères de
non-uniformisation du teint
après application du
maquillage. Les auteurs, par analyse de
microphotographies et
réalisation de moules, ont montré que le
maquillage était d’autant plus
hétérogène que la peau était
irrégulière. Les pigments s’accumulaient
au niveau des
imperfections cutanées et
donnaient ainsi un résultat cosmétique
inesthétique.
Ce travail souligne l’importance
de la préparation de la peau pour
obtenir un bon résultat
esthétique du fond de teint.
MASQUER LES IMPERFECTIONS
Le maquillage du teint se doit
de masquer les imperfections de relief
(petites rides) et les imperfections
du teint, en particulier les taches
pigmentées. En fonction de la
peau sur laquelle il est appliqué, il
doit donc être plus ou moins
couvrant pour cacher des lésions
pigmentaires ou vasculaires
parfois marquées (par exemple un
angiome plan).
ADHÉRER À LA PEAU
Le maquillage doit rester en
place le plus longtemps possible, sans
nécessité de retouches.
Certains maquillages tiennent en partie à
l’eau.
MATIFIER LE TEINT
Le désir de ne pas avoir la
peau qui brille est une constante actuelle.
Les produits de maquillage du
teint contiennent pratiquement tous
des huiles. Il est donc
nécessaire que ces huiles soient les moins
grasses possibles, voire
volatiles, ou soient absorbées pour ne pas
donner un teint brillant. Au
cours de la journée, la peau sécrète du
sébum : les produits dits «
matifiants » renferment des agents qui
absorbent ce sébum pour
empêcher la peau de paraître grasse.
TENIR TOUTE UNE JOURNÉE
Le maquillage se conçoit
aujourd’hui pour la journée. Certaines
femmes font quelques retouches
en cours de journée, mais il est
impératif que les soins du
matin suffisent.
GARDER UNE COULEUR CONSTANTE
La couleur doit rester fidèle.
Certaines couleurs, sur certaines peaux,
pour des raisons mal
expliquées, changent. Ce phénomène est
appelé le « virage de la
couleur ».
RÉPONDRE À DES CRITÈRES DE
MODE
Dans le maquillage, il existe
une recherche de plaisir,
d’embellissement et d’image
qui, bien évidemment, est très
influencée par la mode. En
fonction de l’époque et du pays, la
demande est différente.
Aujourd’hui, des produits nacrés sont
proposés dans les pays
occidentaux. Au Japon, les femmes cherchent
à éclaircir, voire à blanchir
au maximum leur teint.
ÊTRE D’APPLICATION FACILE
L’utilisation du maquillage se
fait de façon quotidienne et son
application doit répondre aux
impératifs de la vie actuelle : rapidité,
facilité d’application,
obtention d’un bon résultat facilement
reproductible jour après jour.
AVOIR UNE COSMÉTIQUE AGRÉABLE
Les premiers pancakes des années 1940 étaient épais
et créaient une
sensation d’emplâtre. D’énormes
progrès ont été réalisés. Les
produits actuels offrent une
cosméticité agréable et, une fois posés,
s’oublient.
ÊTRE TRAITANT
Une des attentes de l’utilisatrice
est l’association d’un soin traitant
et du maquillage du teint.
Certains produits sont hydratants,
d’autres contiennent des
filtres solaires ou sont dits « antiâge »
(cf infra).
NE PAS ÊTRE TOXIQUE
Ce point est évidemment
fondamental, mais recouvre plusieurs
domaines : ne pas être toxique
comme les maquillages de la
Renaissance à base de plomb,
ne pas être irritant. Les formulations
actuelles minimisent les
risques d’allergie. De nombreux produits
sont testés non comédogènes.
En conclusion, la nécessité de
répondre à tant de revendications
explique que la formulation du
maquillage du teint est un art
complexe de la forme
galénique, qui nécessite un savant dosage
entre de multiples
ingrédients.
