Virus de l’hépatite C
P. Soussan, C. Le Pendeven
Le virus de l’hépatite C (VHC) est un virus hépatotrope à acide ribonucléique (ARN) monocaténaire
linéaire de polarité positive. Il est responsable d’hépatites aiguës et peut induire dans 65%à80%des cas
une infection virale persistante susceptible d’induire une hépatite chronique pouvant aboutir à une
cirrhose et éventuellement à un carcinome hépatocellulaire. La grande variabilité génétique de ce virus
explique en partie cette persistance virale. Le diagnostic virologique est basé sur la recherche des
anticorps anti-VHC associée à la détection de l’ARN viral dont la présence signe la multiplication du virus.
Il n’existe pas à l’heure actuelle de vaccin. Seul le contrôle des dons du sang a permis de limiter la
transmission par transfusion sanguine. Ainsi, actuellement l’usage de drogue par voie intraveineuse ou
nasale représente la première cause de transmission du virus. Cependant, le développement des
traitements efficaces vis-à-vis du VHC permettent aujourd’hui d’espérer une guérison complète dans
50 % à 80 % des cas, pourcentage variant selon le génotype du VHC infectieux.
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Mots clés : Virus de l’hépatite C ; Hépatocarcinome ; Diagnostic ; Traitement
Plan
¶ Introduction 1
¶ Définition de l’agent pathogène , 1
Régions régulatrices 2
Protéines virales 2
¶ Épidémiologie 3
Prévalence 3
Variabilité génétique 4
¶ Réplication 4
¶ Rappels cliniques 5
¶ Prélèvements 6
¶ Diagnostic spécifique 6
Diagnostic d’une infection aiguë à VHC 6
Diagnostic d’une infection chronique à VHC 7
¶ Diagnostic non spécifique 7
¶ Mise en place et suivi thérapeutique 8
Génotypage 8
Charge virale 8
Mise en place du traitement 8
¶ Traitement 8
¶ Interprétation des résultats 9
¶ Conclusion 10
■ Introduction
L’existence du virus de l’hépatite C (VHC) avait été suspectée
devant la persistance des hépatites post-transfusionnelles malgré
la mise en place de tests sérologiques pour dépister les infections
par le virus de l’hépatite B (VHB). Le VHC a été le premier
virus identifié par des techniques de biologie moléculaire
(clonage moléculaire d’une banque d’expression et identification
par immunomarquage à l’aide d’anticorps de patients
présentant une hépatite d’étiologie inconnue), en 1989. Il
représentait alors 70 % des hépatites chroniques à transmission
parentérale que l’on appelait encore hépatites non-A et non-B.
Les premiers tests sérologiques de dépistage, à partir de protéines
recombinantes virales, ont été réalisés très rapidement après
la découverte du virus [1].
Le VHC est responsable d’hépatites aiguës et chroniques
susceptibles d’aboutir à une cirrhose et à un carcinome hépatocellulaire.
L’infection par le VHC pose un problème de santé
publique majeur et sa principale voie de transmission est la voie
parentérale. L’apparition d’un traitement antiviral efficace
(interféron sous forme pégylée + ribavirine) permet aujourd’hui
d’envisager une guérison ou une diminution des risques
d’évoluer vers la cirrhose. Récemment, une étude française, sur
un suivi de patients allant pour certains jusqu’à 18 ans, a
montré que l’on pouvait considérer que le VHC était éradiqué
chez des patients ne répliquant plus le virus 6 mois et plus
après l’arrêt du traitement antiviral. Cette notion de guérison
complète avec éradication du virus est l’une des grandes
différences observées en comparaison au VHB. La seconde
grande différence réside dans le fait qu’une infection ancienne
guérie par le VHC ne confère pas une immunoprotection
efficace vis-à-vis des différents génotypes de ce virus. En
conséquence, une réinfection par un autre génotype du VHC a
été de nombreuses fois décrite, en particulier chez les usagers de
drogues intraveineuses.
■ Définition de l’agent pathogène
(Tableau 1, Fig. 1, 2)
Le VHC appartient à la famille des Flaviviridae, il constitue à
lui seul un nouveau genre : les Hepacivirus, en plus de ceux des
Pestivirus et des Flavivirus. Le genre Hepacivirus est constitué de
six génotypes différents (de 1 à 6), eux-mêmes subdivisés en
plusieurs sous-types (identifiés par les lettres, a, b, c, etc.). Le
VHC est un petit virus de 55 à 65 nanomètres de diamètre,
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Biologie clinique 1