Introduction
C’est probablement à l’article
de Tronnier en 1952 qu’il faut faire
remonter le début des
tentatives pour mesurer les propriétés
biomécaniques de la peau in
vivo [25]. Au cours de ces 50 années
écoulées, de très nombreuses
propositions techniques ont été faites
pour décrire ces propriétés,
chacune d’elles permettant d’avancer
telle ou telle hypothèse en ce
qui concerne sa signification biologique
ou fonctionnelle. Après toutes
ces années de tâtonnement, la
situation est bien sûr
beaucoup plus favorable aujourd’hui puisque
l’on dispose d’appareillages
relativement fiables, mettant en jeu des
principes bien compris et des
résultats sur la peau largement
acceptés même si leur
significativité, en termes de structure et de
nature des différentes couches
cutanées, fait encore l’objet de
controverses.
Cet article, relativement
court ne saurait énumérer les différentes
tentatives techniques qui ont
jalonné ces dernières années, ni revenir
sur les diverses propositions
avancées par les uns et les autres pour
interpréter leurs résultats.
Il est centré principalement sur les
techniques aujourd’hui
disponibles et sur les principaux résultats
qu’elles ont permis d’atteindre,
particulièrement dans le domaine
du vieillissement cutané, de
diverses pathologies, de leur traitement,
et de l’efficacité des
cosmétiques.
Le premier paragraphe est
consacré aux difficultés générales que l’on
rencontre chaque fois que l’on
souhaite donner une interprétation
biologique à des mesures
physiques. Dans le cas des propriétés
mécaniques de la peau, cette
difficulté est particulièrement délicate
à surmonter.
Nature physique de la
complexité
biologique cutanée
Les propriétés macroscopiques
d’un matériau dépendent à la fois
de ses dimensions, de la
nature physique intrinsèque de ses
constituants et de leur
organisation. Dans le cas de la peau, nous
sommes en face d’une très
grande complexité. En ce qui concerne
les épaisseurs, rappelons que
l’épiderme (environ 100 μm) ne
représente au mieux qu’un
dixième de l’épaisseur du derme
(environ 1 mm) et qu’à l’intérieur
de l’épiderme, le stratum corneum
ne dépasse pas, sur la plupart
des sites, 10 à 15 μm d’épaisseur.
Enfin, l’hypoderme, qui joue
un rôle très important dans la tension
de la peau et l’amortissement
des chocs, peut représenter plusieurs
fois l’épaisseur du derme.
Au-delà de ces considérations
purement géométriques, les diverses
structures cutanées sont des
cellules, des fibres, des liquides très
variés ayant en propre des
propriétés très différentes. De plus, leur
situation, leur organisation,
leur quantité relative diffèrent selon les
couches anatomiques.
Ces simples considérations
pourraient laisser entendre que vouloir
interpréter des mesures biomécaniques
de la peau in vivo, en termes
de structures cutanées ou même
de « couches cutanées » est
totalement illusoire et
irréaliste. Heureusement, ce point de vue doit
être tempéré par un certain
nombre d’éléments, que des mesures in
vitro et certaines mesures in
vivo ont apporté.
Le cas du stratum corneum est
exemplaire. Cette couche de cellules
kératinisées est traversée par
un gradient d’hydratation mais reste
assez déshydratée à sa surface
(10 % environ). Son module
d’élasticité cependant (2-5 ´ 108 Nm-2 à 73 % RH [humidité relative])
est environ 100 fois plus
élevé que celui de la peau entière [6]. Il en
résulte que son influence sur
l’extension cutanée ne peut pas être
négligée. Des expériences de strippings et d’hydratation ont
d’ailleurs démontré qu’une
méthode de torsion (cf infra), utilisée
dans des conditions
particulières, pouvait permettre de mesurer ses
propriétés.