Composants
Le choix des composants dépend
du produit que le formulateur veut
obtenir. Il doit choisir une
base pigmentaire, une base de
formulation, des additifs, des
conservateurs et un parfum(2) [1, 3].
BASE PIGMENTAIRE
Ce terme recouvre les pigments
colorés et les autres pigments. Le
mélange de ces différentes
substances permet d’obtenir l’ensemble
des couleurs utilisées dans le
maquillage du teint.
¦ Pigments colorés
Ce sont principalement des
oxydes de fer : oxyde de fer rouge,
oxyde de fer jaune et oxyde de
fer noir.
Certaines formules contiennent
une petite quantité de bleu
d’outremer.
¦ Autres pigments
Il s’agit principalement de
dioxyde de titane. Il est blanchissant. Le
dioxyde est très fin (0,2 à
0,3 μm de diamètre en moyenne). Le
dioxyde de titane a de plus un
fort pouvoir couvrant. Il est donc
très intéressant dans le
masquage de taches comme les angiomes.
Certaines formules contiennent
de l’oxyde de zinc comme agent
blanchissant, mais cette
substance est beaucoup moins utilisée
qu’auparavant.
BASE DE FORMULATION
Elle dépend du type de support
et des pigments cosmétiques que le
formulateur désire obtenir :
extrême fluidité, fraîcheur ou onctuosité
par exemple.
Pratiquement tous les
produits, quelle que soit leur forme galénique,
contiennent des corps gras.
Ces corps gras apportent un bon glissant
et un bon étalement de la
formule au moment de l’application sur la
peau. Mais de nombreux progrès
ont été faits dans le choix de ces
corps gras.
Les émulsions font très souvent appel à des
huiles volatiles (silicone
volatile). Ces composants
permettent une bonne application mais
s’évaporent rapidement. Il ne
reste pas sur la peau de film lipidique
brillant et disgracieux. En
contrepartie, ces produits sont moins
confortables.
Les fonds de teint compacts utilisent des cires et des
huiles
particulières qui évitent de
donner un aspect brillant.
La base des poudres libres ou compactes est bien évidemment de la
poudre. Il s’agit le plus
souvent de talc. Les poudres libres
contiennent peu ou pas de
corps gras. Ils sont nécessaires comme
liants dans les poudres
compactes. Ils apportent du confort, de la
douceur et du glissant lors de
l’application. Il s’agit d’huiles
végétales ou minérales, et
parfois des huiles appelées sèches (ce sont
aussi des silicones).
Les émulsions, qu’elles soient
eau dans l’huile ou huile dans eau,
nécessitent un émulsionnant. Cet
émulsionnant aide à régler la
(2) Dossier fond de teint. Fédération française de l’industrie et de
la parfumerie.
fluidité de la préparation.
Plus la fluidité est grande, plus l’étalement
est facile et rapide, mais
moins la couvrance est importante.
À part, les suspensions aqueuses ne contiennent pas ou très peu
de
gras. Elles posent souvent des
problèmes de conservation. Elles sont
parfois basées sur un
gélifiant qui aide à les stabiliser.
ADDITIFS
Ils sont nombreux. Leur
utilisation permet de mieux répondre aux
buts du maquillage du teint
que nous avons définis. Nous ne
pouvons être exhaustifs ici ;
nous les citons rapidement, en décrivant
leurs actions.
¦ Charges
On appelle charges des poudres.
Elles ne sont pas colorées. Les plus
utilisées sont le talc, des
amidons, l’argile, le kaolin, des poudres de
polymères (Nylont), des agents nacrants. Le
talc apporte une
douceur et un glissant à la
préparation. Le kaolin, les amidons,
l’argile et le Nylont sont matifiants. Les agents
nacrants donnent un
maquillage plus lumineux.
Certaines poudres de polymères
sont sphériques et creuses. Elles
allègent la préparation et
apportent une transparence au maquillage.
