Introduction
Malgré son usage courant, le
concept de peau sèche n’a jamais été
défini d’une manière précise.
Ce terme cache en effet plusieurs
aspects qui sont parfois
complémentaires ou qui s’opposent [18]. Pour
le grand public, la perception
d’une peau sèche est une incitation à
appliquer des préparations
dites « hydratantes ». Pour un biologiste,
la conceptualisation du
problème est différente. En effet, ce qui est
communément appelé « peau
sèche » est en fait une peau rêche.
Cette situation est le reflet
direct d’une altération de la cohésion
harmonieuse entre les
cornéocytes. Le déficit en eau, lorsqu’il existe
dans les couches
superficielles de la couche cornée, n’en est pas
nécessairement la cause, mais
plus probablement la conséquence.
DESQUAMATION NORMALE
Dans le corps muqueux de
Malpighi, la cohésion entre les
kératinocytes est assurée par
des molécules appartenant à la famille
des cadhérines. Parmi elles, les desmogléines et les desmocollines sont
des glycoprotéines
transmembranaires associées aux deux types de
jonctions mécaniques que sont
les desmosomes et des jonctions dites
« intermédiaires ». L’interaction
des parties extracellulaires des
cadhérines est homotypique et
assure l’adhérence sélective de
cellules du même type et du
même degré de différenciation. Les
parties intracellulaires des
cadhérines sont associées à diverses
protéines cytoplasmiques, dont
les caténines qui sont essentielles
pour la fonction adhésive des
cadhérines. Elles permettent
l’intégration des jonctions
intercellulaires au cytosquelette représenté
par les filaments
intermédiaires de kératine et d’actine.
Les espaces intercellulaires
de la couche cornée sont occupés par
deux formations
caractéristiques : les cornéosomes (ou
cornéodesmosomes) et des feuillets lipidiques assurant
respectivement la cohésion
cellulaire et la fonction barrière cutanée.
Les cornéosomes sont connus
depuis les premières études
ultrastructurales de la couche
cornée. Pendant longtemps, le rôle des
cornéosomes a été négligé,
vraisemblablement à cause de la
prépondérance du modèle dit du
« mur de brique », attribuant aux
feuillets lipidiques
intercornéocytaires un rôle déterminant dans la
cohésion du stratum corneum.
En témoigne le terme de reliquats de
desmosomes, très souvent
utilisé à leur propos. Les cornéosomes
dérivent des desmosomes qui
subissent dans l’espace intercellulaire
de la couche granuleuse une
transformation morphologique rapide.
Ils occupent la plus grande
partie de l’espace intercellulaire dans le
stratum compactum où ils
assurent une cohésion très forte entre les
assises cellulaires. À ce
niveau de la partie profonde de la couche
cornée, les kératinosomes (corps d’Odland) libèrent des
feuillets
lipidiques dont le clivage va
donner naissance aux bicouches
lipidiques de type I (ou
unités de Landman) dans l’espace
intercellulaire.
La desquamation est l’un des
événements majeurs de la
différenciation terminale des
kératinocytes. Elle permet
normalement le détachement
progressif, cellule par cellule, des
cornéocytes. Ce processus est
imperceptible à l’oeil nu. Son
mécanisme reste incomplètement
élucidé [2]. La filaggrine, qui
participe à la composition de
la matrice du cornéocyte avec les
filaments de kératine, est
protéolysée en libérant des composants du
natural moisturizing factor, ce qui confère aux
cornéocytes un pouvoir
hydrophile. C’est la
dégradation de la structure protéolipidique
indispensable au maintien de
la cohésion entre les cornéocytes qui
permet le processus de
desquamation. En effet, c’est vers la surface
de la peau que les bicouches
lipidiques subissent une transformation
progressive par laquelle des
lipides polaires sont modifiés en lipides
non polaires. Ils donnent,
dans le stratum disjunctum, des
empilements monotones de
lamelles lipidiques de type II. Cette
transformation morphologique
de l’organisation lipidique va de pair
avec la dégradation des
cornéosomes. Ils disparaissent
soudainement à l’interface
entre le stratum compactum et le stratum
disjunctum, à l’exception des
cornéosomes périphériques qui restent
inchangés jusqu’à la surface.