Les éléments de la structure
cutanée pouvant intervenir dans la
fonction élastique (extensibilité immédiate et
revenu élastique) sont
essentiellement les fibres d’élastine
et de collagène. Il est souvent
fait référence à ces
constituants du derme pour interpréter des
résultats de mesure in vivo
par rapport à ce qui a été établi in vitro :
les premiers stades d’extension
correspondraient à la déformation
de l’élastine puis, au-delà,
au collagène. Une telle extrapolation est
dangereuse, dans la mesure où
ce type de résultat a été démontré
sur peau excisée, donc déjà
remodelée par une méthode d’extension
unidirectionnelle. Il n’en
reste pas moins que certaines études
menées in vivo, sur des peaux
pathologiques, ont permis
d’enregistrer des
modifications notables attribuables au collagène
(cf infra).
Enfin, un autre paramètre
physique, la viscosité et ses variations, est
souvent interprété par des
modifications survenant dans le milieu
interfibrillaire (mélange eau
et glyco-amino-glycanes [GAG]). Dans
ce cas encore, la plus grande
prudence est recommandée. Les
phénomènes de viscosité
apparaissent dans presque tous les
éléments biologiques de la
peau. La kératine et les macromolécules
du derme présentent un tel
phénomène, indépendamment du milieu
dans lequel elles se trouvent.
Il est dû au phénomène de glissement
des liaisons hydrogène
(rupture-reformation) existant entre les
chaînes hélicoïdales et/ou aux
interfaces entre les différentes
microfibrilles qui constituent
les fibres. De même, la migration de
l’eau intercellulaire à
travers les membranes et les espaces
intercellulaires peut aussi
être la cause d’un tel phénomène.
Ce paragraphe n’a pas pour
finalité de taxer, a priori, toute
interprétation biologique d’une
mesure mécanique effectuée in vivo
de fantaisiste, mais d’attirer
l’attention sur la difficulté extrême de
ce type de démarche qui ne
doit s’effectuer que prudemment, en
adaptant les protocoles et les
conditions de la mesure à l’hypothèse
interprétationnelle que l’on
souhaite tester.
Méthodes disponibles
Différents appareillages sont
aujourd’hui disponibles
commercialement pour mesurer
les propriétés biomécaniques de la
peau. Ce sont bien sûr ceux
dont nous parlons le plus en soulignant
leurs avantages et leurs
inconvénients. En ce qui concerne les autres,
ils doivent être considérés
comme des prototypes pour lesquels nous
ne donnons que quelques
indications et références, ce qui ne signifie
pas qu’ils ne présentent pas d’intérêt.
De plus amples détails sur ces
méthodes peuvent être trouvés
dans les livres relatifs aux méthodes
non invasives [13, 22].
MÉTHODES DE SUCCION
Deux appareils reposant sur le
principe de « succion » de la peau
sont disponibles
commercialement : le Cutometery (Courage et
Khazaka Electronic GmbH,
Mathias-Bruggen Str 91, D 50829
Cologne, Allemagne) et le
Dermaflexy
(Cortex Technology ASP,
Textilevaenget 1, 9560
Hadsund, Danemark). Le principe est le
même : une pompe à vide
applique à la surface de la peau une
dépression et la déformation
de la peau qui en résulte est mesurée.
Dans le cas du Cutometery, la dépression est ajustée
entre 0 et
500 mbar et s’applique à une
ouverture de 2 mm de diamètre.
Ces chiffres sont de 0 à 500
mbar pour la dépression et 1 cm de
diamètre d’ouverture pour le
Dermaflexy. Avec ces deux appareils,
il est possible d’examiner la
déformation cutanée lorsque la
dépression est appliquée soit
en une seule fois, soit plus
généralement sous forme de
cycles répétitifs. Ces appareils donnent
des courbes «
déformation-temps » en cycles simples ou répétés sur
un ordinateur personnel. Le
Cutomètrey
permet aussi d’obtenir les
caractéristiques «
force-déformation ». Soulignons que l’origine de
ces appareils commerciaux
remonte au prototype mis au point et
utilisé par Pierard [18].
La difficulté principale dans
ce genre de mesure est de savoir quelles
parties de la peau sont
sollicitées au moment de l’application de la
dépression. Cela dépend de l’amplitude
de la dépression, du
diamètre d’ouverture et aussi
de la possibilité de glissement de la
peau sur les bords de l’ouverture.