Les auteurs du travail que nous
avons déjà cité sur l’hétérogénéité
du maquillage après son
application, ont démontré que l’addition
de certaines charges à une
préparation donnée permettait un
meilleur étalement et ainsi
une meilleure uniformisation du teint [6].
Le choix des charges est donc
une étape fondamentale de la
formulation d’un produit de
maquillage.
¦ Actifs
Certains maquillages
revendiquent une efficacité soin. Ils
contiennent des actifs
spécifiques de leurs revendications : par
exemple, des agents hydratants
pour un maquillage hydratant, de
la vitamine E ou du rétinol
pour un maquillage dit « antiâge », des
filtres solaires pour apporter
une protection solaire quotidienne...
¦ Conservateurs
La plupart des produits de
maquillage nécessitent un ou plusieurs
conservateurs. Ils sont
choisis pour leur bonne tolérance.
¦ Parfums
De nombreux produits en
contiennent pour apporter un agrément
d’utilisation supplémentaire.
Différentes formes de
produits
de maquillage
Plusieurs types de produits
sont proposés. Ils répondent chacun à
des situations et des désirs
différents.
FONDS DE TEINT FLUIDES
Ce sont le plus souvent des
émulsions huile dans eau. Leur
consistance, leur fluidité,
leur qualité cosmétique sont adaptées par
l’addition des charges que
nous avons vues.
Les émulsions eau dans huile
sont plus rares. Elles permettent
éventuellement une application
uniforme et un meilleur étalement.
L’utilisation d’huiles
volatiles peut limiter l’effet gras et régler la
vitesse d’application.
Ces fonds de teint fluides
sont faciles d’utilisation. Leur pouvoir
couvrant est variable.
CRÈMES TEINTÉES
Ce sont des émulsions, en
général traitantes, hydratantes, où le
formulateur a ajouté des
pigments colorés. Le pouvoir couvrant est
faible.
FONDS DE TEINT COULÉS OU
COMPACTS COULÉS
Ce sont les descendants des pancakes initiaux. Ce sont des produits
anhydres composés de cires et
d’huiles, de pigments et de charges.
L’ensemble est chauffé, puis
est coulé dans une coupelle, avant
d’être refroidi. Leur
application à l’éponge permet de moduler leur
couvrance.
Le stick est une variante des compacts
coulés.
SUSPENSIONS AQUEUSES
Ne contenant pas de corps
gras, elles sont très légères, mais peu
couvrantes. Elles sont
actuellement peu utilisées.
POUDRES LIBRES
Constituées de poudres, de
pigments, avec peu ou pas de liant, elles
donnent un aspect velouté et
matifiant.
POUDRES COMPACTES
Elles sont constituées de
poudres et d’un liant (agents gras) qui
permet le compactage. Le
produit est compacté par l’application
d’une pression dans une
coupelle adaptée. Elles donnent le même
aspect matifiant et velouté au
teint. Elles sont d’utilisation plus
pratique que les poudres
libres.
APPLICATEURS
Ils dépendent du type de
produit considéré. Ils sont importants, car
ils doivent optimiser les
qualités intrinsèques de la formule.
– Les émulsions s’appliquent
au doigt.
– Les fonds de teint coulés
sont appliqués à l’aide d’une éponge.
– Les poudres libres
nécessitent un pinceau ou une houpette.
– Les poudres compactes sont
posées avec un pinceau, une éponge
ou une houpette.
PARTS DE MARCHÉ DES
DIFFÉRENTES FORMES
GALÉNIQUES
En 1998, en France, les fonds
de teint (fluides ou coulés)
représentaient 53 % des parts
de marché, les poudres libres ou
compactes 25 % et les crèmes
teintées 10 %. Les 12 % restants
comprenaient les blushs et d’autres produits non
précisés (source :
Fédération française de l’industrie
de la parfumerie).
Comment tester les
formules ?