Deux modes de dégradation des
cornéosomes centraux ont été
décrits : une digestion centripète, dans
laquelle les feuillets
lipidiques s’infiltrent progressivement entre la
membrane externe du cornéocyte
et le cornéosome, et une
dégradation générale
concernant le corps du cornéosome. Dans le
stratum disjunctum, la
cohésion est fortement réduite. La cohésion
horizontale est assurée par
les cornéosomes périphériques, protégés
dans une gouttière qui longe
les bords des cornéocytes.
La dégradation protéolytique des
cadhérines dans la partie supérieure
de la couche cornée est
corrélée avec la dissociation des cornéosomes
et la desquamation. D’autres
glycoprotéines de surface
kératinocytaire, telles que la
desquamine, pourraient également
participer à l’équilibre entre
la cohésion et la desquamation de la
couche cornée. L’action des
glycosidases, intervenant dans le
stratum corneum superficiel,
serait alors à l’origine du détachement
des cellules à la surface de l’épiderme.
Ainsi donc, l’élimination des
cornéocytes individuels à la surface de
la peau est due à la rupture
des cornéosomes périphériques. Cette
rupture affecte en un temps
court tous les cornéosomes
périphériques d’un cornéocyte
et la gouttière se sépare du
cornéocyte voisin comme le
ferait l’ouverture d’une fermeture à
glissière.
Les transformations qui
conduisent au processus de desquamation
ne sont donc pas progressives,
mais se situent par étapes à des
étages bien précis et sont
remarquables par leur rapidité. Il est
probable que les empilements
lipidiques véhiculent des enzymes du
catabolisme, protéases ou
glycosidases, tout en les protégeant durant
leur migration vers la
surface.
XÉROSES ET DESQUAMATION ANORMALE
Un aspect squameux, rugueux ou
papyracé de la couche cornée
évoque le concept d’une peau
sèche [18]. Cet état de surface résulte
d’une altération du processus
physiologique de la desquamation.
Celle-ci ne se fait plus
harmonieusement, cellule par cellule, mais
par amas résultant d’une
juxtaposition de plusieurs couches
cellulaires adhérentes. Cette
altération de la desquamation est
confirmée par l’augmentation
significative de la teneur en protéines
extraites par stripping en fonction de la sévérité de
la sécheresse
cutanée et pourrait être due à
trois principaux facteurs :
– une modification de la
structure des cornéosomes et/ou des autres
glycoprotéines
intercornéocytaires limitant l’action des enzymes
impliquées dans la
desquamation ;
– une modification de la
teneur et/ou de l’activité des enzymes de
dégradation ;
– une modification de l’environnement
extracellulaire perturbant
l’activité enzymatique et/ou
permettant le masquage des sites de
dégradation.
Toute anomalie de la
desquamation est associée à des modifications
de plusieurs caractéristiques
biophysiques de la couche cornée [12, 14].
Objectivation des
xéroses
SCORES CLINIQUES
Plusieurs modalités d’évaluation
visuelle et tactile des xéroses ont
été proposées par le groupe
EEMCO [33]. L’utilisation d’une échelle
analogique est un moyen simple
permettant l’autoévaluation et
l’estimation globale de l’état
cutané par un observateur. Un des
moyens élégants pour récolter
une information visuelle des xéroses
consiste à photographier la
peau par dermoscopie sèche [26] ou par
examen sous lumière
ultraviolette. Le score overall dry skin (ODS)
établit, sur une échelle de 0
à 4, la sévérité d’une xérose à un endroit
donné du corps. Le score «
squame, rugosité, rougeur, craquelures »
(SRRC) additionne les
évaluations de ces quatre paramètres, chacun
étant coté sur une échelle de
0 à 4. La valeur de ce score est donc
comprise entre 0 (peau
parfaite) et 16 (xérose extrême). Le score dry
skin area and severity index (DASI) additionne, de manière
pondérée,
les scores SRRC obtenus sur l’extrémité
céphalique (10 %), les
membres supérieurs (20 %), le
tronc (30 %) et les membres inférieurs
(40 %). Le score DASI maximal
est de 1 600 pour une xérose sévère
généralisée. Dans l’évaluation
d’une xérose isolée au visage, on peut
délimiter dix secteurs
équivalents en surface et appliquer à chacun
d’entre eux le score ODS.