Il a été montré, pour les grands
diamètres, lorsque la
dépression était la plus élevée, que le derme et
même l’hypoderme étaient
déformés [7]. Il y a donc lieu de bien
choisir les conditions d’application
selon le type d’investigation que
l’on veut mener. Par exemple,
l’utilisation d’une dépression faible
sur un diamètre d’ouverture
faible favorise la sollicitation des
couches cutanées les plus
superficielles.
MÉTHODE DE TORSION
La méthode de torsion consiste
à mesurer la rotation d’un disque,
collé à la surface de la peau,
consécutivement à l’application sur
l’axe du disque d’un couple de
torsion. Cette méthode a été maintes
fois explorée [9, 21] depuis les années 1960 et s’est
finalement
concrétisée par la mise à
disposition d’un appareil commercial : le
Torquemetery
Dans cet appareil, le disque
central et l’anneau de garde, qui est
solidaire du corps de l’appareil,
sont collés à la surface de la peau
par un scotch double face. Les
couples de torsion applicables sont
ajustables. La distance entre
le disque central et la partie interne de
l’anneau de garde peut être
choisie entre 1 et 5 mm. Il a été montré,
par de Rigal et al [6], qu’avec une distance de 1 mm
et un couple de
torsion de 90 cm·cN, les
propriétés mesurées étaient majoritairement
celles du stratum corneum.
Les courbes de déformations de
la peau en réponse à l’application
d’un couple donné sont du type
représenté sur la figure 1. On peut
noter la partie immédiate de l’extensibilité
(UE), le revenu élastique
de la peau (UR) et la partie
viscoélastique (UV) dépendant du temps.
Ces courbes ont été décrites
par une expression mathématique
correspondant au modèle
rhéologique de Burger (cf Agache [1] pour
de plus amples informations).
Le fait que les sollicitations
cutanées soient, avec cette technique,
appliquées parallèlement au
plan de la peau, minimise l’influence
du tissu sous-cutané sur les
résultats obtenus.
AUTRES MÉTHODES
D’autres méthodes très
intéressantes ont été proposées pour
caractériser mécaniquement le
revêtement cutané. Celles que nous
allons citer brièvement ici
ont en commun leur application à des
zones de la peau non limitées.
Elles permettent donc une certaine
caractérisation, plus proche
des appréciations cliniques que des
mesures physiques.
¦ Extensomètre (Diastron,
Hampshire,
Grande-Bretagne)
Cet appareil portable est
constitué de deux plaques plastiques qui
sont collées à la surface de
la peau par du cyanoacrylate. Ces deux
plaques sont au départ à une
distance de 10 mm et elles sont ensuite
déplacées à l’aide d’un
moteur, ce qui permet d’étirer la peau
d’environ 30 %. Un capteur de
force permet de tracer des courbes
force-élongation et
force-temps une fois le moteur arrêté. Un tel
dispositif a permis une assez
bonne caractérisation du vieillissement
cutané [19].
Angle
Torsion ou aspiration
0 60 s Temps
Temps
UR
UV
UE
1 Courbe de fluage cutané
correspondant à une contrainte appliquée à la peau soit en
torsion, soit en aspiration.
Le paramètreUE correspond à l’extensibilité immédiate (réponse
élastique). Le paramètre UV
est l’extensibilité retardée (réponse visqueuse). UR
correspond au retour
élastique.
¦ Ballistomètre
Il s’agit d’une pointe dont on
peut compenser le poids d’une façon
ajustable, qui tombe librement
sur la surface de la peau. Un
dispositif électronique
enregistre les rebonds et leur amortissement.
Ce dispositif original a été
utilisé pour illustrer la diminution de la
composante élastique de la
peau en fonction de l’âge [10].
¦ « Gas bearing
electrodynamometer »
La Gas bearing
electrodynamometer (GBE) est un dispositif très délicat
à manipuler permettant d’enregistrer
les modifications des
propriétés mécaniques du
stratum corneum sous l’influence, par
exemple, des hydratants. Il
est constitué d’une tige fine, munie d’un
capteur de force, qui glisse
librement (sur coussin d’air) au centre
d’une bobine permettant d’imprimer
à la tige, des déplacements de
va-et-vient d’amplitude de 1 à
2mm seulement. L’extrémité de la
tige est collée à la surface
de la peau. La force nécessaire pour
déplacer alternativement la
peau est fournie par un capteur de force
inclus dans la tige. L’enregistrement
continu des cycles forceélongation
(cycles d’hystérésis) permet
de tirer un paramètre de
raideur de la peau et un
paramètre de viscosité [15].