La réalisation d’un produit de
maquillage du teint est complexe.
Les formules se doivent donc d’être
évaluées par de multiples tests
pour confirmer leur qualité de
sécurité, d’innocuité, ainsi que de
leurs qualités cosmétiques,
avant leur mise sur le marché.
Nous ne détaillons pas ici les
tests de conservation et de nontoxicité
qui sont impératifs, mais qui
ne présentent pas de
particularité pour les fonds
de teint par rapport aux autres produits
cosmétiques. De même, tous les
produits se doivent de subir des
tests d’usage sous contrôle
dermatologique pour vérifier leur bonne
tolérance.
TESTS SPÉCIFIQUES
Il n’existe pas actuellement
de tests reconnus par l’ensemble des
laboratoires de cosmétiques.
Chacun utilise une batterie pour vérifier
que le produit fini correspond
aux revendications initiales. Nous ne
pouvons donc donner ici que
des principes généraux. Les résultats
de ces tests permettent aux
fabricants de présenter précisément les
revendications de leurs
produits.
¦ Test de non-transfert
Le maquillage se doit de
rester sur la peau au cours de la journée et
ne pas se transférer sur d’autres
zones, en particulier les vêtements.
C’était un inconvénient majeur
des pancakes.
Le maquillage est appliqué
normalement et les sujets tests portent
des tissus blancs, avec
parfois des formes spécifiques pour détecter
au cours du temps le transfert
du maquillage sur le tissu. Le tissu
doit rester propre.
¦ Tenue de la couleur
L’objet de ces tests est
double : ils vérifient l’uniformité de la couleur
au moment de l’application et sa
tenue au cours du temps.
Ces tests reposent le plus
souvent sur la réalisation de photographies
avant le maquillage, tout de
suite après, puis après quelques heures.
Ces photographies sont
analysées par ordinateur.
L’uniformisation du teint est
facile à montrer par l’analyse des
photographies avant et après
maquillage. Le teint doit rester le plus
uniforme possible au cours du
temps.
Ces tests détectent le virage
de la couleur.
¦ Analyse sensorielle
Le maquillage est destiné à
des utilisatrices qui doivent être
satisfaites. C’est la raison
pour laquelle les grands laboratoires de
cosmétiques réalisent
systématiquement des analyses sensorielles
pour vérifier, en utilisation
réelle, les qualités de leurs produits.
Ces analyses prennent en
compte de nombreux critères. Nous en
citons quelques-uns :
– au moment de l’application :
le glissant, la facilité d’étirement et
la facilité d’uniformisation
du maquillage ;
– immédiatement après l’application
: l’aspect gras, l’effet poudre,
la matité, la couvrance, l’estompage
des imperfections, l’uniformité,
le caractère collant ou non,
le confort ;
– après une demi-journée : la
matité, la tenue et le confort.
Les critères étudiés varient
un peu en fonction du type de produit
testé. Leurs résultats sont
très importants dans l’évaluation d’une
formule et amènent parfois le
formulateur à la modifier.
AUTRES TESTS
D’autres tests sont effectués,
fonction des revendications spécifiques
à un produit. Nous ne pouvons
tous les citer. Nous donnons donc
juste un exemple.
La présence de dioxyde de
titane dans les formules entraîne une
certaine photoprotection
contre les ultraviolets (UV) B de tous les
produits de maquillage du
teint. L’indice photoprotecteur est
d’environ 4-5. Mais aujourd’hui,
certaines firmes ont la volonté de
proposer des fonds de teint à
effet photoprotecteur. Les indices de
protection UVB et parfois UVA
sont alors mesurés et mentionnés.
Comment choisir et
utiliser
un maquillage ?
C’est une question personnelle
dont la réponse s’appuie sur des
critères subjectifs.
Cependant, quelques grands principes sont
souvent retrouvés.
PRÉPARER LA PEAU
Un bon maquillage se fait sur
une peau lumineuse, bien hydratée.