STRUCTURE ET MICRORELIEF
Un état xérotique peut être
objectivé par l’examen d’un prélèvement
de couche cornée, ainsi que
par l’évaluation du microrelief à partir
d’une empreinte de la surface
cutanée. Les méthodes disponibles
actuellement ont été
détaillées par des travaux du groupe
EEMCO [21].
¦ Mesure de la
desquamation par la méthode
des pastilles
autoadhésives
Il est possible de collecter
des cornéocytes superficiels par un simple
papier collant. Cette approche
a peu de valeur sur un plan
quantitatif car elle s’avère
peu reproductible [15, 37]. En revanche,
l’utilisation de pastilles
transparentes autoadhésives (D-Squamey,
Cuderm Corp ; Corneofixy, C + K Electronic ;
Corneodiscy, L’Oréal)
s’avère beaucoup plus
gratifiante. En effet, dans ce matériel, la
cohésion interne de l’adhésif,
et de ce dernier à son support, est
supérieure aux forces qui
unissent normalement les cornéocytes
entre eux. Lorsque la pression
d’application de la pastille sur la peau
est contrôlée par un
dynamomètre dans une fourchette de 100 à
200 g/cm2, la collecte de couche cornée
est souvent de bonne qualité.
Encore faut-il que la surface
cutanée ne soit pas recouverte de lipides
(sébum, préparation topique).
Dans ce cas, l’éthanol à 70° ou un
mélange à parts égales d’éther
et d’acétone permet la délipidisation
requise. Le temps pendant
lequel la pastille reste en contact avec la
peau influence les résultats [21, 36].
Les prélèvements par pastilles
autoadhésives peuvent être examinés
visuellement. La densité des
squames collectées est alors comparée
à une échelle de référence. Ce
type d’évaluation est utile, mais reste
peu sensible. Une méthode
quantitative simple consiste à calculer la
différence de poids avant et
après le prélèvement, ce qui indique la
masse de cornéocytes. Un autre
moyen repose sur le dosage des
protéines collectées [7]. Des mesures optiques sont
également très
précises. Il est possible de
mesurer l’atténuation de la lumière
transmise au travers des
échantillons [8, 31, 34] ou la variation de leur
réflectance lorsqu’ils sont
placés sur une surface foncée de référence.
La squamométrie est une approche
colorimétrique très sensible qui
apporte des informations non
accessibles par les méthodes décrites
ci-dessus. Le matériel doit
être coloré par une solution de bleu de
toluidine et de fuchsine
basique pendant 1 minute. La chromacité
C* est mesurée en colorimétrie
par réflectance (Chroma Meter CR
200y, Minolta), sa valeur
augmentant avec la sévérité de la xérose
[11, 20, 21, 23, 24, 26, 27]. Le même échantillon peut
également être examiné
en microscopie optique, avec
ou sans l’appui de l’analyse
informatisée d’images, afin de
préciser l’hétérogénéité de la structure
de la couche cornée xérotique.
En effet, la taille et l’épaisseur des
squames, ainsi que la présence
de parakératose et de sérum
intercellulaire sont des
éléments utiles à identifier lors de la
caractérisation des xéroses [21].
¦ Biopsie de surface au
cyanoacrylate
À la différence de la méthode
par pastilles autoadhésives, le
prélèvement de couche cornée
par le cyanoacrylate est beaucoup
plus uniforme et profond [6, 29, 30]. Après coloration des
échantillons,
l’examen microscopique permet
de visualiser le microrelief cutané,
normalement formé d’un réseau
géométrique de lignes inscrites en
creux sur la peau, et donc en
relief sur la face profonde du
prélèvement. Les altérations
de cette organisation topographique
permettent de qualifier et de
grader les xéroses (tableau I). Cette
méthode permet également d’étudier
l’implication des follicules
pilosébacés en recherchant une
kérose et des microcomédons.