Modification des
propriétés
mécaniques de la peau
Si l’examen clinique peut
permettre une assez bonne description des
propriétés de la peau ainsi
que les modifications de celles-ci sous
l’influence des pathologies,
du vieillissement ou des traitements, cet
examen est subjectif et dépend
fortement du clinicien. La clinique
peut être très sensible mais n’est
reproductible d’un jour à l’autre
que par utilisation d’échelles
permettant de calibrer une évaluation.
Les méthodes physiques non
invasives ne présentent pas en principe
ces limitations.
Elles en ont d’autres. Sans
parler des imperfections techniques qui
tendent à disparaître
dorénavant des appareils commercialisés, il
faut souligner la difficulté
rencontrée pour interpréter en termes
cliniques, biologiques ou
cosmétiques, les paramètres physiques
fournis par ces méthodes.
Pendant très longtemps, la diversité des
méthodes, des conditions de
mesure, ainsi que la complexité et la
variabilité des phénomènes
mesurés sur les différents sites cutanés
ont expliqué le bruit
informationnel généré par les chercheurs
utilisant ces méthodes. Depuis
quelques années heureusement, sans
être idéale, la situation est
devenue un peu plus claire.
VIEILLISSEMENT CUTANÉ
Dans ce domaine, ce sont
essentiellement les sites cutanés exposés
qui ont été explorés : visage,
bras, décolleté.... Dans la majorité des
cas, il s’agit donc de la
description d’un phénomène intégrant le
vieillissement proprement dit
et les effets des dommages accumulés
par des expositions répétées à
la lumière (photovieillissement).
Sur les différents sites et
quelles que soient les méthodes utilisées,
deux conclusions ressortent
des études effectuées :
– il y aurait une diminution
de la fonction élastique. Cela signifie
que la peau perd
progressivement son aptitude à retrouver son état
d’origine après déformation.
Cette baisse est d’environ 30 % entre
l’âge adulte et 80 ans [4, 8, 20] ;
– la partie visqueuse de la
déformation (celle qui dépend du temps)
tendrait à augmenter
relativement à la partie immédiate élastique
[2, 5, 24].
En ce qui concerne l’extensibilité
de la peau, les résultats dépendent
beaucoup du fait que l’on a
appliqué les contraintes ou les
déformations sur une zone de
peau libre ou limitée par un anneau
ou un rectangle de garde [8]. Dans le premier cas, on note
une forte
augmentation de l’extensibilité,
significative d’une grande mobilité
cutanée [21]. Dans le deuxième cas, on
enregistre une faible
diminution, significative d’un
raidissement.
Les deux constatations
expérimentales citées (cf supra) sont assez
délicates à interpréter en
termes des différentes modifications de
structure décrites par les
histologistes ou biologistes. La modification
du réseau d’élastine et la
transformation du collagène en ce qui
concerne la perte d’élasticité,
l’augmentation relative des GAG en ce
qui concerne les modifications
de viscosité ont été évoquées pour
expliquer ces résultats.
Ces phénomènes ont probablement
une influence sur les
modifications mécaniques
décrites mais une relation directe est
extrêmement difficile à
démontrer.
Maladies du tissu
conjonctif
L’étude de ces diverses
pathologies nécessite des mesures objectives
des propriétés mécaniques à
moyen et long termes, ne serait-ce que
pour suivre l’évolution des
altérations ou au contraire l’efficacité des
traitements.
Les premières approches
quantitatives ont été effectuées par Pierard
et al, à l’aide d’un
appareillage très simple permettant de mesurer
l’élévation de la peau soumise
à une force perpendiculaire
déterminée par un poids [18].
Deux paramètres principaux
suffisent à caractériser la peau :
l’extensibilité cutanée et l’élasticité
biologique [17].