Cette notion est fondamentale.
Nous avons d’ailleurs vu que le
maquillage pouvait avoir
tendance à s’accumuler au niveau des
irrégularités cutanées. L’obtention
d’une bonne hydratation favorise
donc l’uniformité du teint, en
évitant certaines aspérités [6].
Cette préparation consiste en
l’application d’une crème hydratante
avant la pose du maquillage. C’est
la base.
Dans l’idéal, 5 à 10 minutes
séparent la pose de base du maquillage
proprement dit.
Un maquillage hydratant ne
dispense pas d’une base.
CHOIX PROPREMENT DIT
Il est multifactoriel.
¦ Type de peau
Il est important d’adapter le
produit au type de peau de l’utilisatrice.
En cas de peau sèche, un fond
de teint hydratant ou une crème
teintée hydratante
représentent le meilleur choix.
En cas de peau grasse, un
produit matifiant ou une poudre
conviennent mieux. Certains
produits contiennent des astringents
qui participent au bon
résultat cosmétique.
¦ Effet recherché
En fonction de l’effet
recherché, le maquillage est différent.
Pour masquer un angiome, le
choix porte sur un maquillage très
couvrant.
Il existe aujourd’hui des
maquillages de fête qui sont pailletés.
En général, les fonds de teint
sont utilisés pour uniformiser le teint.
Ils sont le plus souvent
suffisants. Mais parfois, un correcteur de
teint est utile en complément
(par exemple dans la couperose).
En cas de peau sèche, les
fonds de teint coulés sont très intéressants,
mais ils ne sont pas
hydratants.
Les poudres libres ou
compactes sont utilisées pour velouter et
matifier le teint. Elles sont
intéressantes chez les femmes à peau
grasse ou en complément d’un
fond de teint.
EN PRATIQUE
Nous ne pouvons donner que les
quelques règles générales que
nous venons d’énoncer. Il faut
que la femme trouve le maquillage
qui lui apporte plaisir et
confort en fonction de son mode de vie.
L’utilisation la plus
fréquente aujourd’hui se déroule ainsi :
– le matin, après application
d’une base, pose d’un fond de teint
fluide ;
– au cours de la journée,
raccord de maquillage, quand cela s’avère
nécessaire, avec un fond de
teint compact qui est une forme pratique
pour le sac.
Certaines femmes utilisent de
plus une poudre libre ou compacte
pour matifier certaines zones.
Conclusion
Depuis l’apparition des
premiers pancakes, de nombreux progrès ont été
réalisés. La formulation des
produits de maquillage du teint est devenue
une véritable science qui
repose sur une bonne connaissance des
substances qui les composent.
Ainsi, un choix judicieux permet de
répondre au mieux aux besoins
et aux désirs des utilisatrices. Cette
amélioration de l’apparence
repose sur une vraie recherche et des tests
extrêmement sérieux et
scientifiques avant toute mise sur le marché.
Ainsi, l’éphémère repose sur
de vraies fondations.
Références
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une formulation
en constante évolution. Cosmétologie1998 ; 17 :
36-39
[2] Calvo L. Pourable fondation makeup. Cosmet Toilet1986 ;
107 : 37-40
[3] DweckAC.Foundations.Aguideto
formulationandmanufacture.
Cosmet Toilet 1986 ; 101 : 41-48
[4] Farber L. Face powders. In : Cosmetics. New York :
Longman, 1992 : 335-353
[5] Fiedler JG. Foundation make up. In :
Cosmetics.NewYork :
Longman, 1992 : 317-334
[6] Kimura S, Kaneda Y, Horino M, Yamamoto M. Achieving
uniform make up coverage on uneven skin surfaces.
Cosmet Toilet 1992 ; 107 : 59-68
[7] Wilkinson JB, Moore RJ. Face powders and make up. In
:
Harry’s Cosmetology. New York : Longman, 1995 :
285-313