¦ Microrelief cutané
Le microrelief cutané est de
toute évidence anormal dans les états
de xérose. Une méthode de
référence pour objectiver cette
caractéristique consiste à
réaliser des empreintes à l’aide de
polymères en silicone [7]. Cette approche est cependant
pleine
d’embûches car le microrelief
des états xérotiques est très
anfractueux et difficile à
copier, et des squames adhèrent parfois au
moulage [25]. Dès lors, les techniques de
profilométrie ou d’analyse
informatisée d’images risquent
de n’apporter qu’une information
peu conforme à la réalité du
microrelief cutané.
Une autre approche indirecte
consiste à réaliser un examen
topographique de la face
profonde de biopsie de surface au
cyanoacrylate. Certes, cette évaluation ne
reflète pas l’état de surface
du revêtement cutané, mais
elle apporte une information concernant
le plan de clivage intracorné
provoqué par le prélèvement. Il existe
toutefois une corrélation
entre le caractère anfractueux de cette
surface, une cohésion
intercornéocytaire anarchique et la sévérité
d’une xérose.
HYDRATATION
Il existe des méthodes
directes et indirectes évaluant le contenu en
eau de la couche cornée. Les
approches directes sont de loin les plus
précises. Elles s’avèrent
malheureusement compliquées à mettre en
oeuvre et ne sont en fait
accessibles qu’à de très rares centres de
recherche. Tel est le cas de
la résonance magnétique nucléaire et de
la spectrophotométrie en
infrarouge, techniques pleines de
promesses pour l’avenir.
Les mesures électriques de capacitance, de conductance
et
d’impédance sont
habituellement utilisées pour déterminer, de
manière indirecte, le contenu
en eau de la couche cornée
(Corneometer 820-825y, C + K Electronic ; Skicon
200y ; Nova DPM
900y, Nova technology). Les
méthodes sont d’usage courant, mais
l’interprétation des résultats
va parfois à l’encontre des principes
fondamentaux de la physique et
de la biologie. Ces aspects sont
détaillés dans un rapport du
groupe EEMCO [1]. Il faut savoir que la
liaison de l’eau à la kératine
n’est pas uniforme. D’une manière
schématique, il est d’usage de
distinguer l’eau très liée (de 0 à 7%),
l’eau liée (de 7 à 35%) et l’eau
libre (au-delà de 35 %). Il n’y a donc
pas de proportionnalité
directe et linéaire entre le contenu total en
eau et les propriétés
électriques de la peau. De plus, la température
cutanée affecte les mesures.
En fait, il est possible qu’une couche
cornée froide et humide ait
des propriétés électriques, à une
fréquence donnée, qui soient
semblables à celles d’un tégument
chaud et sec. Les résultats
sont également influencés par la
microtopographie de la surface
cutanée. En effet, un état rugueux
de la couche cornée réduit la
surface de contact entre la sonde
électrique et la peau, ce qui
diminue artificiellement la valeur de la
capacitance. Toute valeur
basse de la capacitance cutanée dans les
xéroses peut donc être
attribuée à un faible contenu en eau libre,
mais également à l’aspect
rugueux de la peau. Un traitement topique
rend encore plus difficile l’interprétation
des résultats. En effet,
l’apport éventuel d’ions par
la préparation est susceptible
d’influencer certaines mesures
électriques sans pour autant modifier
le contenu en eau de la couche
cornée.
PROPRIÉTÉS FONCTIONNELLES
¦ Perte insensible d’eau
(PIE)
La méthode de mesure de la PIE
permet d’évaluer l’intégrité
fonctionnelle de la couche
cornée. Cette dernière est souvent, mais
pas toujours, affectée par une
xérose. Il n’y a donc pas de relation
directe et constante entre la
PIE et le degré de gravité d’une peau
sèche. Cela est
particulièrement vrai pour la xérose hivernale
touchant volontiers les
jambes. La mesure de la PIE peut être directe
par des appareillages tels l’Evaporimetery (Servo Med) et le
Tewametery (C + K Electronic). Elle peut
être indirecte par
l’enregistrement de l’accroissement
de l’hydratation de la couche
cornée lorsque la sonde de
mesure électrique (Corneometer 825y,
C + K Electronic ; Nova DPM
900y, Nova Technology) reste en
contact continu et prolongé
avec la peau [28].