Sur deux axes représentant les
variations relatives de ces deux
paramètres par rapport aux
valeurs obtenues sur la peau normale,
sont placées les zones
caractéristiques où s’inscrivent les paramètres
des différentes pathologies :
Ehler-Danlos (forte extensibilité), cutis
laxa (forte extensibilité,
faible élasticité), scléromyxoedème (faible
extensibilité, faible
élasticité), sclérodermie (faible extensibilité, forte
élasticité).
Cette caractérisation
mécanique est conforme aux impressions du
clinicien. Elle fournit pour chaque
patient et pour chaque zone
cutanée une paire de
coordonnées mécaniques, caractéristique
servant de référence objective
pour le suivi de la maladie par le
clinicien.
Des études du même type ont
été publiées sur les sclérodermies par
Serup utilisant le Dermaflext [23] et Kalis avec le Twistomètre [12].
Toutes font état d’une
diminution de l’extensibilité cutanée. Selon
Kalis, ce raidissement serait
dû soit à un épaississement de la peau,
soit à une véritable
altération du collagène, selon le degré
d’évolution de la pathologie.
En ce qui concerne les traitements,
Humbert et al ont pu
démontrer, avec un Twistomètre, l’efficacité
d’une prise de 1,25
dihydroxyvitamine D3 sur l’extensibilité cutanée
de divers patients souffrant
de sclérodermie généralisée et de
morphae [11].
Cas des cosmétiques
À court terme, les cosmétiques
agissent principalement sur les
propriétés du stratum corneum.
Bien que celui-ci ne représente
qu’un dixième environ de l’épaisseur
de l’épiderme et un centième
de celle de la peau, de Rigal
et al ont pu montrer que, sous certaines
conditions de mesure, il était
possible de mesurer ses propriétés
d’extensibilité et d’élasticité
à l’aide d’un Twistomètre. Diverses
publications ont illustré par
la suite les effets qu’il était possible
d’obtenir soit après une
simple application, soit à plus long terme [3].
Ce type de résultat a été
confirmé dans de nombreuses autres
publications. Récemment, une
étude comparant l’intérêt des divers
appareils de mesures des
propriétés mécaniques de la peau, pour
quantifier l’effet des
cosmétiques, a conclu que les mesures par
torsion étaient les plus
sensibles [16].
Classiquement, ces résultats s’interprètent
par un effet d’hydratation
de la couche cornée.
Cependant, diverses études ont permis de
montrer qu’il n’y avait pas d’équivalence
systématique entre les
mesures de conductance
électrique sensibles à l’hydratation et
d’extensibilité et élasticité
cutanée [14].
Conclusion
Les scientifiques qui s’intéressent
à la peau ont aujourd’hui à leur
disposition de très
nombreuses méthodes non invasives leur permettant
de mesurer directement chez l’homme
la plupart de ses propriétés.
Certaines de ces méthodes
permettent une caractérisation du tissu à
l’équilibre, tel qu’il est. C’est
le cas, par exemple, de l’hydratation de la
surface, de la couleur, de la
teneur en lipides de surface, du microrelief,
etc. On peut aussi avoir
certaines informations sur l’épaisseur cutanée,
voire sur son organisation
structurale, par les méthodes d’imagerie in
vivo. Les méthodes
biomécaniques ont une place à part dans la mesure
où elles caractérisent les
propriétés de la peau en la sollicitant. Elles
s’adressent directement à une
fonction essentielle du revêtement
cutané. C’est cet aspect «
fonctionnel » qui explique pourquoi ce sont
ces méthodes qui se sont
montrées, jusqu’à aujourd’hui, les plus
intéressantes pour
caractériser les pathologies du tissu conjonctif et le
vieillissement cutané. Elles
ont aussi un très grand intérêt car les
mesures qu’elles permettent
éclairent d’une façon beaucoup plus
objective les concepts
cosmétiques de souplesse, de fermeté, etc, et donc
de contrôler l’efficacité des
produits censés agir sur ces paramètres.
Il n’en reste pas moins vrai,
comme nous l’avons signalé tout au long
de ce texte, que la plus
grande prudence doit être de mise chaque fois
que l’on souhaite interpréter
les paramètres enregistrés qui ne sont et ne
peuvent être que la
conséquence globale de modifications multiples et
profondes de la complexité
biologique, difficilement réductibles à
l’enregistrement de quelques
chiffres, aussi intéressants soient-ils.
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