¦ Propriétés mécaniques et
frictionnelles
Tout état xérotique et toute
modification du contenu en eau de la
couche cornée modifient ses
propriétés mécaniques. Les mesures in
vivo sont difficiles à
interpréter car la couche cornée n’a qu’une
faible influence sur les
propriétés mécaniques globales de la peau,
comparée à celle du derme.
Cependant, il est unanimement reconnu
que la diminution de l’hydratation
de la couche cornée aboutit à
une réduction de son
extensibilité et de son élasticité. En d’autres
termes, une peau sèche est
caractérisée par un raidissement de la
couche cornée.
La cohésion intercornéocytaire
peut être évaluée par plusieurs
méthodes et appareillages
répondant à un principe similaire. Le
cohésographe [16] et le cohésomètre [2] sont des appareils munis d’un
piston qui permet de mesurer
la force d’arrachement après fixation
sur le stratum corneum. Des
différences de cohésion existent entre
différents sites de la peau
normale et dans diverses conditions
pathologiques. La force d’arrachage
varie selon le type de capteurs
entre 33 ± 4 g et 110 ± 10 g. Le « push-pull meter » mesure la force
nécessaire au décollement d’un
film de polyester collé sur la peau
avec du cyanoacrylate [32]. La force d’accrochage est
sept fois plus
importante au niveau de la
paume que du bras. L’épidermomètre ou
turbine prélève par friction les
cornéocytes les plus superficiels qui
sont en voie de détachement [4]. Ces cellules sont
recueillies et
dénombrées.
Les propriétés frictionnelles
de la surface cutanée sont le reflet de la
microtopographie et des
propriétés mécaniques de la peau. Il
semblerait logique que le
coefficient de friction augmente dans les
xéroses. Cependant, un
matériel lisse et souple crée une surface de
contact accrue avec la sonde
de mesure, ce qui peut se refléter par
un coefficient de friction
plus élevé que pour une structure rigide et
rugueuse. En fait, l’hydratation
de la couche cornée accroît son
coefficient de friction.
¦ Vitesse de
renouvellement de la couche cornée
Une xérose peut être le reflet
d’un renouvellement épidermique
accéléré tel qu’il est
rencontré dans divers états inflammatoires. En
revanche, il peut être ralenti
dans les xéroses rétentionnelles, par
exemple les formes hivernales
et séniles. La cinétique de
renouvellement de la couche
cornée peut être objectivée par le test
au chlorure de dansyle [10]. Le temps de renouvellement
est
théoriquement égal à celui
nécessaire pour que la fluorescence ait
disparu de la peau. En
pratique, il est difficile d’évaluer avec
précision le moment précis de
la perte de fluorescence car celle-ci
est à la fois progressive et
hétérogène [35]. De plus, des surfactants
appliqués sur la peau peuvent
considérablement influencer les
résultats [17]. L’évaluation objective et
cinétique est obtenue par des
mesures itératives de la
fluorescence de la peau. Un autre moyen
consiste à prélever, au
dixième jour du test, une biopsie de surface
au cyanoacrylate et à l’examiner
au microscope équipé d’une
analyse informatisée d’images [19].
Le test à la dihydroxyacétone (DHA) a été proposé pour se
substituer
au test au chlorure de
dansyle. Les évaluations sont plus précises
Tableau I. –
Caractérisation des xéroses par la biopsie de surface au
cyanoacrylate.
Type
Hyperkératose
Lignes primaires Ostiums
folliculaires
Plateaux
0 0 0 0
1 a + 0 0
1 b 0 + 0
2 + 0/+ + (0-30 %)
3 + 0/+ + (30-99 %)
4 + 0/+ 100 %, homogène
5 a masquées 0/+ 100 %, ± homogène
5 b masquées 0/+ 100 %,
hétérogène
car elles se font par
colorimétrie itérative [22]. On doit cependant
considérer qu’il n’existe pas
de méthode parfaite permettant de
mesurer la vitesse de
renouvellement de la couche cornée. En effet,
les méthodes au chlorure de
dansyle ou à la DHA apportent une
information, certes précieuse,
mais qui dépend de l’épaisseur de la
couche cornée. Il faudrait
donc corréler les résultats des tests au
chlorure de dansyle ou à la
DHA avec des évaluations d’épaisseur
réalisées par exemple en
microscopie confocale in vivo [3, 5].
Références
[1] Berardesca E,MassonP, Rodrigues L,GummerCL,Lévêque
JL, Loden M, Piérard GE. EEMCO guidance for the
assessment
of stratum corneum hydration: electrical methods.
Skin Res Technol 1997 ; 3 : 126-132
[2] Chapman SJ, Walsh A, Jackson SM, Friedmann PS.
Lipids,
proteins and corneocyte adhesion. Arch Dermatol Res
1991 ; 283 : 167-173
[3] Corcuff P, Gonnord G, Piérard GE, Lévêque JL. In
vivo confocal
microscopy ofhumanskin.Aninnovative tool for cosmetology
and dermatology. Scanning 1996 ; 18 : 351-355
[4] Corcuff P, Lévêque JL. Corneocyte change after acute
UV
irradiation and chronic solar exposure. Photodermatology
1988 ; 5 : 110-115
[5] Corcuff P, Lévêque JL. In vivo vision of the human
skin with
the tandem scanning microscope. Dermatology 1993 ;
186 : 50-54
[6] Deleixhe-Mauhin F, Piérard-Franchimont C, Krzesinski
JM,
Rorive G, Piérard GE. Biometrological evaluation of the
stratum corneum texture in patients under maintenance
hemodialysis. Nephron 1993 ; 64 : 110-113
[7] Dreher F, Arens A, Hostynek JJ, Madumba S, Ademola
J,
Maibach HI. Colorimetric method for quantifying human
stratum corneum removal by adhesive-tape-stripping.
Acta Derm Venereol 1998 ; 78 : 186-189
[8] El Gammal C, Pagnoni A, Kligman AM, El Gammal S. A
model to assess the efficacy of moisturizers - the
quantification
of soap-induced xerosis by image analysis of
adhesivecoated
discs (D-Squamest).
Clin Exp Dermatol 1996 ; 21 :
338-343
[9] Grove GL, Grove MJ, Leyden JJ, Lufrano L, Schwab B,
Perry
BH, Thorne G. Skin replica analysis of photodamaged skin
after therapy with tretinoin emollient cream. J Am Acad
Dermatol 1991 ; 25 : 231-237
[10] Jansen LH, Hojko-Tomoko MT, Kligman AM. Improved
fluorescence staining technique for estimating turnover
of
thehumanstratum corneum. Br J Dermatol1974;90: 9-12
[11] Letawe C, Piérard-Franchimont C, Piérard GE. Squamometry
in rating the efficacy of topical corticosteroids in
atopic
dermatitis. Eur J Clin Pharmacol 1996 ; 51 : 253-258
[12] Lévêque JL, Ribaud CH, Garson JC. Caractérisation
biophysique
du stratum corneum : relation entre sa structure et
ses propriétés. Pathol Biol 1992 ; 40 : 95-108
[13] Loden M. Biophysical methods of providing objective
documentation of the effects of moisturizing creams. Skin
Res Technol 1995 ; 1 : 101-108
[14] Marks R. Clinical methods for measuring scaling and
desquamation. Bioengineering Skin 1987 ; 4 : 319-333
[15] Martin E, Neelissen-SubnelMTA,DeHaan FHN, Boddé HE.
A critical comparison of methods to quantify stratum
corneum removed by tape stripping. Skin Pharmacol
1996 ; 9 : 69-77
[16] Nicholls S, Marks R. Novel techniques for the
estimation of
intracorneal cohesion in vivo. Br J Dermatol 1977 ; 96 :
595-601
[17] Paye M, Simion A, Piérard GE. Dansyl chloride
labelling of
stratum corneum: its rapid extraction from skin can
predict
skin irritation due to surfactants and cleansing
products.
Contact Dermatitis 1994 ; 30 : 91-96
[18] Piérard GE. What do you mean by dry skin?Dermatologica
1989 ; 179 : 1-2
[19] Piérard GE. Microscopic evaluation of the dansyl
chloride
test. Dermatology 1992 ; 185 : 37-40
[20] Piérard GE, Goffin V, Piérard-Franchimont C.
Squamometry
and corneosurfametry in rating interactions of cleansing
products with stratum corneum. J Soc Cosmet Chem
1994 ; 45 : 269-277
[21] Piérard GE, Masson P, Rodrigues L, Berardesca E,
Lévêque
JL,LodenM,RogiersVet al.EEMCOguidancefortheassessment
of dry skin (xerosis) and ichthyosis: evaluation by
stratum corneum strippings. Skin Res Technol. 1996 ; 2 :
3-11
[22] PiérardGE,Piérard-Franchimont
C.Dihydroxyacetonetest
as a substitute for the dansyl chloride test. Dermatology
1993 ; 186 : 133-137
[23] Piérard GE, Piérard-Franchimont C. Squamometry as
an
aid for rating severity of target lesions in atopic
dermatitis.
Giorn Int Dermatol Ped 1994 ; 6 : 125-128
[24] Piérard GE, Piérard-Franchimont C.Squamometryin
acute
photodamage. Skin Res Technol 1995 ; 1 : 137-139
[25] Piérard GE, Piérard-Franchimont C. Fractal
microrelief of
the skin and nail. Giorn Int Dermatol Ped 1996 ; 8 : 75-79
[26] Piérard GE, Piérard-Franchimont C, Saint Léger D,
Kligman
AM. Squamometry: the assessment of xerosis by
colorimetry
of D-Squame adhesive discs. J Soc Cosmet Chem
1992 ; 47 : 297-305
[27] Piérard-Franchimont C, Goffin V, Piérard GE.
Modulation
ofhumanstratum corneum properties by salicylic acid and
all-trans-retinoic acid. Skin Pharmacol Appl Skin
Physiol
1998 ; 11 : 266-272
[28] Piérard-Franchimont C, Letawe C, Goffin V, Piérard
GE.
Skin water-holding capacity and transdermal estrogen
therapy for menopause.Apilot study. Maturitas1995;22 :
151-154
[29] Piérard-Franchimont C, Piérard GE. Assessment of
aging
and actinic damages by cyanoacrylate skin surface
strippings.
Am J Dermatopathol 1987 ; 9 : 500-509
[30] Piérard-Franchimont C, Piérard GE. Biopsies de
surface et
maladies cutanées. Rev Med Liège 1995 ; 50 : 7-15
[31] Schtaz H, Kligman AM, Manning S, Stoudemayer T.
Quantification
of dry (xerotic) skin by image analysis of scales
removed by adhesive discs (D-Squamest). J Soc Cosmet
Chem1993 ; 44 : 53-63
[32] Serizawa S, Osawa K, Togashi K, Yamamoto A, Ito M,
Hamanaka S. Relationship between cholesterol sulphate
and intercellular cohesion of the stratum corneum:
demonstration
using a push-pull meter and an improved highperformance
thin-layer chromatographic separation
system of all major stratum corneum lipids. J Invest Dermatol
1992 ; 99 : 232-236
[33] Serup J, Masson P, Rodrigues L, Berardesca E,
Lévêque JL,
Loden M, Piérard GE et al. EEMCO guidance for the
assessment
of dry skin (xerosis) and ichthyosis: clinical scoring
system. Skin Res Technol 1995 ; 1 : 109-114
[34] Serup J, Winther A, Blichmann C. A simple method
for the
study of scale patternandeffects of moisturizer -
qualitative
and quantitative evaluation of D-squamet tape compared
with parameters of epidermal hydration. Clin Exp Dermatol
1989 ; 14 : 277-282
[35] Takahashi M, Black D, Hughes B, Marks R.
Exploration of a
quantitative dansyl chloride technique for measurement
of the rate of desquamation. Clin Exp Dermatol 1987 ; 12 :
246-249
[36] Tokumura F, Ohyama K, Fujisawa H, Suzuki M,
Nukatsuka
H. Time-dependent changes in dermal peeling force of
adhesive tapes. Skin Res Technol 1999 ; 5 : 33-36
[37] Tsai JC, WeinerND,Flynn GL, Ferry J. Properties of
adhesive
tapes used for stratum corneum stripping. Int J Pharmacol
1991 ; 72 : 227-231